Pensez le Futur.

Les Soupirs d'Azemmour

Allant vers Oualidia, histoire de profiter de sa belle lagune, de ses huitres et poissons, ma fille, mon épouse et moi-même décidâmes de faire une petite halte à Azemmour. Je m’étais promis d’y amener ma fille à la première occasion qui se présente. Nous sommes ici à une encablure de Casablanca, à une poignée de kilomètres d’El-Jadida et non loin de Jorf Lasfar, une fierté de l’industrialisation du Maroc moderne. J’ai personnellement un petit quelque chose pour cette ville. Rares sont les villes aussi envoutantes. Je ne puis m’expliquer pourquoi. Très vite vous y êtes tantôt berbère en Jellaba courte, tchamir et babouches à la tête arrondie ou pointue ; tantôt phénicien drapé de blanc un peu comme s’habillaient les grecs en leur temps de gloire ; tantôt portant la toge d’un citoyen romain fier ou le turban bleu d’un Berghouata rugueux. Vous y imaginez des portugais chantant leur triomphe à la prise de la ville. Vous y entendez, le bruit de vos pas sur un pavé vieilli, évoquant celui de l’armée Saadienne reprenant possession des remparts. Le bruit et vociférations des soldats y résonnent encore et toujours ; mais en silence. Au tournant d’une ruelle de la cité antique, vous entendez la voix lointaine et confuse de Sidi Abderahman El Mejdoub, criant sa douleur devant le mal, questionnant le monde et l’univers. Au tourant de l’autre vous interpelle la voix chuchotant, à peine perceptible, de Rabbi Abraham Moul Ness et ses prières à l’aube et au crépuscule. Sidi Brahim pour les musulmans…les deux religions peinent à se donner des frontières ici… D’ailleurs c’est une sorte de miracle qui révéla aux deux communautés qu’Abraham était bien un saint…Les citoyens venaient d’installer un moulin juste en face de la grotte où il passait son temps à méditer et prier…Les bêtes qui faisaient tourner le moulin tombaient vite malades et mourraient l’une après l’autre. On comprit alors qu’Abraham ne voulait pas être dérangé dans sa méditation…depuis il est Rabbi Abraham pour les juifs, Sidi Brahim pour les musulmans, saint pour les deux. Plus loin dans la ville, ce sont des jeunes plutôt silencieux, à l’air certainement soucieux, le regard cafardeux, qui vous font face au tournant d’une ruelle. Certains de ceux qui vous croisent ont le regard étonnamment hagard, comme pour exprimer une lassitude ou un dégout ; peut-être même une colère profonde et des blessures répétées. Au coin de la rue d’en face, sur une petite place difforme c’est le son saccadé d’un métier à tisser qui vous interpelle. L’un des rares Deraz encore en activité tisse comme chaque jour des écharpes et des foulards en laine ou en soie…Les touristes aiment ça mais ne viennent pas souvent… Il ne se lasse pas. Il travaille, aime beaucoup son métier et attend des jours meilleurs ou tout au moins que la guerre au moyen orient s’arrête… Au fond de lui, il doit souhaiter que ses amis israéliens reviennent à la raison et chassent vite du pouvoir leurs dirigeants actuels ; des névrosés assoiffés de sang plus qu’autre chose. Il attend le Moussem mais ne sait pas si les marocains juifs qui reviennent annuellement pour le pèlerinage seraient encore nombreux. La maison de l’artisan est silencieuse et attend aussi… Elle attend souvent qu’un petit groupe passe par là pour enfin s’animer un petit peu, pour une heure ou deux. Les maitres artisans qui y séjournent semblent plutôt regarder filer le temps. Leurs yeux sont nostalgiques d’un passé proche sans doute idéalisé et d’un passé plus lointain chargé de richesse et de puissance à jamais révolu. Une dame d’un âge certain, sans gêne aucune, vêtue d’un pyjama qui en a vu des vertes et des pas mûres, est là devant chez elle sur un tabouret, assise. La porte de sa modeste demeure peinte en bleu est grande ouverte. La dame déborde un peu la petite dimension de son tabouret. Son regard est vide. Elle ne remarque pas nos silhouettes et semble ne pas entendre nos pas involontairement légers, comme pour ne pas déranger l’histoire ou remuer la colère des murs abandonnés, des maisons aux portes murées, celles que le temps a abattues et celles qui attendent passivement le signal de la dégringolade de pierres millénaires fatiguées et qui ne tiennent plus à rien. Derrière des portes d’antan de quelques bâtisses encore debout - et il y en encore beaucoup Dieu merci - et quelques maisons non encore fermées aux cadenas ou tombées dans l’oubli des temps et des humains, on devine des jeunes filles s’affairer à la broderie. Elles ne sont plus très nombreuses à éprouver une passion pour cet art ancestral spécifique à la ville avec ses couleurs vives et ses dragons. Que font les dragons ici sinon rappeler un passé si lointain qu’on n’en perçoit pas le fond. Par oui dire certaines disent que c’est un marchand portugais qui introduisit cet art entre les murs de la ville. Au coin d’une petite place, comme il y en beaucoup dans la cité, devant une épicerie aussi petite que peu soignée, se tiennent des jeunes oisifs. L’un d’eux ressemble forcément à Mustapha Azemmouri, celui dit Esteban le Maure ou encore Estevanico. Peut être même qu’il en porte les gênes. Sans Estevanico, jamais l’Amérique du Nord n’aurait été ce qu’elle est aujourd’hui. Quelle destinée! Partir d’une telle contrée pour aller déterminer l’histoire d’une autre de l’autre côté de l’Atlantique. En sortant par l’une des portes de la cité ancienne vous avez une seule pensée : Azemmour se cherche un présent qui ne vient pas. Elle agonise et se meurt assurément. Peut-être même qu’elle est déjà morte. Voilà quelques temps Karim Boukhari, dans un article en disait : « J’ai visité Azemmour. Un ami, originaire de la ville, m’a prévenu : attention, m’a-t-il dit, c’est une ville morte. » Pour s’en apercevoir faites une balade au pied de la muraille coté oued. Une esplanade que mon ami Zaki Semlali a aménagé avec le peu de moyens dont il dispose pour redonner vie à cette relation particulière qu’a la ville avec Oum Rebi3. Aujourd’hui le plastique y est hélas plus abondant que les poissons. Finies l'alose et les belles ombrines charnues… Certains pans de la muraille et des habitations coulent vers l’oued comme des larmes de la peine subie. La nostalgique Azemmour lorgne l’Atlantique et regarde impuissante se fracasser les vagues au loin… J’implore le tout puissant pour que ce bout de notre histoire précieuse puisse enfin bénéficier de l’attention de nos gouvernants. Ma fille, mon épouse et moi-même sommes repartis tristes, blessés au plus profond de nos âmes mais la voix sublime de Sanaa Marahati chantant quelques poèmes écrits quelque part dans la cité nous fait croire à un avenir meilleur pour Azemmour.
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Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Noblesse d'une profession pas comme les autres

Quand on me demande ce que vous faites dans la vie ? Moi:Je réponds Je soigne les malades,oh!lui:gagnez -vous beaucoup d'argent ? Moi:Je me penche un peu la tête,Je lève les yeux et je souris,en même temps à l 'intérieur....savez-vous ce que c'est d'être et ce que fait une infirmière ?savez-vous ce que c'est de changer ou de laver un malade ? Au cas,où vous sauriez-vous vous ce que c'est de pouvoir canaliser un patient ?Qu'est-ce qu 'un Cathéter ?Au cas où,sauriez-vous le risque que je cours en faisant mon travail jour après jour ?savez-vous qu'a la fin de ma journée de travail,mes pieds sont si fatigués et douloureux qu'ils me brûlent?savez-vous que je suis aussi un être humain et que même si je ne le montre pas ouvertement,je ressens aussi des douleurs ?savez-vous que parfois nous travaillons 16heures en continu ou plus et que lorsque vous êtes dormi ,nous travaillons aussi ?Et pour nous ,ils n 'ont pas d 'importance les jours fériés,Décembre,Nouvel an,Famille,Anniversaire. Savez-vous que ma famille attend mon retour,en pensant que je viendrai sain et sauf ?savez-vous qu'on en demande chaque jour à Dieu afin qu 'on ne fasse pas d'erreur? Être infirmière n'est pas facile,être infirmière n'est pas une profession mais une vocation qui n'est pas donnée à tous. Être infirmière est de rencontrer la maladie,la mort et la souffrance au quotidien,c'est demander à Dieu de nous donner la sagesse,des mains et un esprit qui font le bien. Être infirmière c'est un métier que très peu de gens comprennent...... Mais aussi infirmière est une vocation qui remplit nôtre âme de satisfaction. Mon plus grand respect et une profonde admiration pour tous mes collègues infirmières.....

Le lupus, une des premières causes de mortalité des femmes jeunes au Maroc et dans le monde

Le lupus est l’une des maladies auto-immunes les plus sévères qui soient. Il frappe les femmes dans neuf cas sur 10 et constitue l’une des premières causes de mortalité chez les jeunes femmes au Maroc comme dans le reste du monde, et en particulier parmi les populations les plus pauvres. On estime qu’environ 20.000 marocaines en sont atteintes. Une enquête mondiale en 2020 a montré qu’il affecte profondément la mobilité et la capacité à mener des activités normales. UNE MALADIE AUX MULTIPLES SIGNES Le lupus est une affection chronique aux manifestations très diverses d’où parfois son surnom de « maladie aux 1000 visages » : poussées de fièvre, perte de poids, fatigue, sentiment de mal-être, douleurs articulaires / musculaires, lésions cutanées, troubles de la vision, état dépressif, symptômes psychiatriques … sans oublier des rougeurs en « ailes de papillon » au visage qui en sont la marque évidente dans un diagnostic. UNE EVOLUTION IMPREVISIBLE La sévérité du lupus est variable selon les patients et chez un même individu selon les périodes. Il peut rester inactif ou peu actif pendant de longues périodes puis connaître des poussées attaquant de nombreuses parties du corps (articulations, peau, reins, cœur) et susceptibles de conduire à une hémorragie cérébrale ou pulmonaire, une insuffisance rénale…en particulier lors d’une grossesse. Cette imprévisibilité complique son diagnostic, souvent tardif au bout parfois de nombreuses années. Un examen clinique spécialisé, accompagné d’un bilan biologique recherchant en particulier les auto-anticorps, permettrait pourtant de le confirmer précocement. DE NOMBREUSES JEUNES FEMMES EN MEURENT Une analyse des certificats médicaux de décès, sur 15 ans aux Etats-Unis, a montré en 2018 que le lupus se classe au 10ème rang des causes du décès chez les 15-24 ans. Il est même répertorié au 5ème rang des 15-24 ans dans les populations les plus pauvres, les femmes noires et d’origine hispanique. On peut affirmer que ce dernier ratio s’applique aussi au Maroc. Cette pathologie constitue donc un problème majeur de santé publique dans notre pays. La situation est pire en Afrique noire, la région du monde la plus touchée par cette affection. UNE MALADIE QU’ON CONTROLE POURTANT MIEUX La prise en charge du lupus a connu de grands progrès ces dernières décennies : le taux de survie à 5 ans pour le lupus était en France inférieur à 50 % en 1955 et supérieur à 90 % maintenant. Ce sont habituellement les spécialistes en médecine interne qui traitent ce trouble comme de beaucoup des maladies auto-immunes. En l’absence de traitement curatif, la prise en charge repose sur des thérapies visant à prévenir les complications et à traiter les symptômes, principalement par l’emploi de l’hydroxychloroquine (plaquénil) et aussi, suivant les attaques, de cortisone, d’immunosuppresseurs et de traitements innovants, les biothérapies (qui n’ont qu’un seul défaut : leur coût élevé). Il existe aussi d’autres formes de ce mal qui restent heureusement bénignes en général : « cutanée » en se limitant à la peau, médicamenteuse et réversible à l’arrêt de la molécule en cause…. UN IMPACT CONSIDERABLE SUR LA FONCTION PHYSIQUE ET LA QUALITE DE VIE Dans une enquête mondiale menée auprès des malades dans plus de 70 pays en 2020 par la Fédération mondiale du lupus (WLF), près de 7 participants sur 10 ont répondu que le lupus entrave leur mobilité physique. La majorité des répondants au sondage ont ainsi indiqué qu’ils ne pouvaient pas accomplir sans difficultés leurs activités quotidiennes, y compris monter et descendre des escaliers (67%) et faire des tâches ménagères (69%) comme passer l’aspirateur. Une personne sur 10 a besoin d’une canne ou d’un autre appareil pour ses déplacements. Toutes les personnes atteintes de lupus semblent enfin éprouver des difficultés à se lever de leur lit. LA NECESSITE D’UNE MEILLEURE SENSIBILISATION AU LUPUS ET AUX MALADIES AUTO-IMMUNES CHEZ LES FEMMES On ne peut que regretter le manque de sensibilisation des femmes au lupus et, plus généralement, aux maladies auto-immunes dont elles sont pourtant la cible principale. Dans ces pathologies, le système immunitaire, qui protège normalement contre les microbes ou les substances étrangères à l'organisme, se dérègle et se retourne contre les propres cellules de l'organisme. Ces maladies touchent 10 % de la population mondiale et à plus de 75 % les femmes. Une femme sur 6 en est atteinte au cours de sa vie de ces troubles très variés (comme la maladie de Basedow – hyperthyroïdie-, la Sclérose en plaques, le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite, le Gougerot-Sjögren …) ! WHAT TO KNOW ABOUT LUPUS Lupus is an autoimmune disease that can cause pain and inflammation in all parts of the body. While men can develop the disease, it is much more common in women. In fact, 90% of all diagnosed cases occur in females. But it can be hard to diagnose, as symptoms can vary widely from person to person. Lupus can be hard to diagnose because it has many symptoms that are often mistaken for symptoms of other diseases. There is no cure for lupus but treatments can help you feel better and improve your symptoms. Types of medicines commonly used to treat lupus include : Nonsteroidal anti-inflammatory drugs (NSAIDs) ; Corticosteroids ; Antimalarial drugs with two common antimalarial medicines : hydroxychloroquine (Plaquenil) and chloroquine phosphate ; BLyS-specific inhibitors and Immunosuppressive agents/chemotherapy. Lupus is An unrecognized leading cause of death in young females according to a population based study using nationwide death certificates. During 2000 to 2015, there were 28,411 female deaths with LUPUS (SLE) recorded as the underlying or contributing causes of death. Lupus ranked among the top 20 leading-causes-of-death in females between 5 and 64 years of age. It ranked 10th in the 15–24 years. Among black and Hispanic females, It ranked 5th in the 15–24 years. We underscore its impact as an important public health issue ! Dr Moussayer khadija, spécialiste en médecine interne et gériatrie, présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) BIBLIOGRAPHIE 1/ Une enquête mondiale révèle que le lupus a un impact considérable sur la fonction physique et la qualité de vie – Fédération mondiale du lupus – 7 mai 2020 https://worldlupusday.org/2020/05/07/global-survey-finds-lupus-greatly-impacts-physical-function-and-quality-of-life/ 2/ Eric Y. Yen, Ram R. Singh, The Relative Burden of Lupus Mortality Lupus- An Unrecognized Leading Cause of Death in Young Women : Population-based Study Using Nationwide Death Certificates, 2000-2015. Arthritis & Rheumatology 18 avril 2018 https://doi.org/10.1002/art.40512 3/ Zahir Amoura, Brigitte Bader-Meunier, Dr Alexandre Belot, Eric Hachulla, and al, Le lupus, 100 questions pour mieux gérer la maladie, édition Katana, 4/01/2024 https://www.katanasante.com/100-questions/le-lupus/

La Pédagogie Sociale à travers le Prisme du Sport : Une Approche Salutaire pour l'Éducation de la Jeunesse au Maroc"

La pédagogie du sport est un point de départ essentiel pour tous ceux qui s'intéressent au sport, à l'éducation et aux jeunes, et pour quiconque souhaite inspirer les enfants et les jeunes à s'engager dans le sport et à l'apprécier toute leur vie. Dans la pédagogie du sport, on aborde l'apprentissage par la pratique. Elle se réfère à la fois aux modes d'apprentissage des enfants et des jeunes et aux connaissances et compétences pédagogiques dont les enseignants et les entraîneurs ont besoin pour les aider à apprendre efficacement. On peut considérer la pédagogie du sport comme l'analyse de la rencontre entre le sport et l'éducation. L'étude de la pédagogie du sport nécessite la prise en compte de trois dimensions complexes qui interagissent pour former chaque rencontre pédagogique. La connaissance dans le contexte - ce qui est considéré comme une connaissance essentielle ou précieuse à enseigner, à entraîner ou à apprendre dépend de facteurs contextuels historiques, sociaux et politiques qui définissent la pratique ; 1-Les apprenants et l'apprentissage: au cœur de la pédagogie du sport se trouve l'expertise dans les théories complexes de l'apprentissage, et une compréhension profonde de la diversité et de ses nombreux impacts sur les façons dont les jeunes apprenants peuvent apprendre ; 2-Les enseignants/enseignement et les entraîneurs/entraînement: - les enseignants et les entraîneurs efficaces sont des apprenants tout au long de la vie qui peuvent exploiter le pouvoir du sport pour des enfants et des jeunes diversifiés. 3-Connaître et comprendre le concept tridimensionnel de la pédagogie du sport est la première étape pour s'assurer que les droits d'un grand nombre d'enfants et de jeunes à des expériences d'apprentissage efficaces dans et par le sport ne sont pas bafoués. Le régime de pratique décrit ci-dessus et les exemples présentés dans le cadre de cette partie, en particulier en ce qui concerne le sport, concernent une série de questions qui s'entrecroisent au point de vue du "sport en tant qu'activité sociale", et moyen de répondre aux problèmes sociaux". Dans cette section, nous ferons quelques remarques sur la pédagogie sportive sociale, l'inclusion des jeunes - en relation avec la rationalité gouvernementale - et le sport comme moyen de répondre aux problèmes sociaux. La pédagogie du sport se distingue comme un champ particulier de pratique (et de recherche) en matière d'aide sociale. Les interventions de la pédagogie du sport peuvent porter sur les mesures préventives qui ciblent les jeunes déviants ou délinquants, les jeunes marginalisés et socialement exclus, ou les jeunes qui commettent des actes violents et criminels, créant ainsi des problèmes sociaux. Ces interventions visent à promouvoir le changement social par l'apprentissage et la socialisation de compétences personnelles et sociales nécessaires à l'inclusion. Par conséquent, la pédagogie sportive sociale peut être considérée comme une forme de travail social visant à favoriser l'intégration et la cohésion sociale en fournissant aux individus déviants ou exclus des services d'éducation et de formation, et en les aidant à s'intégrer dans la société. >Les Enjeux de la Jeunesse et les Défis de l'Inclusion : Une Exploration Académique: Le comportement des jeunes est évidemment la cible des interventions sociales et pédagogiques. On note trois types de caractéristiques problématiques attribuées aux, représentations des jeunes : 1-Les jeunes sont perçus comme violents et destructeurs, ils sont considérés comme manquant de confiance en eux.et ils sont supposés ne pas avoir les ressources et les compétences nécessaires pour participer de manière substantielle à la société. 2- De diverses manières et par le biais de différenciations, les jeunes qui ont un comportement normal sont distingués des jeunes qui sont déviants et qui posent des problèmes, àl'école, dans d'autres institutions et dans les activités de loisirs 3-Les caractéristiques attribuées aux jeunes à problèmes sont souvent territorialisées en zones d'exclusion ou de risque, impliquant des gangs ou d'autres réseaux sociaux informels et délinquants. Cela peut être considéré en relation avec la façon dont la vie urbaine est, et a été, ségréguée en fonction de critères sociaux, économiques et culturels. Ces types deségrégations placent les jeunes dans des situations d'exposition et de vulnérabilité en ce qui concerne les inégalités sociales, notamment en termes d'éducation et de pratique de sport Par conséquent, les interventions socio-pédagogiques peuvent cibler la communauté locale avec l'ambition de promouvoir l'inclusion où les citoyens sont considérés comme des participants actifs dans la communauté et responsables de la résolution des problèmes.  Les jeunes peuvent s'adapter aux ségrégations structurelles et développent des stratégies et des activités pour faire face aux conditions auxquelles ils sont soumis. 《Au Maroc PARMI LES 5,9 MILLIONS DE JEUNES ÂGÉS DE 15 À 24 ANS. 23,9% SEULEMENT Participent à la vie active!!! "Source le Haut -Commissariat au Plan (HCP)) 12/08/2022"》 Une caractéristique importante des problèmes associés aux jeunes est leur temps libre incontrôlé. En raison du manque de sagesse naturel chez les jeunes, on pense que leur liberté et leur temps libre ont besoin d'être réglementés.En conséquence, la prévention doit être considérée comme un moyen d'améliorer la qualité de vie des jeunes. Les activités sportives sont utilisées pour promouvoir les bons comportements et éliminer les mauvaises conduites ou les modes de vie passifs, afin de prévenir les problèmes sociaux. Les interventions qui imposent un contrôle et ciblent la mauvaise conduite des jeunes ont varié, allant de la restriction de la liberté des jeunes par le biais des maisons de détention et des institutions pénitentiaires, à l'octroi de la liberté par le biais de programmes pédagogiques basés sur la participation volontaire. Qui promeuvent un certain type de conduite et façonnent une subjectivité souhaitable. Il convient de mentionner, en ce qui concerne les interventions socio-pédagogiques, que les associations bénévoles « association de quartier » peuvent jouer un rôle dans l'éducation des jeunes.

Halte à « l’overdose » médicamenteuse chez les personnes âgées !

Des prescriptions de médicaments trop souvent inadéquates et potentiellement dangereuses pour les personnes âgées ! Plus on vieillit, plus on risque de souffrir de maladies chroniques, notamment auto-immunes, nécessitant des traitements au long cours. Il est alors important de bénéficier d’un usage optimum des médicaments. Ce qui est loin d’être le cas si l’on se réfère à de nombreuses études internationales, en Europe comme en Amérique, qui montrent que : plus de 25 % des prescriptions médicales des personnes de plus de 65 ans sont potentiellement inappropriées (contenant au moins un médicament inadéquat), 40 % des prescriptions des plus de 75 ans sont inappropriées, et que la majorité de ces derniers sont soumis à une polymédication (plus de 5 médicaments) parfois délétère. Pire encore, l’enquête EPI-PHARE publiée en 2023 en France a dévoilé que la prévalence de ces prescriptions préjudiciables était de 33% supérieure chez les résidents en EHPAD par rapport aux personnes âgées vivant à domicile ! QU’EST-CE QU’UN MEDICAMENT POTENTIELLEMENT INAPPROPRIE ? Se définit comme médicament potentiellement inapproprié (MPI) celui pour lequel les risques sont supérieurs aux bénéfices. Ce phénomène a plusieurs raisons : la tendance du malade à attendre une solution thérapeutique à tout trouble et à être mécontent de sortir du médecin sans ordonnance ; la fragmentation des soins sans bonne coordination, quand le patient reçoit des médicaments de différents médecins ; le désir des médecins de bien guérir tous les troubles par la prescription la plus complète, trop même car créatrice d'autres déséquilibres… Résultat de tout cela : un tiers des hospitalisations des séniors dans les pays développés est lié directement ou indirectement à un mauvais usage thérapeutique ! Ce constat global est également valable au Maroc. UNE MOINDRE TOLÉRANCE AUX MÉDICAMENTS AVEC L’ÂGE Avec le vieillissement, des changements se produisent dans le corps rendant la personne âgée (PA) plus sujette aux effets secondaires des médicaments. La quantité totale d’eau de l’organisme diminue alors que la quantité de tissu adipeux augmente. Ainsi, les médicaments solubles dans l’eau deviennent plus concentrés et ceux solubles dans la graisse s’accumulent davantage dans cette dernière. De plus, les reins sont moins capables d’excréter les médicaments dans l’urine et le foie est moins capable de décomposer de nombreux médicaments. De ce fait, les médicaments restent en plus grande quantité et plus longtemps dans l’organisme que chez un adulte de 30/40 ans et leur passage est plus agressif dans le cerveau. Ainsi, le paracétamol, un antalgique utilisé contre la douleur et/ou la fièvre, s’élimine deux fois plus lentement, le diazepam (valium), un tranquillisant, quatre fois plus lentement : il faut 80 heures - 3 jours ! - pour éliminer la moitié de la dose donnée de ce dernier. Avec une prise quotidienne, une thérapeutique peut alors s’accumuler jusqu’à l’intoxication. DES EFFETS SECONDAIRES AUX CONSEQUENCES PARFOIS DESASTREUSES ! Fatigue excessive, diminution de l’appétit, perte de poids, vertiges, malaise... Les signes d’un accident médicamenteux sont assez banals en général. Plusieurs catégories de médicaments sont plus susceptibles d'entraîner des effets indésirables, en particulier certains antalgiques, anticoagulants, antihypertenseurs, antiparkinsoniens, diurétiques, hypoglycémiants et psychotropes. La sur-médication (plus de 5 médicaments) est souvent nocive car on ne maîtrise pas bien les interactions entre les différentes molécules. Mal employés, certains médicaments sont responsables de véritables pathologies comme la dépression, la dénutrition (par baisse de l'appétit et du goût), les chutes, l’état de somnolence, la confusion aigüe ou encore les neuropathies. Un usage inconsidéré d’antihypertenseurs peut aussi provoquer des baisses trop importantes de la tension, source alors d’étourdissements, de vertige et des chutes, aux conséquences lourdes : la fracture du col du fémur est ainsi souvent à l’origine de la perte d'autonomie et même de la mort. L’ABSENCE D’UN MEDECIN « REFERENT » AU MAROC DOMMAGEABLE A LA COHERENCE THERAPEUTIQUE La situation au Maroc est complexe. Jusqu’à présent, beaucoup de personnes ne bénéficiaient pas des traitements nécessaires faute de moyens financiers. La généralisation de l’assurance maladie a beaucoup amélioré l’accès aux soins. Pour ceux qui ont déjà des assurances, la problématique est souvent identique à celle décrite dans les pays les plus développés, sinon parfois pire ! Les séniors pratiquent encore trop un nomadisme médical, les amenant à se faire soigner à la fois ou successivement par plusieurs médecins en fonction de leurs pathologies. D’où une tendance à la sur-médication, alors que, comme en Europe, ils devraient avoir un seul médecin référent, le médecin de « famille », qui les prend en charge globalement en coordonnant l’ensemble des soins et en décidant des thérapeutiques. Cela peut être le médecin généraliste, le spécialiste d’une pathologie, le gériatre ou le spécialiste en médecine interne. Ce dernier est d’ailleurs reconnu comme le plus apte à prendre en charge les situations les plus complexes et polypathologiques, de par sa compétence transversale et donc globale. La règle d’or en gériatrie est de se concentrer sur la ou les 2 ou 3 pathologies principales mais de ne pas chercher à tout prix à médicamenter les autres écarts à la normalité. Le dernier point à souligner est enfin la bonne observance des traitements par les malades car c’est souvent leur défaillance qui pose problèmes : donc, respectez les prescriptions médicales, les recommandations des notices d’emploi et ne vous livrez pas à l’automédication ! Dr Moussayer Khadija الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie POUR EN SAVOIR PLUS ; – Halte à l’overdose pour les personnes âgées ! Que Choisir Santé 28/01/2015 https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-medicaments-halte-a-l-overdose-pour-les-personnes-agees-n14033/ – 30% des hospitalisations chez les personnes âgées liées à une médication inappropriée, Communiqué Université catholique de Louvain (UCL) 30 septembre 2016 https://cdn.uclouvain.be/public/Exports%20reddot/ac-arec/documents/30-09-2016_cp_A_Spinewine_medication_inappropriee_pers_agees.pdf - Catégories de médicaments qui méritent une vigilance chez le patient âgé – Manuel MSD https://www.msdmanuals.com/fr/professional/g%C3%A9riatrie/traitement-m%C3%A9dicamenteux-chez-les-personnes-%C3%A2g%C3%A9es/cat%C3%A9gories-de-m%C3%A9dicaments-qui-m%C3%A9ritent-une-vigilance-chez-le-patient-%C3%A2g% C3%A9 - Solène Drusch , Mahmoud Zureik , Marie Herr Potentially inappropriate medications and polypharmacy in the older population : A nationwide cross-sectional study in France in 2019 , Elsevier Therapies September–October 2023, Pages https://doi.org/10.1016/j.therap.2023.02.001

Les paradoxes génétiques dans l’évolution de l’espèce humaine

Quand des avantages hérités de nos ancêtres se transforment actuellement en handicaps ! Il fut un temps où on concevait la nature et l’homme dans un équilibre stable et harmonieux. La nature restait fixe et les hommes devaient se multiplier et bâtir des civilisations conquérantes. L’idéologie du progrès triomphait avec l’ère des lumières au XVIIIème siècle en s’inscrivant dans le schéma d’une évolution dédiée à la suprématie de l’homme sur la nature, grâce à ses découvertes scientifiques et ses inventions technologiques. Ce n’est que récemment que l’humanité s’aperçoit brutalement que les modifications qu’elle a opéré dans son environnement et son biotope lui font courir de nouvelles menaces existentielles tel le réchauffement climatique ou la survenue de nouvelles épidémies émergentes (covid-19). Plus grave peut- être, notre patrimoine génétique et notre système immunitaire eux-mêmes paraissent connaître des difficultés à s’adapter à la « modernisation » trop rapide de leur écosystème, comme l’illustrent les exemples ci-après. UN PATRIMOINE GENETIQUE INADAPTE FACE AUX NOUVELLES HABITUDES ALIMENTAIRES Dès 1962, les chercheurs ont émis l’hypothèse générale que des variants génotypiques bénéfiques pendant des milliers d’années seraient devenus « contre-productifs » du fait du progrès. Un génotype « d’épargne » assurant l’utilisation optimale de la nourriture, n’a plus sa pertinence auprès d’individus à régime alimentaire abondant, d’où l’augmentation de la fréquence du diabète non insulinodépendant ou de l’obésité et une véritable épidémie mondiale de ces pathologies qui frappent durement maintenant des pays «intermédiaires». De même, la pauvreté en sel de la ration alimentaire, pendant une très longue période de son histoire, a provoqué une sélection positive des gènes impliqués dans sa rétention et donc dans la capacité à retenir l'eau. Notre consommation actuelle de sel trop forte n’est plus adaptée à notre constitution, d’où le développement de l’hypertension. Les conclusions d’études sur la prévalence élevée de l’hypertension chez les individus d’origine afro-américaine aux Etats-Unis illustrent l’histoire de l’évolution de notre espèce : les esclaves les plus aptes à survivre aux traversées de l’Atlantique étaient ceux qui détenaient dans leurs gènes la meilleure capacité à assurer la réabsorption du sel. Leurs descendants ont hérité à leur désavantage de cette supériorité ! UNE INTODUCTION COLONIALE DU GLUTEN DANS LA NOURRITURE PERTURBATRICE DANS LE SUD MAROCAIN La maladie cœliaque (MC) ou intolérance au gluten paraît courante dans les populations du sud marocain : c’est une pathologie auto-immune en relation avec l’ingestion de gluten contenues notamment dans le blé. A leur contact, l’organisme des personnes prédisposées produit des auto-anticorps qui endommagent la muqueuse intestinale (une maladie auto-immune est une pathologie provoquée par un dysfonctionnement du système immunitaire qui se retourne contre notre organisme au lieu de le protéger). L’intolérance au gluten connait une forte prévalence de près de 1 % de la population dans le monde. Comme le risque de décès pour une personne souffrant de MC est augmenté de 39 % par rapport à la population générale et que le seul remède – la suppression du gluten – n’a été connu que depuis les années 1950, il aurait été possible de penser que le processus évolutif provoquerait une forte diminution ou une disparition des individus atteints. Or, il n’en a rien été. L’exemple du sud marocain en illustre cette contradiction : une étude ponctuelle sur des enfants sahraouis avait révélé, à la fin des années 1990, une prévalence de 5,6 %, soit le plus haut taux au monde. Plusieurs facteurs pour l’expliquer : une fréquence élevée de gènes qui prédisposent à cette maladie dans leur système HLA /Human leukocyte Antigen, c-à-d la carte d’identité biologique de chacun et une forte consanguinité. Des chercheurs se sont penchés sur la partie du génome connue pour être associée à cette affection chez des sahraouis . Trois régions présentaient des signes de sélection positive, c'est-à-dire que le risque de développer la maladie a été favorisé . Un gène présent dans ces zones était aussi associé à une réponse immunitaire plus forte. Les Sahraouis possèdent donc une meilleure capacité de réponse aux infections. Cette configuration - un risque et un atout dans le génotype - a représenté un avantage de survie supérieur à l’inconvénient d’une éventuelle intolérance au gluten. Ce dernier danger était au demeurant inexistant du fait que ces populations ne consommaient pas de gluten avant la colonisation. UN SYSTEME IMMUNITAIRE DESORIENTE PAR L'EXCES D'HYGIENE Les maladies auto-immunes connaissent depuis une trentaine d’années une augmentation de leur fréquence. Leurs survenues s’expliquent par l’accumulation de facteurs s’associant comme dans un puzzle. Les premiers sont génétiques ; les seconds sexuels, impliquant le rôle du chromosome X et des hormones féminines, d’où la nette prédominance des femmes à contracter ce type de pathologies ; et les troisièmes environnementaux, impliquant notamment les virus, les rayons UV, le tabac, des agents toxiques, l’alimentation… L’excès d’hygiène est actuellement aussi mis en avant parmi les causes de cette recrudescence. Un univers trop « aseptisé » empêcherait le système immunitaire des enfants d’apprendre à reconnaître ses ennemis. Les cellules immunitaires, par manque de maturité, sont désorientées et s’attaquent par erreur à notre propre corps. Cet hygiénisme est notamment pointé du doigt dans la progression du diabète de type 1 qui augmente dans le monde avec un taux annuel de plus de 3 %. Dans ce trouble, notre propre système immunitaire s’en prend aux cellules productrices dans le pancréas de l'insuline, utile à la régulation du glucose dans notre corps. Des études sonts venue conforter cette thèse en montrant que les bébés nés par voie basse et exposés aux premières bactéries au travers du rectum de la mère ont un risque moindre de contracter des allergies que les bébés nés par césarienne. En CONCLUSION, les chemins empruntés par l’espèce humaine dans son évolution sont compliqués et parfois sources de nouveaux risques. Sans verser dans le catastrophisme, il convient d’être vigilant à tout changement de notre environnement. Cela s’applique aussi aux produits chimiques divers qui sont chaque jour plus nombreux à accompagner notre vie quotidienne ; mais dont certains sont fortement suspectés ou déjà incriminés actuellement d’être responsables aussi du développement de nombreuses maladies, auto-immunes notamment. Dr MOUSSAYER KHADIJA, Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral Présidente de l’Alliance des Maladies Rares au MAROC (AMRM) et de l’Association Marocaine des Maladies Auto-Immunes et Systémiques (AMMAIS), Vice-présidente de l’Association Marocaine des Intolérants et Allergiques au Gluten (AMIAG)

Enseignement au Maroc : un passé glorieux, un présent pitoyable

Nous sommes en pleine refonte du système scolaire à ce qu’il parait. Je n’ai pas souvenir qu’une refonte se soit faite et bien menée dans un climat délétère de tension, de grève, d’offense à l’autorité de l’Etat, puisque finalement c’est de cela qu’il s’agit en ce moment. Les grèves à n’en plus finir, maintenues et perpétuées par des entités sans existence juridique ni légalité institutionnelle voilà qui pousse à une réflexion profonde nécessaire et urgente quant à l’avenir du climat social prédominant ou qui va prédominer à l’avenir. Une mutation importante s’opère devant nous en ce qui concerne la représentativité des travailleurs et salariés de tout bord. Mais là n’est pas le sujet. Les grèves à répétition depuis trois mois et les propos parfois cohérents, parfois non de « professeurs grévistes » écoutés çà et là dans différents médias, les annonces à répétition du gouvernement, à chaque fois non suivi d’effet, laissent comprendre la profondeur du malaise et du mal être des uns et des autres, mais pas des raisons derrière cette situation. Oui les enseignants ne sont pas contents, oui le gouvernement répète à qui veut l’entendre qu’il comprend la colère des grévistes, qu’il est prêt à apporter des solutions et il en apporte et pourtant le malaise est persistant. La question donc est de comprendre pourquoi le dialogue n’aboutie pas, pourquoi les revendications ne sont pas entendues et les solutions ou concessions du gouvernement ne sont pas acceptées. S’agit-il de crise de posture ou de crise institutionnelle ? Bien malin celui qui peut aujourd’hui trancher. En tous cas et en attendant de voir enfin les enfants sur les bacs et les enseignants craie à la main, je me suis permis de sortir et me rappeler des livres scolaires d’il y a longtemps. Ceux d’arabe du valeureux feu Ahmed Boukmakh, manuels nous ayant initié à la langue arabe, ses finesses et sa richesse. Qui se rappelle du livre d'histoire des cours moyens et de certificat d'études, les deux dernières années du cycle primaire qui permettait aux détenteurs du graal d’accéder à la fonction publique au grade de rédacteur, de policier, d’infirmier, de postier et de tant d’autres fonctions et métiers. Et oui avec 5 années de scolarité seulement, le citoyen était capable d’écrire et de s’exprimer correctement en arabe et en français…Aujourd’hui ce n’est plus le cas hélas…Les différentes « réformes » successives mal inspirées et l’instabilité des programmes ont enlisé dans la médiocrité un enseignement naguère excellent. Lisez un peu d'une page prise au hasard dans un de ces manuels pour voir ce qu'était le niveau de savoir alors atteint par l’élève et à quel niveau d'expression linguistique il était promu. Ces manuels ont pour certains aujourd’hui près de 70 ans. Montrez ce genre de livres à ceux en charge de la réforme et aux enseignants grévistes, afin qu'ils se rendent compte du gap qui nous sépare de la belle époque de notre enseignement. Entre nous et cette époque-là, une grande distance et un grand écart de niveau. Comment en sommes-nous arrivés à dilapider de tels acquis. Si vous avez des enfants de ce niveau scolaire, comparez les anciens manuels avec ceux dont ils se servent aujourd'hui. Si la réforme en gestation aujourd'hui n'est pas en mesure de nous assurer ce niveau et plus, alors on aura raté un autre tournant de l'histoire et une autre occasion de nous mettre sur les rails, basculant notre pays et son avenir dans l'inconnu, menaçant son progrès et son histoire. Alors le Doyen Charles André Julien et sa fameuse lettre adressée le 1er novembre 1960, à M. Bennani directeur du protocole royal de l'époque, afin d’informer feu Sa Majesté Mohamed V sur les dérives et danger qui guettaient l’enseignement dans notre pays, suite aux premières décisions prises pour soi-disant le réformer… La lettre est ici publiée séparément dans Bluwr pour ceux qui voudraient comprendre combien elle était prémonitoire.

lettre de Charles André Julien à Mr. Bennani, Directeur du Protocole de Mohammed V

Charles André Paris 1 Novembre 1960 Cher ami, Depuis hier 31 Octobre, j’ai cessé d’être officiellement doyen de la Faculté des Lettres de Rabat. Je puis désormais m’exprimer en toute liberté. J’ai été appelé par Sa Majesté à contribuer à resserrer les liens culturels entre l’Occident et l’Orient. Je l’ai fait de mon mieux. J’ai créé de toutes pièces une Faculté qui a acquis un solide renom,et qui eut pu devenir le centre culturel le plus important de l’Afrique musulmane et un centre d’attraction pour les Africains francophones. J’ai toujours été partisan de l’arabisation,mais de l’arabisation par le haut. Je crains que celle que l’on pratique dans la conjoncture présente ne fasse du Maroc en peu d’années un pays intellectuellement sous développé. Si les responsables ne s’en rendaient pas compte, on n’assisterait pas à ce fait paradoxal que pas un fonctionnaire, sans parler des hauts dignitaires et même des Oulémas, n’envoie ses enfants dans des écoles marocaines. On prône la culture arabe, mais on se bat aux portes de la Mission pour obtenir des places dans des établissements français. Le résultat apparaîtra d’ici peu d’années,il y aura au Maroc deux classes sociales : celle des privilégiés qui auront bénéficié d’une culture occidentale donnée avec éclat et grâce ä laquelle ils occuperont les postes de commande et celle de la masse cantonnée dans les études d’arabe médiocrement organisées dans les conditions actuelles et qui les cantonneront dans les cadres subalternes. Avec de la patience et de la méthode on eut pu aboutir à un tout autre résultat, qui permettrait de donner à tous les enfants des chances égales d’avenir. Le Ministère de l’Education Nationale ne parait pas répondre aux services qu’on attend de lui. On ne saurait dire que l’ordre et la compétence y triomphent, cependant que les éléments marocains les plus valables et soucieux de l’avenir de leur pays sont attaqués dans l’Istiqlal. Les dossiers importants sont parfois partagés entre trois services sans que le cabinet laisse jouer au Secrétariat général son rôle normal de coordination. Le Ministre ne semble pas désirer les contacts. A part la visite de courtoisie que j’ai pu faire après ma nomination,je n’ai jamais eu l’occasion de m’entretenir avec lui. Le Directeur de l’Enseignement supérieur, dont dépend la Faculté, ne répond généralement pas aux lettres. Les mesures les plus importantes sont improvisées, et il m’est arrivé de les apprendre par leur publication au journal officiel sans que j’aie té consulté.C’est ainsi qu’à la mi-octobre 1960,on a décidé en quelques heures de créer une propédeutique et des certificats de licence marocaine de langue française, sans que les programmes aient été au préalable étudiés et que les incidences de ces initiatives aient été mesurées.J’ai appris ces décisions en prenant connaissance de textes polycopiés déposés sur le bureau de ma secrétaire.Il est impossible de faire un travail efficace avec une technique si contraire ä la bonne administration.S’il est un domaine en effet où l’improvisation a des conséquences redoutables pour l’avenir, c’est Enseignement.On ne semble pas s’en douter. Sa Majesté m’a appelé à Rabat pour promouvoir la culture marocaine, et non pour être complice de sa ruine.Je me suis donc retiré,laissant à d’autres les responsabilités d’une politique universitaire qui me parait imprudente et vouée à l’échec.Je répète que le Maroc est totalement libre de choisir la politique culturelle qui lui semble la meilleure,mais c’est à des Marocains qu’il doit en confier l’application.C’est pour cela que j’ai sollicité du Ministre mon remplacement par un doyen marocain.Un autre point me parait grave quoique d’un autre ordre,c’est celui de la situation faite aux fonctionnaires français qui sont en place, telle que j’ai pu l’apprécier par ma propre expérience.Que le Maroc les remplace par des nationaux, cela est tout à fait normal, mais qu’il ne leur témoigne pas des égards auxquels ils ont droit, cela me parait difficile à admettre. Depuis trois ans, j’ai consacré la majeure partie de mon temps au Maroc sans autre rémunération que le remboursement partiel de mes frais. Je l’ai fait volontiers, mais que l’on m’ait placé à plusieurs reprises devant le fait accompli alors que j’avais la responsabilité de la marche de la Faculté, cela ne saurait être admis par un homme conscient de sa dignité. Faire toutes les besognes officielles, et être tenu à l’écart des décisions fondamentales, c’est pour un doyen une position morale qu’il lui est impossible de supporter. Quand par exemple, le Recteur organise un banquet en l’honneur de son collègue de l’Université de Paris,le Professeur Debré,et qu’il y invite mon adjoint M. Ben Bachir sans m’y convier moi-même, bien qu’il sache ma présence à Rabat,il pratique une ségrégation regrettable qui m’oblige à me souvenir que le soir de la Celle Saint-Cloud,j’étais l’hôte de Sa Majesté au premier dîner en l’honneur du Maroc indépendant.Je puis mesurer par ce seul fait les changements qui se sont produits depuis cinq ans. A la cérémonie émouvante qui a marqué mon départ, et à laquelle assistaient de nombreux marocains et français,j’ai été salué par un professeur,fonctionnaire du rectorat, et par le vice-doyen de la faculté.Le ministre n’était pas présent, et pas d’avantage le directeur de l’enseignement supérieur.Ce sont les Marocains qui ont éprouvé le plus de gène.Si j’ai reçu une lettre très aimable du recteur,le ministre n’a pas cru devoir me témoigner la reconnaissance du Maroc, soit en m’écrivant, soit en me recevant.Par contre,l’ambassadeur de France et le conseiller de la Mission culturelle dont je ne dépendais en aucune mesure et qui ont toujours strictement respecté l’autonomie de la Faculté, m’ont réservé à plusieurs reprises le meilleur accueil. Je me serais abstenu de signaler l’attitude à mon égard du Ministre de l’Education Nationale si elle n’avait entraîné des conséquences sur lesquelles je vous serais obligé de bien vouloir attirer l’attention de Sa Majesté.Depuis le 10 mai dernier,date à laquelle j’ai donné ma démission,j’ai écrit à plusieurs reprises au Ministre pour l’informer de la situation.II n’a pas jugé utile de m’accorder un entretien. Avant de retourner au Maroc,je l’ai informé que je serais à Rabat, pour un dernier séjour,à partir du 13 Octobre et que je me tiendrais à sa disposition. J’avais l’intention de le prier de solliciter pour moi une audience de sa Majesté. Fonctionnaire chérifien,je devais en tant que français donner l’exemple du respect de la voie hiérarchique qui s’impose à tous. M’adresser directement au Palais, sans passer par l’intermédiaire de mon ministre eut manqué aux règles les plus impératives de l’Administration.Mon Ministre ne me convoquait pas, j’ai été mis dans l’impossibilité à mon grand regret de présenter à Sa Majesté mes remerciements pour la confiance qu’elle m’a toujours témoignée. Croyez mon ami à mes souvenirs les meilleurs. Charles André Julien,professeur à la Sorbonne

La Dignité

La dignité n est pas une question d' orgueil,il s'agit d'un bien précieux que nous ne pouvons pas mettre dans les poches d'autrui ou perdre à la légère. La dignité est synonymes d' estime de soi,de respect envers soi-même et de santé. C'est également la force qui nous tire du soi quand nos ailes sont brisées,dans un espoir d'arriver à un point lointain ou rien ne ferait de mal,où nous nous autoriserons à regarder le monde avec la tête haute.

L'immortalité par l'architecture

L’architecture est le moyen par lequel les sociétés restent immortelles. Ainsi, le patrimoine architectural est l’héritage de nos ancêtres. C’est l’ensemble des connaissances et des trésors des générations passées qui ont conduit à notre façon d’être aujourd’hui. De nature, l’humain pense au futur, il cherche a inventer, innover et recréer. Et ce, a partir d’une base d’information qu’il a hérité des générations passées. Face a une ruine, nous passons par plusieurs états d’âme. Nous contemplons, et nous imaginons la ruine dans le passé. Le bâtiment dans son état initial, les techniques et les matériaux utilisés dans sa construction, les activités qui l’animaient et combien de vies a-t-il vécu avant de finir en ruine. Ensuite, nous imaginons cette ruine dans le futur avec une nouvelle existence et son potentiel. C’est là que les questions fusent: Reconvertir? Restaurer? Conserver? Laisser faire le temps? L’histoire raconte la succession des dynasties. Les vestiges racontent leurs modes de vie et leurs manières de diviser et occuper l’espace. Les deux, sont victimes d’oublis car les générations précédentes n’ont pas donné d’importance à ces bâtiments et n’ont pas tenu à les conserver. La nature des matériaux utilisés à l’époque, rendaient la démolition plus simple. Que ce soit pour la nature ou pour la succession de dynasties dont chacune n’a pas voulu préserver le patrimoine de la dynastie déchue. Un autre détail qui pousse a la réflexion est leurs positionnements stratégiques et l’organisation qui s’est installée autours plus tard dans l’histoire. Le patrimoine est aussi une histoire, un impact et un trésor. Une histoire de par ce qu’il raconte. Un patrimoine est souvent quelque chose d’ancien. Des vestiges d’une ancienne civilisation qui nous font voyager dans le passé et nous racontent la vie d’avant. Leurs techniques de construction, les matériaux disponibles a l’époque et leurs manières de diviser et vivre l’espace. Une pièce de monnaie dont les gravures nous informent du souverain de l’époque, de l’élément important de la civilisation de sa date et quel moment de l’histoire appartient la civilisation qui utilisait cette pièce. Un impact, quand les faits qui datent du temps de ce patrimoine résonnent encore à nos jours. Comme est le cas du Torii de « Nagasaki » au japon, qui a survécu aux deux guerres mondiales ainsi qu’au tsunami et tremblement de terre de 2011. D’un effet sur la société comme est le cas des églises baroques. Et enfin, un patrimoine est un trésor de par tout ce qu’il contient, les deux cas discutés juste avant ce qui en fait une trésor immatériel et parfois littéralement un trésor d’une valeur matériel inestimable. De tout cela, nait une sensation d’appartenance et de source. D’avoir un lien avec un lieu ou une communauté. « faire partie » serait le terme exacte. Nous nous « cherchons » et essayons de trouver un endroit ou l’on se sent « chez nous ». Un patrimoine est dans un sens une représentation de ce sentiment. C’est pour cela que nous avons la réaction de le protéger quand il est cible d’une menace externe. C’est après tout notre héritage. Une ruine dans l’histoire était avant tout une réserve de matériaux de construction. «largement considérées comme des ‘‘sites naturels’’ utilisables selon des critères purement techniques. Une ruine, c’est d’abord une masse de maçonnerie dans laquelle on peut tailler, sur laquelle on peut construire» . La notion de patrimoine ne va inclure les ruines que vers le XVIIIè siècle. «lorsque s’affirme pour l’homme lucide du XVIIIe siècle qu’il ne peut plus concevoir une bienveillance universelle» L’homme s’est rendu compte que cet effet de contemplation, d’éblouissement le dépassait et tout ce qu’il pouvait créer. Car la ruine est une œuvre architecturale qui regorge de ressources. «intérêt pour les ruines archéologiques et le gout des fragments architecturaux vont bien au-delà de l’importance historique et artistique que les restes d’un bâtiment donné peuvent avoir; comme les traces éphémères de l’activité humaine sur terre, les ruines sont en fait parmi les icône les plus évocatrices du passé » John Ashurst. une ruine est un livre ouvert sur l’histoire, la technique le matériaux, le savoir de l’époque, la vie de l’époque ,les croyances de l’époque et la situation politique. Des temples découvert aujourd’hui nous raconte la religion qui était pratiqué, il y a des milliers d’années. Des forteresses en plein désert nous raconte les batailles qui y ont eu lieu. Elle continue de d’écrire son histoire à travers sa transformation toujours en cours. Une ruine est ainsi vivante comme le considèrerai Dekkers. La ruine est pittoresque et esthétiquement inégalable. C’est une œuvre d’art vivante. Sa mutation dans le temps nourrit sa valeur. « la plus grande gloire d’un bâtiment n’est pas dans ses pierres, ni dans son or, sa gloire est dans son âge » Ruskin. La ruine et tout bâtiment à caractère patrimonial peut avoir une seconde vie et permettre à son environnement de s’en enrichir. Et ce, avec ou sans toucher au bâtiment d’origine. Dans l’histoire, ses bâtiments servaient de ressources en matériaux de constructions. Apres la décision de les protéger, il a fallut trouver des manière de profiter de ses bâtiments sans pour autant les endommager ou toucher à leur valeur. Les exemples présentés ici viennent de partout dans le monde et représentent différents aspect de la nouvelle vie d’un bâtiment. L’innovation dans l’architecture est sans aucun doute extrêmement importante, mais la préservation et la restauration des anciens bâtiments sont tout aussi importantes car ces vieux monuments sont le reflet de notre histoire, ils nous aident à comprendre et à respecter les personnes qui ont vécu à différentes époques avec des habitudes et des traditions différentes. De même, l’existence de vieux monuments nous aidera à observer les changements dans les sociétés pour mieux comprendre les raisons qui ont conduit au développement des villes et des sociétés et même des traditions jusqu’à l’état actuel. Les vieux bâtiments sont le visage des villes ; ils reflètent les changements qui se sont produits dans une ville au fil du temps, ils reflètent les conflits, les guerres et la prospérité de la société, ils reflètent même la condition économique de la ville au fil du temps. Il faut donc aussi trouver un équilibre entre la nécessité de préserver et conserver, et en même temps de construire et créer. Afin de garantir une activité profitable à la région qui soit aussi stable durant toutes les périodes.

Performance sportive, l'Afrique n'a qu'un choix...

L’expérience extraordinaire Nezha Bidouane, Hicham El Guerrouj, Khalid Skah, Brahim Boutayeb, Nawal El Moutawakel, Salah Hissou, Hasna Benhassi, Zahra Ouaziz, Said Aouita, Jawad Gharib, Ali Ezzine et tant d’autres a fait du Maroc une super puissance de l’athlétisme mondial. Le Maroc était à ce moment-là parmi les pays marquant de l’athlétisme mondial avec des résultats fulgurants et une continuité de près d’un quart de siècle. Le Maroc fut même cinquième au monde en 1999, lors des championnats du monde de Séville. Des performances de très haut niveau, des athlètes charismatiques, des entraineurs marocains formés convenablement au Maroc, une politique fédérale inspirée, un soutien inconditionnel de l’Etat, une sollicitude royale généreuse ont fait ce Maroc formidable de l’athlétisme. Au niveau mondial, pour la formation des sportifs de haut niveau, il y a deux expériences réussies et consacrées, deux façons de former et de produire de la performance et une troisième qui est en train de se faire une bonne place, qui devient même la plus productive, celle inventée et mise en place au Maroc. Cette méthode marocaine a fait des émules. Elle a été adoptée par l’IAAF de l’époque, par la Confédération Africaine et également par plus d’un pays. Grosso modo, vous avez le système américain avec de grandes universités très riches ayant tous les moyens de former des sportifs de très haut niveau. Les universités américaines développent la recherche scientifique en matière de performance sportive, investissent dans de grands laboratoires en physiologie de l’effort, en psychologie et autres sciences cognitives, en sociologie du sport et tout autre domaine de l’activité physique pour le bien être et pour la production de la performance sportive. Elles investissent dans la performance sportive pour améliorer et consolider leur image respective, dans une grande compétition inter-universités. Ainsi elles sont les plus productives mondialement, bénéficiant de la connaissance développée, d’un niveau d’encadrement inégalé et d’un cumul historique inspirant. Elles font figure de super puissance et font bénéficier les USA d’une puissance sportive tout azimut. Ainsi les USA ont toujours eu un tour d’avance sur le reste du monde. A côté du système américain il y a le système européen avec de grands clubs soutenus par des collectivités locales très riches et des sponsors très généreux. Ce système produit donc la seconde puissance sportive mondiale et cela se voit aux différents championnats du monde et aux jeux olympiques chaque quatre années. En Afrique nous n’avons ni l’un ni l’autre de ces systèmes, ni ne pourrions avoir un dans un avenir proche. Alors, au Maroc, nous avons inventé notre propre voie qui est celle de concevoir et de mettre en place une institution nationale qui regroupe des jeunes très talentueux sélectionnés à partir d’un bon système de prospection et de détection des talents. Les sélectionnés sont ensuite placés dans un environnement de haute compétence, de rendement optimisé, sous la houlette de cadres à 100% marocains. Avoir un encadrement exclusivement national est d’une grande importance au plan culturelle, sociologique et affectif. Il ne faut jamais oublier que la performance sportive est une expression culturelle. La motivation de tous étant la même : représenter dignement le pays. C’est ce qui nous a permis pendant plus de 20 ans de figurer parmi les dix plus grandes nations du monde, d’avoir des dizaines de titres et de records mondiaux. Je pense que c’est la voie pour les pays d’Afrique. Au Kenya aussi, la quasi-totalité des athlètes est issue d’un système similaire initié par certains équipementiers et par l’IAAF dans le passé. l4ethiope a adopté la même voie. C’est d’ailleurs la voie que développe actuellement la CAA en multipliant les African Athletics Developement Centers -AADC- . Il s'agit d'unités de formation des cadres et d’entrainement pour les jeunes athlètes. Hélas le système est menacé par manque de moyens, World Athletics ayant choisi de ne pas suivre la CAA dans cette voix. Un tel système ne peut marcher que sur la base d'un système de détection intelligemment pensé et efficacement menée. Pourquoi ne voyons-nous pas de nouvelles générations de grands athlètes marocains, serait la question que me poserait plus d’un ? La performance sportive, si elle dépend de la volonté des dirigeants et d’un environnement favorable, elle dépend surtout et avant tout des hommes qui travaillent dans le système, de leur engagement et de leur génie. Les structures et les financements ne sont pas suffisantes pour générer de la haute performance. Nous sommes ici dans un domaine culturel de créativité permanente, basée sur une vision qui combine la volonté aux aspects culturels mais sans négliger les prises en compte des avancés scientifiques au plus haut niveau. La clairvoyance des décideurs, le niveau confiance dans l’encadrement, la continuité du système sont autant de facteurs qui vont impacter le processus de production de la performance sportive. Dès lors que l’un des ces facteurs venait à être perturbé alors la machine coince. Force donc est de conclure que pour produire de la performance sportive, le continent n'a qu'un seul et unique choix: celui de centres de formation. C'est ce que fait le football avec brio dans certains pays d'Afrique dont le Maroc. Aziz Daouda

LES ANGES DU COEUR

les anges du cœur… Je viens de sortir d’une situation de santé que je ne souhaite à personne. Nombreux sont les Marfan qui y arrivent hélas. En un clin d’œil ou plus progressivement, un jour, on se retrouve à consulter pour son cœur et ses déboires physiologiques. J’ai eu à subir une chirurgie qui m’a mise en contact avec la compétence des chirurgiens du cœur, alors allongées dans mon lit un soir de convalescence, j’ai eu une larme ; une larme qui a coulé ; une larme de joie. J’étais sauvée et heureuse de l’être. J’ai à ce moment-là eu ces mots que je tiens ici à partager avec les Marfan et les autres. Merci de me lire sans me juger. Je ne suis ni écrivaine ni n’en revendique la prétention. Je cherche seulement à faire connaitre l’anomalie Marfan et à parler au nom de toute personne comme moi atteinte. Toutes ces personnes qui luttent pour la vie. J’ai eu dans cette solitude de chambre d’hôpital la lueur d’un passage angélique. J’ai vu le chirurgien qui m’a opéré et sont staff comme des anges survoler ma tête. Les chirurgiens cardiologues, véritables anges parmi nous, ne se contentent pas de veiller sur nous depuis les cieux mais descendent au cœur même de nos battements cardiaques. Leurs mains habiles ne sont pas seulement celles qui touchent le divin, mais celles qui guident le fil de la vie à travers nos artères. Réparant nos cœurs abimés avec précision et délicatesse tels des horlogers, ces anges terrestres vêtus de blouses immaculées affrontent courageusement les défis du corps humain, navigant à travers des océans sanguins avec une grâce et une assurance exceptionnelle. Ils réparent nos cœurs avec une dévotion sans pareille écoutant le murmure de chaque valve défaillante et lui répondent avec une symphonie de compétences médicales. Chaque battement de leur cœur résonne avec un engagement inébranlable envers la vie dans nos cœurs. Ils ne portent pas de couronne scintillante mais leur aura brille d'une lumière bienveillante qui éclaire le chemin de la guérison. Ces anges pas comme les autres incarnent l'alliance entre la science et la compassion, transformant des salles d'opération en sanctuaire de guérison. Il en est ainsi dans le monde des anges. Les chirurgiens cardiologues se tiennent aux avant-postes prêts à étendre leurs ailes chirurgicales pour rétablir l'harmonie là où le déséquilibre menaçait. Ils ne portent peut-être pas de robes blanches volantes mais ils offrent des vies prolongées, des espoirs renouvelés et des sourires réparés. Ces anges pas comme les autres incarnent la quintessence de l'altruisme médical. Ils sont les gardiens de la santé cardiaque et méritent une reconnaissance éternelle. Fatima Zohra

L'amitié

Il ya des personnes magiques,Ce sont elles qui nous aident à voler,à briller,à enlever le poids de nos épaules. Ce sont les personnes avec qui nous partageons la complicité et la permanence sur terre,ce sont celles qui dans les pires moments vous ramènent vous secouent et vous poussent sur le bon chemin. Et elles n’ont pas besoin de dire qu’elles sont près de vous parce qu’elles sont là et qu’on les sent au fond de nous.

Coiffeur, ce dealeur italien est démasqué parce qu'il accueillait trop de chauves

La police a découvert de la cocaïne et de la résine de cannabis dans le salon de ce coiffeur italien. Il a grillé sa couverture parce qu'il accueillait trop de chauves. Des chauves qui trahissent un coiffeur : cela pourrait être le synopsis du prochain film de Quentin Dupieux, et pourtant, c’est bien la réalité. En Italie, un coiffeur de Gênes, âgé de 55 ans a été arrêté par la police pour trafic de stupéfiants. L’homme a grillé sa couverture après que les forces de l’ordre ont remarqué qu’il accueillait trop de chauves dans son salon de coiffure, selon le média italien La Repubblica. Ces personnes, même sans cheveux, entraient puis sortaient immédiatement du salon de coiffure. 100 grammes de cocaïne Et bonne pioche pour les policiers qui ont d’abord découvert plusieurs grammes de résine de cannabis. Puis, lors d’une seconde perquisition, ils ont trouvé 100 grammes de cocaïne, ainsi que des balances et du matériel pour emballer la marchandise. L’homme accueillait bien des clients qui venaient uniquement acheter des stupéfiants, tandis que d’autres combinaient la coupe avec l’achat d’une ou plusieurs doses. Il a été arrêté par les militaires de la gare de Forte San Giuliano, puis incarcéré.

La vie continue

Dans la vie,il y a des personnes qui t enlèvent ton sourire et d'autres qui te font pleurer de rire,Ceux qui te lâchent la main et d'autres qui t'aident à avancer sur ton chemin,Ceux qui te le diront un jour peut être,Ceux qui te rendent mal et d'autres qui te remontent le moral,Ceux qui ne t'aiment pas et d'autres qui ne peuvent plus avancer sans toi,Ceux qui t'aiment pour ceux que tu fais et d'autres pour ce que tu as..... Il faut avancer malgré tout....

Quel impact social au service de la pratique sportive féminine à travers les événements organisés ?

L'intégration des femmes dans le paysage sportif marocain constitue un défi majeur et une question de politique publique, compte tenu des répercussions significatives que cela a sur la société marocaine contemporaine. Au Maroc la pratique de l’activité physique pour les femmes passe globalement par la participation à des événements spécialement dédiés. La présente étude met justement le focus sur ces événements sportifs féminins organisés au Maroc, mettant en lumière l'impact potentiel de ces initiatives sur le développement de la pratique sportive féminine, ainsi que sur le rôle essentiel des décideurs et du mouvement sportif dans leur promotion. Les données recueillis sur l’ensemble du territoire national, laissent entrevoir un taux d'organisation d'événements sportifs féminins relativement bas, suscitant des interrogations cruciales sur l'engagement véritables des parties prenantes, d’où l’impérieuse nécessité d’une réflexion approfondie sur les mesures nécessaires pour stimuler davantage les initiatives et booster l’esprit volontariste dans ce domaine. Les organisations sportives émergent comme des acteurs clés dans la promotion de la pratique sportive féminine. En facilitant l'accès à différentes disciplines, elles tissent des liens sociaux étroits, suscitant un intérêt massif chez les femmes. Un aspect crucial réside dans le rôle pivot des associations, qui stimulent activement les inscriptions en nombre significatif, contribuant ainsi à la croissance de la participation féminine. L'implication des Fédérations Royales Marocaines sportives chacune en ce qui la concerne, dans l'organisation régulière d'événements féminins est un facteur clé de l'évolution des disciplines sportives. Cependant, pour maximiser cet impact, il est crucial et impératif de dédier des budgets spécifiques au développement et à l'organisation de ces événements. Des initiatives comme les quotas de participation réservés aux femmes, participeraient à l’émergence de modèles féminins inspirants. La gouvernance stable, des stratégies élaborées et un soutien financier adéquat s’imposent comme des piliers essentiels pour garantir un impact social durable. Une gouvernance solide assure la continuité des initiatives, tandis que des stratégies bien planifiées et un financement adéquat sont cruciaux pour pérenniser les effets positifs des événements sportifs féminins. En conclusion, on soulignera l'importance incontournable des événements sportifs féminins en tant que catalyseurs du développement de la pratique sportive féminine au Maroc. Malgré l’imprécision des données statistiques disponibles par le fait qu’elles ne soient pas compilées régulièrement et de manière systématique, l'évolution du nombre de licenciées, notre approche exploratoire, basée sur des entretiens avec les référents et les responsables des Fédérations nationales, se propose d’offrir des perspectives novatrices sur l'impact social de ces événements. Ce travail souligne l'urgence de mesures visant à faciliter l'accessibilité des jeunes filles au milieu sportif, contribuant ainsi activement au développement et à la promotion du sport féminin dans le pays. LOIUBNA BELABBES

Un joli nom pour désigner quelque chose de vilain

Un joli nom pour désigner quelque chose de vilain. En 1896 le professeur Antoine Marfan, un pédiatre français, spécialité toute jeune en ces temps, examinant un enfant âgé à peine de 5 ans, découvrait que le petit présentait des symptômes d’un syndrome alors méconnu. Il en fera la description avec les moyens et la connaissance de l’époque. Tout bonnement la communauté médicale allait alors lui donner le nom de Marfan, Ce fut alors le premier diagnostic officiel mis en évidence sur la maladie dite depuis Marfan. C’est quoi donc cette maladie qui parmi tant d’autres rend la vie difficile à certains humains et en menace la vie ? La cause exacte du syndrome de Marfan selon les scientifiques est la modification du gène qui dicte au corps comment fabriquer la fibrilline 1 et en quelle quantité. La fibrilline est une glycoprotéine essentielle à la formation des fibres élastiques présentes dans le tissu conjonctif. Elle est donc un constituant extrêmement important du tissu conjonctif. Ce dernier assure plusieurs fonctions dans l'organisme, notamment le soutien, la connexion entre les organes, l'emballage et la nutrition. Une personne est dite Marfan lorsqu'elle présente un trouble génétique caractérisé médicalement par la production insuffisante de la Fibrilline ou par la production altérée de celle-ci. Le porteur de ce disfonctionnement a un aspect physique souvent caractérisé par une taille grande et une corpulence plutôt mince, avec des doigts graciles et fuselés des bras et des jambes allongés et une déviation de la colonne vertébrale. Fort heureusement le Marfan est plutôt rare. Il ne touche qu’une personne sur 3000 voire sur 5000. Un Marfan a aussi tendance à souffrir de troubles oculaires et cardiaques. Il s’agit d’une mutation génétique qui va impacter beaucoup de fonctions et le « malade » devra ainsi la supporter tout au long de sa vie. A cet instant ci, il n’y a encore aucun traitement ni prévention possible. La transmission ne peut en être contrôlée ni l’apparition arrêtée ou traitée. Depuis que je suis déclarée Marfan, je mène un combat acharné et dur ; un combat existentiel pour survivre à ce mal pluridisciplinaire et évolutif. À chaque fois que je tombe, je lutte de toutes mes forces surtout mentales et je réussis à me relever de plus en plus forte. Je n’ai aucune gêne à révéler que je suis Marfan et dirait même, je suis fière d'être Marfan. Je suis vraiment particulière dans mon genre et c’est ainsi que je me vois au quotidien. Si le bon Dieu tout-puissant m'a conçue autrement et différemment des autres, c’est qu’il en a voulu ainsi et je l’accepte. Il m’a par ailleurs compensée me permettant de voir la vie sans doute différemment, avec optimisme et détermination, avec une force de caractère imperturbable et la volonté de rayonner autour de moi et à partir de cet article, sans doute aucun grâce à vous lecteurs, pour expliquer et banaliser cette maladie. J’essaie tous les jours de fédérer les porteurs de la maladie et leur explique que malgré tout, ils peuvent mener une vie normale et réaliser l’ensemble de leur rêve, peut-être pas devenir champion olympique mais par exemple avoir autant de puissance et peser sur l’histoire comme fut Abraham Lincoln président des Etats Unis d’Amérique qui portait la maladie ou encore comme Charles De Gaule, président emblématique libérateur de la France qui lui aussi était Marfan. Qui sait, parmi les enfants nés Marfan au Maroc, il y aurait un virtuose comme Paganini qui lui aussi était Marfan. Aujourd’hui par la grâce de Dieu nous sommes réunis dans une association que nous venons de créer, car ensemble les Marfan marocains seront plus forts, échangeront leurs expériences, s’encourageront mutuellement et lutteront collectivement contre toutes discriminations dont ils peuvent être l’objet. Avec l’avancement de la connaissance et l’accélération scientifique, grâce à la technologie de séquençage et autres, l’espoir est grand de voir arriver très vite un traitement pour guérir ou accompagner les personnes atteintes ou encore pour voir venir une technique génique pour transformer le court des choses et tordre la main à l’anomalie. Fatima Zohra

Aux êtres de lumières...…Merci

On aime bronzer , se dorer la pilule au soleil. On s enduit d artifices pour atteindre la couleur tant rêvée, qui ne laissera personne indifférent. On se pavane comme un paon fier de son plumage. On fait la pose telle une statue de bronze dans une exposition chique. Dans le musée de la vie , les visiteurs défilent, s arrêtent ou non devant la statue, certains apprécient les couleurs, s'extasient devant un ou deux détails : une poitrine bien définie ou des muscles saillants, font les connaisseurs quelques instants, puis vont répéter le processus devant une autre pièce de l expo … De temps en temps, des visiteurs exceptionnels restent figés devant la statue, la contemplent profondément. Ils apprécient autant que les autres les couleurs, les reliefs et détails superficiels. Seulement, quelque chose en eux voit plus loin que les autres. Une vision éclairée par une lumière interne qui les attirent vers l intérieur de la statue, bien au delà de la superficie si bien travaillée. Une clairvoyance qui distingue l extérieur rayonnant fièrement exposé de la profondeur creuse, froide et terne précieusement cachée. On enferme notre cœur , notre vulnérabilité et nos failles dans un tiroir a double tour puis on donne la clé a nos doutes , nos peurs et nos démons jusqu au jour ou un des ces visiteurs , ces êtres de lumière , pénètre, sans forcer ni se précipiter, de ses rayons a travers le trou de la serrure pour éclairer notre pénombre. On se sent enterré vivant , on suffoque sous terre, lui perçoit en vous une graine, plantée par les circonstances de la vie , qui ne demande qu' a éclore , rejoindre la surface et retrouver la lumière. Il vous tend un arrosoir , vous demande de le remplir d amour, de compassion et de bienveillance et vous invite a nourrir cette graine qui a assez attendu qu on prenne soin d elle… Arrosez la graine en vous , et exposez vous devant les bons visiteurs.....avant que le musée ne ferme

La Tortue Qui M’A Pris de Vitesse

-Alors Speedy, ca roule ?? -Speedy !!! T’es tout content de m avoir trouvé ce surnom. -Ben quoi c’est cool non ? -Mouais, surtout quand tu le dis avec un petit sourire taquin. Tu crois que je pige pas l anglais….. -Wow calme toi frérot , c’est pas méchant tu le sais bien -Je sais bien, mais c est juste votre habitude à vous les humains de toujours vouloir classer, juger, comparer. Si tu m appelles Speedy, c est parce que comme tes semblables tu penses que je suis l animal le plus lent... -Désolé mais c’est pourtant bien le cas non ? -Admettons, mais en considérant que je suis lent par rapport aux autres, est ce que tu t es déjà demandé si j ai besoin d être plus rapide par rapport à mes besoins ,à mon mode de vie ?? Tu crois que je fais la fameuse course avec le lièvre tous les jours ou quoi ?? -T énerves pas mec on décorne c’est tout -Je sais khouya -Khouya ???? -Oui, je parle arabe aussi....laisses moi finir quand meme. Si je ne vais pas plus vite, c est que je n en éprouve pas le besoin. Ma maison est sur mon dos comme vous dites. Je suis partout chez moi. Alors au lieu d être tout le temps pressé d arriver quelque part comme vous l êtes, je prend tout mon temps et profite pleinement du voyage. Home is wherever I am..."Dans le voyage c est pas la destination qui compte, c est le chemin parcouru" je sais plus qui disait ça....Capice ?? -Capice ??? Ok ok mon pote, j ai rien dit....tu sais des fois quand on discute j ai l impression que t as au moins 100 ans !!! -Pareil, à part que moi j ai tjrs l impression que t as 2 ou 3 ans tout au plus -T exagère Spee...ooups -T énerves pas l’ami...allez viens on va se mater le dernier Tortue Ninja, j ai un cousin qui joue dedans....et puis tu peux continuer a m appeler Speedy, ma copine aime bien.…

L'homme, le peuple et l'humanité...

Les peuples ont toujours aspiré à la liberté et à la prospérité. Ils ont toujours voulu vivre de leur labeur. Leur plaisir est de voir leurs progénitures jouer, apprendre, prospérer. Les peuples ont toujours voulu la paix comme mode de vie. Le vivre en paix…tout un concept, une chimère. Hélas Il n'en n'a jamais complètement été ainsi sinon à des moments brefs, précieux et rares que l'histoire ne put retenir, sauf à oublier qu’ils restent exceptionnels, qu’ils étaient brefs, voire éphémères. Les peuples ont toujours cherché à ne pas être exploités par qui que ce soit, alors qu’ils ont toujours tendance à vouloir exploiter l’autre, parfois en le déshumanisant avec une férocité incommensurable, un sadisme nauséabond. En fait les peuples se sont des ensembles d’humains avec des traits en commun. Les peuples se constituent dans le temps et coalisent autour d’intérêts partagés en fait les intérêts de chacun. Pour se défendre et défendre ses intérêts, l’homme ne peut que vivre en communauté parmi un peuple. Seul il est faible et vulnérable, alors il se confond dans son peuple et s'y noie . L’homme aspire à la liberté pour lui et à la paix pour lui, il ne regarde pas celle des autres, l’humain se dit avoir des valeurs quand cela l'arrange mais l’humanité n’en a que faire, son prisme de vue est différent. Le cours de l’histoire le démontre ainsi hélas. Un jour l’humanité s'essaya et imagina une façon d'aspirer à cette liberté de vivre en harmonie pour tous: Elle tentera alors de faire participer tout le monde à la décision. L’homme eut l’impression qu’il est ainsi maitre de son destin…Il croira ainsi participer à la vie politique et peser sur l'avenir. Pas mieux qu'un mot à étymologie grecque pour faire sérieux et crédible : Démocratie. Cela sonne très bien. Oui La démocratie est là en principe pour nous libérer et faire entendre notre parole, concrétiser nos désirs et répondre à notre besoin de vivre en paix, de vivre ensemble, de respecter l’autre dans sa dimension humaine, de nous limiter à nos droits sans empiéter sur ceux de l’autre et des autres. La démocratie est en quelque sorte un garde-fou… pour chacun et tous, du moins c’est ainsi qu’elle fut peut-être imaginée et conçue. Elle nous permet, en théorie j’entends, de nous exprimer de nous défendre et de faire valoir nos droits, des plus élémentaires au plus sophistiqués. La démocratie nous est vendue comme le seul, l’unique modèle pour la prospérité des peuples et leur bien être moral et matériel. La démocratie nous fait miroiter au loin des droits universels, des droits de l’homme là où il est, tel qu’il est, partout où il est. Il est l’HOMME, pivot de l’histoire et de l’humanité, axe central de l’existence. Or voilà que la démocratie nous joue un sale tour celui de nous livrer les mains liées aux plus médiocres parmi nous, aux plus féroces, aux plus affamés, au plus assoiffés de sang ; à ceux qui jubilent quand se creusent des tombes, quand dégouline du sang, quand crie un enfant et pleure une femme, quand s'écrase une église, tombe une mosquée, brûle une synagogue. Revers de la médaille. Je suis né dans un moment de paix, l’un des rares, quelques années seulement après une guerre cruelle que l’occident appela mondiale, alors que c’était juste entre européens au début qu’ils se sont entretués. Ils y associeront de pauvres africains du nord comme du sud, pour des besoins de chair à canon, pour ensuite y entrainer asiatiques et américains. La cruauté absolue des années durant. Des millions d’innocents précipités sous terre. La pause sera de courte durée. Sans perdre de temps l’humanité va connaitre la guerre de Corée, celle du Vietnam, celle de l’Iraq, celle des Malouines, plein de guéguerres en Afrique et j’en oubli…Les instigateurs et auteurs étant toujours les mêmes, le même profil: des élus de la démocratie. A chaque fois c’est le bien contre le mal…A chaque fois la démocratie y est mêlée à tord ou à raison. Le monde démocratique contre l’autre…Un monde démocratique qui se définit lui-même dans un contentement absolu, total, intégral, avec le deux poids deux mesures comme seule alternative de « raisonnement » et de « jugement» aussi ; éliminant à volonté tous les autres de la case du bien. Sur La case du bien ils ont écrit: Réservée en permanence. A chaque fois, génocide, à chaque fois cruauté, à chaque fois souffrance, à chaque fois déshumanisation et ce devant l’impuissance de l’homme qui lui ne veut que vivre en paix parmi son peuple. Quant à l’humanité a-t-elle un jour existée. Existera-t-elle un jour… Vous l’avez compris je ne veux pas parler de Palestine, la blessure est encore vive et les criminels encore en vie. Aziz Daouda

Unité Fraternité Humanité

Tic tac tic tac boom, encore des charges explosives Morts, blessés, proches dévastés en perspective Panique et cris a chaque déflagration Une fois de plus, ils sont passées a l action Images et vidéos terrifiantes, infos en continu Les réactions s enchainent, des plus saines au plus malvenues Entre amalgame et peur de ses conséquences La tristesse s estompe puis s installe la méfiance Apres le choc et l émotion, les discours victimaires commencent On se lance dans la course au monopole de la souffrance Nous nous indignons certes mais dans une sélective solidarité Et oublions rapidement que la cible est l ensemble de l Humanité L ennemi est commun, parfaitement identifié Nous nous attaquons Les uns aux autres dans une folie certifiée Nous ne sommes ni Istanbul , ni Orlando ni Paris Nous nous devons d être le monde , sans parti pris Les attentats se valent en horreur quelque soit le nombre De blessés legers ou graves, de cadavres sous les décombres Meme la moindre égratignure est déjà de trop C est infiniment cher payé pour avoir pris le mauvais métro Nous espérons la meme chose , que cette barbarie cesse En attendant , notre principale vertu doit être la sagesse Nos médias classent nos morts selon leurs origines, leurs nationalités Je rêve qu' un jour ils diront seulement : des hommes sont morts… nos condoléances a l Humanité

Le style c'est l'homme.

Voilà quelques années, je signais l'article ici bas dans la revue marocaine VH. C'était à l'occasion d'une édition spéciale consacrée au Roi Mohammed VI, Roi du Maroc. l'accueil réservé cette semaine à "Qasr Al Watan" à Abou Dhabi, à Sa Majesté le Roi Mohamed VI par Son Altesse Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, Président de l’Etat des Emirats Arabes Unis: l’entrée du Palais par le portail "Zayed", l'escorte des cavaliers, la marche jusqu'au portail "Al Hisn", la revue des troupes folkloriques, l'équipe nationale de voltige "Al Fursan" dans le ciel, les 21 coups de canons en signe de bienvenue, l'arrivée au portail "Al Hisn", et l'accolade chaleureuse ont encore une fois souligné la classe, l'élégance et l'aisance de Sa Majesté le Roi dans les grands moments protocolaires et les décorums fantastiques, exactement comme dans une grande surface, habillé d'un jean et d'un tee-shirt , un bonnet sur la tête ou encore au volant d'une voiture au milieu des foules. Sa personnalité forte, son naturel, son pas déterminé et rythmé, sont tant d'indices de traits de caractères particuliers et donc de style. Ces images fortes et attachantes, venues à nous des Emirats Arabies Unis, relevées et vécues avec fierté par les marocains et pas que, m'ont rappelé cet article, alors je le partage ici avec vous. Il est plus que jamais d'actualité. ************** Aussi loin que l’on remonte dans le temps, l’emprunte particulière d’humains exceptionnels a jalonné l’histoire pour ne pas dire fait l’histoire. Plus tard au 17ème siècle, Blaise Pascal évoquera la question et l’expliquera par le respect. Il dira que le respect de la personne se fonde sur son caractère. Il résumera ses traits de caractère dans le style : Le style c’est l’homme. Le Comte de Buffon sans doute marqué par la rigueur des sciences exactes martèlera dans un discours resté célèbre à l’académie française : Le style est l’homme lui-même. Même si Buffon ne parlait alors que de littérature et de sciences, Le style devient ainsi une constante objective de chacun de ceux qui marquent l’histoire par un lègue particulier. Evoquant la projection de ce qu’allait être le Prince hériter une fois Roi, feu Sa Majesté Hassan II reprendra la notion de style citant justement Blaise Pascal. Il dira dans une interview restée culte : Le Style c’est l’homme. Sans doute aucun voulait il annoncer que le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI allait être différent du siens, quoi que dans la continuité logique de l’histoire. Aujourd’hui la tendance est de confondre le style avec une notion plus moderne emprunte d’éphémère : le look. Si le look, que va résumer une tenue vestimentaire, une coupe de cheveux, des couleurs, est circonstancié et obéit donc au code de la circonstance et du moment, le style lui est une constante de la personne et l’accompagne tout au long de sa vie. Le style connaitra sans doute une évolution mais dans un continuum logique. Si le style force l’histoire par l’objectivité qui finit par l’imposer, Le look n’est pas forcément en symbiose avec le style car il est entaché de subjectivité. Il dépend de la perception de chacun, de l’image et de l’imaginaire. Il est marqué par l’appréciation que l’on se fait de la personne rencontrée dans une circonstance particulière, un environnement particulier. Le look est une composition subjective qui peut se modeler simplement à travers une photographie qui vous tombe entre les mains, une vidéo visionnée dans un train ou dans un avion, des images qui s’invitent dans l’intimité de soi en forçant l’écran d’un téléphone ou d’une tablette, à travers les réseaux sociaux. Le look peut aller jusqu’à contraster avec le style. Il est l’appréciation subjective que l’on fait de la personne scrutée et sera encore plus biaisée si elle est accompagnée d’un commentaire même s’il est à l’antipode de l’objectivité. Un acteur de cinéma peut ainsi se faire coller par son look est son jeu, les traits de caractère d’un personnage, alors qu’il n’aura fait que réussir à nous les restituer le temps d’un film. Le look est apprécié dès lors qu’il coïncide avec l’image que l’on se fait de la personne à l’instant même de la rencontre. Il dépend de la réussite de l’approche et de la réaction de la personne rencontrée. Il est conditionné par les circonstances de cette rencontre, le degré de surprise et le niveau émotionnel qu’elle suscite. Le premier coup d’œil va être ici déterminant. Le look suscite l’admiration : chacun se fera une idée de la personne rencontrée en fonction de sa propre appréciation, de son affectif et de son état d’âme sur le moment. Le degré de sympathie dégagée ou partagée peut ainsi pousser à l’idolâtrie. Le style lui force le respect et suscite l’amour. C’est une constante qui évolue lentement, surement, et devient marquante. Il est apprécié sur des critères plutôt objectifs et vérifiés. Le style est indélébile et est lié à l’action par l’art et la manière. Il grave à jamais une emprunte. C’est cette emprunte qui permet d’en juger et d’en définir les contours. Le juge ici c’est l’histoire. Aziz Daouda

Journal d un confinement : solitude et délires

J7 de confinement avec moi même :on se parle, on discute, on est pas svt d accord, on s énerve, on en rigole, on se stresse, on se rassure, on se trouve con, on se surprend… bref on se redécouvre. J10 de confinement, j ai une copine imaginaire depuis quelques jours. elle fait TOUT ce que je veux quand je le veux. Mon budget "fruits secs" va exploser… j15 de confinement. ma copine imaginaire commence a me casser les … quelqu'un sait c'est combien pour lui changer de sexe ?? j16 de confinement. je n ai toujours pas mangé de pâtes. mon stock me fusillis du regard, je le sens penné. j17 : midi , fini l apéro. on va préparer le p'tit dej. j18:la mère de ma copine imaginaire vient de débarquer a la maison. ce soir je sors sans attestation en espérant me faire arrêter par la police. j21 j ai eu un fils imaginaire pdt quelques minutes mais j ai très vite arrêté: école, fringues, bouffe , loisirs , vacances...ca coûte trop cher mec!!! j22 je me lève en forme, me douche, je me dirige vers le salon et j entends sa mère dire a ma copine: "fouad bouge pas de la maison, il met une capuche et un masque quand il sort et regarde toute la journée les infos. tu peux tout me dire ma fille, il est recherché??" je suis reparti me coucher direct j23 la BM (belle-mere) a des theories très louches a propos du corona et ne croit pas du tout a tout ça. Le diable sur mon épaule gauche me dit de la filmer et de la balancer aux flics... l ange sur mon épaule droite aussi d ailleurs j24: après avoir passé la matinée au phone, BM vient vers moi complétement abattue: _tu penses que cette situation va durer jusqu'au ramadan ? _j ai bien peur que oui. _ah uili !!!! _c est pas grave BM, avec un peu de patience ca va vite passer. l essentiel c qu' on soit ensemble et en bonne santé. _oui mais.....toutes les couturières sont fermées et j ai pas eu le tps de faire une jellaba pour ramadan j25 hier soir je me lève pour aller boire dans la cuisine et j entends du bruit dans la chambre de la BM: de la musique , des rires...ce n' est pas dans ses habitudes de veiller tard mais je me dis qu' elle doit regarder la télé. Ce matin, je vais dans la cuisine pour le p'tit dej et je trouve Omar Sharif, jeune, a table a coté de la BM , en robe de chambre, lui caressant la main. je vacille un bon moment puis a peine j ouvre la bouche pour demander ce qui se passe qu' elle me lance: "ben quoi , y a pas que toi qui a le droit d imaginer des trucs ici." J26 ce matin je me leve super tot, bien avant tout le monde. Je decide de profiter du calme dans la maison pour faire du yoga. Fin de séance, je suis en plein Shavasana , au maximum de la relaxation quand quelqu'un me met des clés dans la main et m enfonce un oignon dans les narines. J ouvre a peine les yeux et je vois une main arriver vers mon visage: slaaaaap... La BM essayait de me réanimer a l ancienne parce qu' elle pensait que je m étais évanoui. J27 un pote psy qui suit mes aventures m appelle pour prendre des nouvelles de mon état (mental surtout). _Salut frérot _Salut doc _Comment ca va? _ben écoute, c est pas la fiesta mais ca va quand meme hamdoullah. _hamdoullah , dis moi, tes histoires de BM c est juste un blague on est bien d accord. Je me permet de te poser la question directement parce qu' en ce moment y a bcp de gens qui supportent très mal la situation. Je reçois des appels très inquiétant en teleconsultation. _t inquiète doc, j ai bcp d imagination mais je sais encore faire la part des choses _super alors, tu me rassures. Prend soin de toi. _toi aussi doc _une dernière chose fouad _oui doc _tu peux demander a Omar un autographe pour ma mere? C est une grande fan J32 Ma copine s est réveillée avec un sale torticolis ce matin. Je suis en train de lui faire un massage délicat qu elle a l air de vraiment apprécier. Soudain je me sens observé. Je leve discretement les yeux et je remarque la BM qui me regarde du coin de l oeil. Elle regarde ses genous puis commence a les toucher tout en lançant des soupirs de plus en plus fort , pour se faire entendre. Je me mets immédiatement a torturer la nuque de ma copine pour pas qu' elle se mette des idées derriere la tête...

Aller-Retour au Paradis

De jeunes filles malvoyantes , rêvant d école et d éducation Un père désarmé, trahi par l age de ses articulations Une mere et ses enfants, jetés a la rue sans la moindre sommation Par un proprio sans âme, pour d incompréhensibles considérations Deux exemples parmi tant d autres de personnes démunies Contre qui pauvreté et précarité se sont unies Ces familles ne demandent que de pouvoir vivre dans la décence Et sont prêtes a tout pour sortir de la dépendance Fatma, l éleveuse de coqs en est la parfaite illustration Une mère modèle, un exemple de détermination Elles manquent de beaucoup parfois de l essentiel Mais elles donnent à leurs enfants un amour inconditionnel Des enfants joyeux, attachants de timidité Tous devenus insomniaques, surexcités Lorsqu' ils ont appris le projet d une petite association De les emmener une mi-journée dans un parc d attraction Des yeux brillants, des WOW des NARI NARI le long du trajet On les aurait crus dans un magasin de bonbons et dragées Arrivés sur place, joie et étonnement sont à leur comble L émotion prend le dessus, de la tête aux pieds les adultes tremblent Les attractions se suivent mais jamais ne se ressemblent Les cris atteignent les cieux, les cœurs rient ensemble Les mamans sont confuses, entre timidité et euphorie Se parlent discrètement, ricanent entre elle a l abri Un retenue incompréhensible mais culturellement inévitable Par contre leur geste envers nous, crient une reconnaissance inquantifiable Pour les plus téméraires, ce sont des bras qui vous serrent Les autres vous bénissent des yeux de manière sincère Selon elles, leurs enfants ont fait un tour au paradis Quant à nous, les anges nous ont souri cet inoubliable mercredi Rien que d y penser, mes mains commencent à trembler Et désormais, ma vision est irréversiblement troublée Car, heureusement d ailleurs, je tape sur un clavier Sinon dès les premieres lignes, mes larmes auraient noyé du papier.....

L'INSTITUEUR

Aujourd’hui j ai fait la connaissance de Abdelatif 12 ans, un esprit rieur dans un corps chétif Dans sa campagne, il va à l école primaire depuis 5 ans Il parcourt les kilomètres qui l en séparent en marchant Dans notre contexte, jusqu’ ici rien d exceptionnel Mais la suite est invraisemblable, une catastrophe réelle Abdelatif ne sait ni lire ni écrire, pas même son nom Ni compter jusqu à dix, sans parler de faire la plus simple des additions La logique voudrait qu’il soit un éternel redoublant Seulement il a réussit quelques classes, phénomène déconcertant Comment est ce possible, on se le demande Erreurs administratives à répétition ou tout simplement système éducatif immonde Que fais tu a l école, comment se passent tes journées Ils me mettent au dernier rang, sans jamais me parler Certains essayent malgré tout de le faire participer, sa sœur nous a raconté Mais son retard est abyssal et dissout rapidement leur volonté Notre stupeur à ce moment est sans égal Mais ce qui reste à venir sera le coup fatal Un des maitres de l’école, quand il est la, agit en suprême dictateur De ses chaussettes à sa voiture, les élèves sont les attitrés laveurs Indignation, colère, tristesse et horreur Inondent nos cœurs devant le crime de cet institueur Comment venir en aide à Abdelatif et ses semblables Dont les droits les plus fondamentaux sont piétinés de manière épouvantable Comment contrer un système complètement pourri et chaotique Dont les seuls soucis sont les chiffres officiels et les statistiques Je tiens à préciser que nous n’étions pas dans un patelin perdu Ni dans une région reculée à l accès ardu Mais à une dizaine de kilomètres de la ville ocre Ou sévit la bête sans la belle, ou les enfants sont dévorés par un ogre....

Entre loup et Hyènes

Z, jeune maman de jumeaux, est abandonnée du jour au lendemain par son mari, un loup du genre solitaire. Car contrairement a l animal-loup, dont l instinct primaire est de mener et protéger a tout prix sa meute, l homme-loup lui, par instinct de survie (loin des responsabilités) est capable d abandonner lâchement les siens. C est ainsi que Z se retrouve seule, écrasée par le sentiment d abandon et la culpabilité malsaine qu' il peut engendrer, étouffée par une société toujours prête a remuer le couteau dans la plaie, telle des hyènes aux dents acérées qui viennent se délecter du peu de chaire que son loup de mari a laissé. Au moment où peu de mains sont tendues pour lui venir en aide, les langues se délient facilement pour l accabler, les regards dénigrants se multiplient pour la juger, sans parler des entre-jambes qui frétillent a l idée de profiter de sa solitude et de sa fragilité. La vie de Z est un combat continu contre toutes ces contraintes et pour ses enfants, sa fierté et joie de vivre (2 adorables garçons). Elle mène ce combat avec détermination et dignité, une maman n étant jamais aussi forte que lorsqu' elle doit protéger sa progéniture. On vient de "célébrer" la journée internationale de la lutte contre la violence contre les femmes mais l histoire de Z illustre une forme méconnue , silencieuse et vicieuse de violence: personne ne porte atteinte a l intégrité physique de Z, pourtant les agressions morales sont légion, continues depuis des années. Le coupable n est pas seulement un mari déséquilibré , mais tout un système social, accroché a des mœurs archaïques, sans fondement et volontiers misogyne, autant par sa composante masculine que féminine…. Quand Z ose lever la tête pendant qu' elle s adresse a vous, elle arbore un large sourire, rapidement trahi par la profonde tristesse qui déborde de ses yeux. Sa parole se veut légère, pleine d espoir et de hamdoullah, mais chacun de ses maux se grave dans votre mémoire, écrit a l encre des bleus de son âme meurtrie..

Les Aventures de Lavinia Merini - Première Partie

Devant la gare d’Oxford, sous un crachin où se confondaient les heures, les taxis et les bus à un ou deux étages dansent le ballet compliqué qui charrie annuellement professeurs et étudiants de l’université durant le troisième samedi de septembre. Derrière d’épaisses lunettes noires, sous un chapeau de feutre large noyé d’un débordement de mousseline, des yeux invisibles scrutent l’écran d’un téléphone que tapote un doigt agile. C’est le premier jour de Lavinia Merini à Oxford et elle ne se prive pas de le faire savoir à la foule nombreuse qui la suit et l’acclame bruyamment à coups de pouces levés sur la scène publique d’Internet. On se moque souvent de ces amitiés virtuelles qu’on obtient en effleurant du verre par-dessus un réseau compliqué de puces, de câbles microscopiques, de métaux précieux qui valent aujourd'hui plus que de l’or ; mais pour Lavinia Merini, c’était enfin la consécration, le succès ultime, la reconnaissance tant espérée. Avant Facebook, Twitter et Instagram, Lavinia n’avait probablement jamais parlé à personne sans bredouiller aux bords des larmes. Aucun de ceux qui l’avaient déjà brièvement croisée n’aurait pu imaginer comment, une fois seule, elle pouvait se griffer les joues, se gifler, se rouler par-terre, de rage de n’avoir dit à temps la phrase parfaite ou d’avoir commis quelque impair qui l’eût fait paraître moins qu’idéale. Sur un rebord de trottoir humide, sous une coiffe pareille à un large turban, dépouille d’un chef ottoman défait, un homme à la peau sombre, aux habits couleur de terre et de misère, range un violon dans son étui ; il pleut trop, à présent, pour jouer. Lavinia soutient son regard à travers les verres noirs de ses lunettes et jette une pièce dans le pot noir demeuré à terre. Un taxi s’arrête devant Lavinia ; elle s’y engouffre. Sur son téléphone, Lavinia relisait l’e-mail qu’elle avait reçu deux mois plus tôt, la conviant à un entretien. Enseigner à Oxford n’était pas dans les plans de Lavinia – persuadée qu’elle était d’avoir raté sa vie depuis qu’elle avait seize ans, mais cette lettre lui était pour ainsi dire tombée dessus ; à croire que raconter sa non-vie en statuts lapidaires commentant des photographies incongrues avait du jour au lendemain suffi à lui attirer la faveur des dieux académiques qu’elle avait reniés faute de pouvoir s’assurer leurs grâces. Il y avait eu aussi l’improbable roman fantastique qu’elle avait publié à dix-huit ans – on l’avait surnommée la nouvelle Mary Shelley – et huit mois plus tard, moins pardonnable encore, le pastiche universitaire, la pseudo-thèse de huit cent pages en trois volumes que s’étaient arrachés des éditeurs peu scrupuleux. Descendue du taxi à High Street, Lavinia avisa qu’il lui restait bien deux heures avant l’entretien. Elle avait vu, à travers les vitres ruisselantes, l’entrée imposante de Christ Church, puis après un tournant le tumulte du centre-ville, les portes du marché couvert, la survie miraculeuse des cyclistes entre les croisements compliqués des autobus. Elle entra dans un café, bousculant au passage les chaises et les tables à grands coups de malles. Assise devant un thé qui allait bientôt atteindre la température idéale, elle surveillait le passage des minutes, griffonnant de temps en temps dans un carnet dont la couverture imitait artistement les ornements d’un missel tridentin. Lavinia, bébé, avait l'air simiesque et sérieux des Nativités maniéristes où les peintres ont tenté, pour le meilleur et pour le pire, de représenter l'éternelle Sagesse sur un visage d'enfant. De Lavinia dans ses langes, on ne voyait que d'énormes yeux, d'un marron presque jaune, puis on s'apercevait du front bombé, qu'on aurait dit gonflé, et des doigts d'une longueur et d'une finesse absurdes au bout des mains potelées. Lavinia aimait les contes, les belles histoires un peu cruelles qu'elle se réjouissant de retrouver, d'un recueil à l'autre, légèrement changées. L'une d'elles particulièrement, la fascinait, où un jeune prince, cadet mal-aimé, était conduit par la chute d'une plume à explorer un souterrain débordant de joyaux. Lavinia regardait longuement l'illustration où était une grenade de rubis dans son feuillage d'émeraude, moins longtemps cependant qu'une autre image où les yeux immenses du prince pleuraient entre des cils démesurés. Elle aurait voulu que tout fût beau comme dans les beaux livres. Elle pouvait rester assise, des heures durant, à s'inventer des histoires où, comme dans un livre, elle était « elle » pour elle-même, à la troisième personne. Quand Lavinia avait pleuré, elle grimpait au rebord de la baignoire pour se hisser jusqu'au grand miroir de la salle de bains, et elle voyait que ses yeux étaient tout pareils aux beaux yeux du prince, dans le conte du souterrain plein de joyaux. On parle souvent des enfants prodiges, surtout quand ils s’intéressent aux sciences ; les prodiges des lettres tombent dans l’oubli parce qu’il n’y a aucun mérite à lire très vite ou à parler très bien plusieurs langues. Lavinia, à neuf ans, en parlait dix sans peine et bien qu’elle galérât à ne pas glisser des mots de mandarin en parlant tagalog, c’était deux fois plus que Karl Witte qui au même âge n’en parlait que cinq et, m’a-t-on dit, fort mal. Tout le monde espérait beaucoup de Lavinia : « Un génie ! » affirmait son père qui raffolait d’elle ; « Un génie ! », renchérissaient les précepteurs et les gouvernantes. On lui laissait faire ce qu’elle voulait, c’est-à-dire lire des livres et jouer à en écrire, au prétexte qu’elle en savait plus que beaucoup de grandes personnes et ne se privait pas de le montrer. Lavinia n’était pourtant pas un génie. Elle était en réalité plutôt lente à comprendre, plus lente encore à analyser. Elle n’avait pour elle qu’une aberrante mémoire aggravée d’une sensibilité maladive. Quand Lavinia avait quatre ans, une gouvernante un peu novice lui avait fait remarquer qu’ « après que » était suivi par l’indicatif, Lavinia avait hurlé de rage et jeté au feu le Bescherelle, le Littré et le Dictionnaire des difficultés de la langue française, sous le regard éberlué de la gouvernante qui décampa sans demander son reste. Après la grande querelle de l’indicatif, Lavinia fut conservée comme dans du coton ; et comme les pousses vertes des haricots et les lentilles qu’elle s’amusait à faire croître sur de la ouate blanche humidifiée avec précaution, Lavinia germa vite, poussa brusquement puis commença de dodeliner de la tête dans un mortel ennui.

Pleine Lune

La pleine lune nous éblouie, nous interpelle Pourtant c est la même lune qui éclaire chaque soir notre ciel En dehors de cet unique rendez-vous mensuel Nous avons tellement peu d intérêt pour elle L'obsession de la rareté, la quête de l exceptionnel Aveuglent nos yeux, dénigrent l habituel L apparence est certes séduisante, mais changeante et infidèle C est de par leur nature que les choses sont réellement belles Devant notre aveuglement, nos sens mis en veille La lune doit s approcher pour murmurer à nos oreilles: Chaque jour la beauté de l univers nous entoure de ses bras Ses merveilles sont innombrables, une infinie caverne d ali baba A tous ces hommes qui regardent mais qui rarement voient Ce soir, elle dit a chacune de ces Ames: ouvres toi…

Mon Amie La Rose

Attends, juste un instant avant de poser sur moi ta main Écoutes moi d abord si tu veux m arracher aux miens Tu me condamnes à mort alors accorde moi un sursis J ai bien droit à une dernière volonté moi aussi Je veux te raconter mon histoire, mon parcouru chemin Tu n as qu à tendre l oreille, cela ne te coûtera rien Parmi des centaines de graines, par une main experte semées Sous terre, j ai pu faire ma place et m y accoutumer Des jours interminables dans le noir, je rêvais de voir le ciel Ma tige a finalement fait surface, un effort substantiel Le monde extérieur n avait rien de reposant Chaleur, froid et combat contre le vent Une lutte acharnée, un test permanent Que j ai péniblement réussi en bourgeonnant Pour préserver ma pureté des mains curieuses Je me suis armée d épines pour paraître dangereuse Un beau matin j ai fini par éclore Mon parfum s est répandu, mes pétales ont embelli le décor Sache que ton intérêt ne peut que me flatter Une dame apprécie qu' on apprécie sa beauté Si tu me cueilles, tu te lasseras vite de moi quand je serai fanée Si tu m épargnes, tu profiteras de mes atouts chaque journée Cependant, j accepte ce destin a une condition Que tu m offres à une mère aimante, ou un être chéri avec passion J ai lutté pour ma vie mais je te la cède d office Pour un visage illuminé par un sourire, j aurai l honneur du sacrifice Si je dois m éteindre, que le livre de mon existence soit fermé Tu auras semé mon souvenir, dans un cœur je fleurirai à jamais Merci pour ce répit , ta patience et ton écoute Je t en suis reconnaissante, sans le moindre doute Je t ai conté mon périple, ce que j ai sur le cœur J ai tenté de défendre ma cause avec ferveur Si tu décides tout de même de me séparer de mes sœurs Offres moi en cadeau, tu feras mon bonheur

Parenthèse Caritative

- Entrer, les pas hésitants, chez des gens - Cœur serré, estomac noué par un trac figeant - détendre, d abord soi-même, puis l atmosphère - briser le silence et la glace, une délicate affaire - un statut de sauveur d un poids conséquent - être porteur d espoir peut être terriblement pesant - réfléchir avant d emmètre le moindre son - peser chacun de ses mots avant d engager la conversation - eux sont gênés de ne pouvoir vous recevoir comme il se doit - ils se plient en quatre pour vous accueillir comme un roi - Vous invitent a partager ce qu' ils considèrent comme du menu fretin - qui comparé a ce qu' ils possèdent est un réel festin - entrer dans le vif du sujet , dénuder leur misère avec pudeur -Tel un oignon, chaque couche épluchée est synonyme de pleurs -dédramatiser prudemment, sans donner l impression de minimiser - rassurer , être parfaitement conscient de ce qu on peut réaliser - on souhaite, rêve de leur offrir monts et merveilles - la limite des moyens telle une gifle rapidement nous réveille - proposer des solutions, étudier les possibilités - les visages s éclaircissent, des sourires viennent s y incruster - les remerciements s'envolent,bien que rien ne soit encore fait - l espoir fait vivre, pour eux survivre en fait - sortir , les pas hésitants, le cœur lourd - angoissé de revenir les mains vides au retour - celui qui donne ne doit jamais s en souvenir - celui qui reçoit ne doit jamais oublier, j entends dire - nous oublierons temps , efforts fournis , a nos yeux si peu suffisants - leur confiance, gratitude et marques de tendresse coulent a jamais dans notre sang - car contrairement aux apparences , les visites qui continuent de se suivre - nous prouvent que ce n est pas forcément celui qu' on croit qui permet a l' autre de mieux vivre

L'éducation par les valeurs

L’éducation par les valeurs Par Mustapha GUILIZ, enseignant, écrivain Nos valeurs font notre différence par rapport aux autres cultures qui nous entourent. C’est cela qui détermine notre ancrage dans l’espace et dans le temps. Avec la mondialisation, nous étions appelés à revoir les constantes morales qui faisaient notre fierté pour adopter, même timidement, d’autres valeurs qu’on considérait naguère comme des menaces à notre mode de vie. Des raccourcis que nous commettons inconsciemment, il y a l’idée qui nous faisait croire que le sens de la modernisation signifiait occidentalisation. C’est un glissement de sens qui occasionne bien des malentendus. Sur le plan du droit de l’homme, refuser d’en admettre les principes sous prétexte de notre particularisme est une incurie des plus regrettables. Ce retard observé dans le rythme de la modernisation affecte le domaine des réalisations. Les chantres de cette option se font des ventricules d’une classe sociale héritière des richesses du pays et qui lutte mordicus afin de garder l’exclusivité des privilèges. C’est la raison pour laquelle toute voix libre qui s’élève est durement punie par une machine aux pouvoirs labiles. Pire encore, on concède à la masse populaire les changements de comportements qui ne sont que des simulacres de son émancipation, non des progrès qui découlent de l’idée d’une perfectibilité de l’homme telle qu’elle est conçue par Rousseau et Condorcet. La foi dans le progrès et la modernisation par le progrès est étrangement sélective. Elle est le résultat d’un vain changement qui se réduit au paraître : les habits, la nourriture et d’autres modes de consommations. D’où le commerce étrangement limitatif des new fashion pour lesquels une bourgeoisie typiquement consumériste constitue une piètre caricature. On omet de penser que ce genre de folklore ne fait que souligner une uniformisation qui se satisfait des apparences. Mais les signes de notre manque à gagner sur le plan culturel sont si visibles qu’ils ne trompent pas. Ce phénomène que nous vivons depuis peu de générations est dû à une gestion politique qui, en même temps qu’ils gouvernent, les responsables aux manettes du pouvoir poursuivent des plans de développement d’une efficacité faillible et douteuse. La part d’effort pour la promotion de l’homme et la dignité du citoyen ne sert pas de base à l’expression collective des idéaux à réaliser. Cette promotion des valeurs positives à l’image du goût de l’effort, de l’honnêteté intellectuelle, du civisme sont rendus à la portion congrue. Le passé nous instruit ; l’avenir se construit. Les politiques culturelles ainsi conçues attestent d’une méconnaissance totale des bases de la culture ancienne et même moderne. C’est la raison pour laquelle une médiocrité tenace domine les pratiques culturelles. Médiocrité des programmes scolaires, médiocrité des formateurs, médiocrité de l’administration, médiocrité des politiciens, médiocrité des politiques. On nage dans une mer d’images fallacieuses, de mirages déroutants. La réalité se dérobe à nos yeux, ne laissant que simulacres, erreurs et subterfuges. On croit être ce que l’on n’est pas ou ce que l’on n’est plus. La pédagogie par l’immoralisme est un jeu dangereux. Le citoyen dont le niveau d’attachement à son socle culturel va se dissipant à cause des comportements scandaleusement individualistes d’une classe qui reste toujours presque impunie, ce citoyen risque de ne plus compter dans un avenir hypothéqué. Mais curieusement, les dépassements avérés sont révélés par une presse de plus en plus nerveuse à l’endroit de ces abus de pouvoir. Cette presse ne cesse de payer un lourd tribu dans des parodies de procès d’un âge révolu. Les dénonciations portent toutes les marques de détournement et de recel d’un héritage qui a plus de valeurs que le bien matériel : ce sont les valeurs. On oppose à cette morale de la dérive une impunité qui désespère le citoyen dans ses convictions les plus profondes. La pédagogie qui rate parfois sa cible, en fait parfois un homme qui ne trouve pas sa place dans la société : il devient un monstre. Les valeurs, les principes culturels n’ont de dignité que lorsqu’ils sont vécus comme les dogmes d’une croyance. Avec la différence qu’ils sont plus que cela. On n’est jamais dispensé de faire le bien en faisant abstraction des attaches qui nous définissent. Peut-être parce que les valeurs, qui ne dépendent pas du religieux, sont l’illustration de notre appartenance à la religion civique. Les vertus sont d’abord et avant tout humaines. C’est que le retard au niveau culturel se manifeste d’abord dans le respect de l’autre, de sa différence. Dans un ordre social qui ne souffre pas la liberté, l’individu se limite à une méconnaissance totale de cet autre. Sa connaissance manque de base. Même ceux qui ont les manettes du pouvoir font montre d’un goût médiocre à tous les niveaux, en particulier de la connaissance de soi a travers l’autre. Paradoxalement, le rayonnement du passé domine un présent sacrifié sur l’autel d’un sensationnalisme de mauvais aloi. Le savoir passé, et ce qui en découle comme valeurs, portait un souci pour la culture d’une grande valeur. C’était là que prospéraient la philologie, la grammaire, l’astronomie, la philosophie et les sciences de la nature. Ceci montre combien est mince le socle les éléments fondamentaux de la culture moderne. Les sciences humaines, et grâce à leur rôle utilitaire, la psychologie-la psychanalyse et la sociologie se portent bien dans une société qui privilégie le didactisme purgé de toute idéologie, ainsi que des affirmations pleines de préjugés. La culture, les responsables des programmes culturels doivent se fixer des performances rudimentaires dans un premier temps. Les valeurs qui soutiennent les hommes dans leurs luttes pour la vie, et qui assurent une continuité d’abord de l’homme, demeurent nécessaires pour amorcer un élan sûr dans la voie du progrès via la connaissance. On peut à titre indicatif citer la nécessité de l’éveil des facultés de l’esprit, du degré de conscience. Cet homme/ cette femme, qu’on appelle de nos vœux, s’engagera à promouvoir la culture avec une fréquentation longue de l’école. Il s’agit d’agir sur les causes profondes pour entamer par des procédés efficients et tenant leur crédibilité du politique. L’éducation est un projet sociétal qui se doit d’associer toutes les énergies pour assurer la création-recréation des valeurs et leur transmission qui ne peut s’effectuer sans l’alphabétisation de toute la société d’abord, de toute la société encore et de toute la société enfin. La volonté seule y suffit.

La mémoire dans la peau

Aéroport de casa, sortie de terminal 2. J' attends tranquillement l atterrissage de mes deux oiseaux préférés. Les avions en retard se multiplient et la foule de ceux qui les attendent s agrandit considérablement. Petit a petit, une brise, jusqu' ici salvatrice en cette nuit d été, se met a transporter un mélange pour le moins inédit : entre les parfums qui ont servi de gel douche pour certains, et la fin de l effet protecteur des deo a faible espérance de vie d autres, j avais l impression que j étais dans un rayon Sephora en plein milieu d une salle de muscu au pic de sa fréquentation. Pour ne rien arranger, voilà que la batterie de mes écouteurs a décidé de rendre son âme au plus grand malheur de la mienne. L effondrement de ma forteresse sonore , les agressions olfucktives répétées et l attente qui se prolonge commencent a sérieusement peser sur mon humeur. C est à ce moment que mon voisin de droite demande a celui de gauche un partage de connexion 4g pour envoyer un message urgent. En temps normal, je n aurais accordé aucune importance a cette situation. Seulement, mon irritabilité grandissante ainsi que mon égo ( quel con celui la), révolté a l idée qu'un parfait inconnu ait jugé que je n avais pas une tête a rendre service , m'ont poussé a lui demandé pourquoi ce n était pas a moi , son voisin direct, qu' il avait posé la question. Mon imagination avait déjà élaboré plusieurs réponses possibles mais la sienne fut étonnante voire déconcertante : 'aah t es marocain ??? je pensais que t étais africain et mon français est fracassé(traduction mot à mot)'. Un 'comment ça africain ????parce que les marocains sont d origine suédoise ????' avait entamé un sprint sur ma langue pour quitter ma bouche mais mon cerveau l a fait trébucher juste avant la ligne d arrivée et j ai préféré écourter notre échange. On m a souvent attribué différentes nationalités allant de l’Asie du sud-est a l Amérique latine, en passant par l Afrique bien sur mais ça ne m arrivait qu'en dehors du Maroc. Bizarrement, depuis quelques années, les 'aaah t es marocain ??', 'tu viens d arriver ??', ' tu parles bien Darija' et les 'tu viens d ou ?? ' auquel je répond non sans cynisme 'merci, j ai un super dermato' se répètent de manière de plus en plus régulière de la part mes chers concitoyens. Alors, est ce que le nombre de subsahariens , et non pas africains car jusqu'à nouvel ordre nous le sommes tous, est tellement important aux yeux de certains que la probabilité qu'un noir soit marocain se réduit de jour en jour. Ou est ce que certains ont oublié qu' il y avait, qu' il y a et qu' il y aura toujours des marocains noirs. Ou est ce que ce' tu es d’où ??' est tout simplement une question parmi tant d autres , devenue réflexe, sans réelle réflexion mais malheureusement sans la moindre considération pour celui a qui on la pose. Ce genre de questions dont notre société a le triste secret. J’espère sincèrement que ma réaction est exagérée, qu'il n y a pas une forme de communautarisme visuel qui s installe parmi nous et surtout que les marocains ne sont pas en train de perdre la mémoire de leurs couleurs. J'ai peut être un super dermato , mais ces questions commencent a sérieusement me hérisser la peau. Un MAROCAIN NOIR, parmi tellement d autres..

Mais où va le monde?

Il est vrai que l'herbe est toujours plus verte ailleurs, comme on dit. Mais force est de constater que le Royaume chérifien, avec la gouvernance éclairée de SM Mohamed VI, est en train de prendre son envol, ou tout du moins de poser les jalons du décollage sportif, économique et technologique marocain. En effet, aujourd'hui l'économie des réseaux (satellitaires, télécoms, sociaux) est en train de prendre le pas sur celle de blocs géographiques ou idéologiques monolithiques et solidaires à toute épreuve. Les BRICS sont bien sûr en train d'essayer de faire le contrepoids politico-financier par rapport au monde né de l'après-guerre froide, où les institutions de Bretton Woods, le FMI et la Banque Mondiale, ont commencé à être décriées par un certain Sud Global aux contours indécis et vaporeux, et notamment par des pays émergents, montant en puissance à tous les niveaux, mais pourtant boudés par les grandes instances de régulation mondiale, avec à leur tête le G7. Tantôt le monde a été régionalisé, puis bipolarisé, puis globalisé, puis multipolarisé, mais à pied d'oeuvre, on constate que c'est la real politik qui prime aujourd'hui dans la conduite des affaires internationales, c'est-à-dire que toutes les nations du monde envisagent leur coopérations et leurs alliances sous l'angle de l'intérêt pécuniaire avant toute autre considération d'ordre éthique, environnemental ou social. Les places financières anglo-saxonnes qui dominaient le siècle précédent, sont toujours là, renforcées par la présence des micro-Etats (Suisse, Lichenchstein, Luxemboug, Irlande, Dubai...) spécialisés dans l'octroi de services technologiques, fiscaux et financiers, défiant toute concurrence. On parle de dédollarisation, mais 45% des échanges mondiaux sont toujours libellés en dollar américain, alors que seulement 3% des échanges se font en yens. En tout cas, le monde de l'après-guerre froide a été sans nul doute celui de la tertiarisation des économies développées, qui avaient prédit pour la plupart la fin de l'ère des énergies fossiles, du pétrole, du charbon et du gaz naturel. Les Etats-Unis ont tenté le gaz de schiste, et les deux pays fers de lances de l'économie européenne, une sortie réussie du nucléaire: Tous ont échoué dans leur tentative de verdiser leur économie. Quant aux altermondialistes du GIEC qui ont préconisé la décroissance, et des changements climatiques plus que préoccupants, ils ne s'étaient pas trompés. La banquise est inexorablement en train de fondre, et le monde entier commence aujourd'hui à constater de visu, et à ressentir dans sa chair, les effets de dérèglements climatiques dévastateurs du point de vue des rendements agricoles, tout en créant au passage, de nouvelles tensions inflationnistes sur les chaînes d'approvisionnement mondiales. Les maîtres du monde que sont les fonds souverains, les banques dites systémiques, et les grands fonds d'investissement des grandes puissances financières et pétrolières, continuent de spéculer avec des sommes immenses, tout en cherchant à faire fructifier des capitaux, qui souvent dépassent le PIB d'États pourtant dits avancés dans les domaines économique et financier. Où va donc le monde? Court-il à sa perte, ou continuera-t-il de faire les beaux jours de puissances militaires nucléaires confortablement installées, et qui défendent sans états d'âmes leurs intérêts pécuniaires aux quatre coins de la planète (dans l'eau, sur les territoires terrestres et dans les airs et l'espace), et également dans un ordre cosmique où les géants de la technologie, nous promettent un nouveau mythe lunaire. Ce qui est certain, c'est que la loi du plus fort est toujours "la meilleure". L'OTAN et le magistère moral des Nations-Unies sont mis à mal, tout comme une Europe fédérale, mais non politiquement fédérée, qui commence à montrer du doigt les mauvais élèves de la classe (appelés péjorativement PIGS). L'euro tient le coup, mais l'Europe est loin d'avoir réalisé toutes ses promesses en matière de parfaite intégration politique. La réindustrialisation de l'Europe est alors remise au goût du jour, des partis extrémistes goûtent de plus en plus au pouvoir suprême un peu partout dans une Europe qui adore surfer sur la thématique anxiogène d'une immigration "subie et dangereuse", avec une crise des valeurs humanistes qui fait plus que montrer le bout de son nez. Les minorités de toutes sortes continuent de revendiquer plus de droits humains et sociaux, tant les disparités inter-étatiques, éducatives, sociales, sociétales et spatiales sont parfois énormes. A défaut de pouvoir tous marcher sur la lune, le monde marche aujourd'hui sur la tête en Ukraine, en Israël, en Chine (crise du Covid), et dans nombre d'organes de gouvernance supranationaux et autre refondation du monde en aparté par des faiseurs d'opinions plus ou moins habiles et crédibles. Dès lors que ce constat est fait, il est du rôle de l'establisment intellectuel de prendre le relais du politique quand celui-ci fait preuve d'impéritie, pour aider la société civile à remplir pleinement son pouvoir de pression dans l'optique de créer un monde meilleur, moins avide, plus sage, plus équitable et donc plus apaisé sur plusieurs générations.