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Enseignement supérieur au Maroc : entre scandales de diplômes et défi de l’intégrité scientifique 853

Le récent scandale des diplômes monnayés à l’Université Ibn Zohr d’Agadir n’est pas un simple fait divers, mais le symptôme d’une crise systémique qui mine la crédibilité de l’enseignement supérieur marocain et, plus largement, la confiance envers les institutions publiques. L’arrestation d’un enseignant de droit, soupçonné d’avoir délivré des diplômes contre rémunération, a mis en lumière l’existence d’un réseau structuré de fraude académique, révélant de graves lacunes dans les mécanismes de contrôle et d’évaluation. Ce phénomène, même s'il était isolé, a un impact profond sur la qualité et la réputation des diplômes marocains. Il porte atteinte à la qualité de la formation universitaire, remet en cause l’intégrité des procédures d’évaluation, fragilise l’autorité pédagogique des enseignants et discrédite les diplômes marocains, tant sur le plan national qu’international. Les conséquences sont multiples allant de la perte de confiance des employeurs dans la valeur des diplômes, à la diminution de la mobilité internationale des étudiants marocains et bien sur à l'affaiblissement de la réputation des universités marocaines dans les classements mondiaux. En contrepartie, les réactions ont été virulentes face à la gravité de l’affaire. L’Instance Nationale de la Probité, de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption (INPPLC) est intervenue, lançant une action civile pour défendre l’intérêt public malgré l’ouverture d’une enquête judiciaire. Le scandale a également été évoqué au Parlement, soulignant l’ampleur de la crise et l’exigence d’une réponse forte pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions académiques et judiciaires. Ce scandale confirme ce qui se disait déjà dans les milieux étudiants à propos des inscriptions et diplômes obtenus contre argent, voire en échange de faveurs sexuelles. La situation est aujourd’hui aggravée par un problème structurel récemment révélé en matière de recherche scientifique. Ce scandale n’est ni isolé ni inédit. Il s’inscrit dans un contexte plus large de crise de l’intégrité scientifique, comme l’a révélé l’Indice d’intégrité de la recherche scientifique 2025. Cet indice, axé sur la qualité et l’éthique des publications, a tiré la sonnette d’alarme pour dix universités marocaines, épinglées pour des publications entachées d’erreurs méthodologiques ou de plagiat, et retirées des bases de données internationales. Le classement de l’intégrité scientifique 2025 dresse un état des lieux alarmant : - **Ibn Tofail de Kénitra** est en liste rouge : sur 2 154 publications, 165 ont été retirées. - **Ibn Zohr d’Agadir** figure en liste orange : sur 1 912 publications, 96 ont été retirées. - **Hassan II de Casablanca** est également en liste orange avec 202 publications retirées sur 3 668. - **Mohammed V de Rabat** est aussi en liste orange avec 253 articles retirés sur 4 544. - **Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès** figure aussi dans cette liste orange avec 191 titres retirés. - Les universités **Abdelmalek Essaadi, Sultan Moulay Slimane, Moulay Ismail, Mohammed VI Polytechnique** et **Cadi Ayyad** sont placées en liste jaune, c’est-à-dire sous surveillance. Ce classement met en évidence un risque élevé ou très élevé de non-respect des normes d’intégrité académique dans plusieurs établissements publics marocains, ce qui nuit à la réputation du pays dans la région MENA. Le Maroc se classant troisième en termes de nombre d’universités concernées, derrière l’Arabie saoudite et l’Égypte. *Il faut souligner que ce ne sont pas les murs de ces institutions qui sont mis à l’index ou causent un tort aussi scandaleux, mais bien des humains et pas n’importe lesquels. Il s'agit de ceux supposés former les élites nationales, faire avancer le pays et assurer son avenir. Disons vite: pas tous, car dans nos universités il y aussi de très grands enseignants et chercheurs, compétentes et intègres qui sont les premiers à souffrir de cette situation.* Cela signifie que même à ce niveau où la probité doit être déterminante, où seule la compétence doit primer, des pratiques inadmissibles existent probablement dans les recrutements des chercheurs, dans le contrôle de leur travail par leurs pairs, ou encore par les institutions qui les emploient. **Cette crise, qui écorne l’image du pays, exige des mesures structurelles et urgentes. Sans aller jusqu’à réclamer des sanctions immédiates, rétrogradations ou licenciements des enseignants impliqués, il est impératif de renforcer en priorité les contrôles internes, de garantir l’autonomie des cellules d’intégrité scientifique dans chaque université et de former les enseignants-chercheurs et les étudiants à l’éthique de la recherche et à la détection des fraudes, en leur rappelant qu’ils sont surveillés à l’international et que le plagiat ou la manipulation de résultats ne peuvent échapper à la vigilance des autorités compétentes.** Enfin il est impératif et urgent de mettre en place un observatoire national indépendant pour assurer un suivi transparent et pérenne des pratiques académiques. Nos universitaires doivent intégrer que la valorisation de l’intégrité dans les classements et la reconnaissance des universités est une nécessité absolue. Pour cela, ils ont le devoir de privilégier la qualité sur la quantité des publications. La multiplication des scandales en milieu universitaire n’est que la partie visible d’un malaise plus profond dans la gestion, les cursus et le fondement même de l’enseignement universitaire au Maroc. C’est ce qui engendre tant de dysfonctionnements qu’il faut attaquer de façon frontale et sans concession. Relever le défi de l’intégrité académique est aujourd’hui une condition sine qua non pour garantir la crédibilité, l’attractivité et la compétitivité de l’université marocaine à l’échelle mondiale, avec tout ce que cela peut avoir comme impact sur le devenir du pays. C’est là la véritable mission de Si Azzedine El Midaoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, qui connaît bien les arcanes de l’université marocaine pour y avoir exercé à tous les niveaux.
Aziz Daouda

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .


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Gematria 160

Gematria is a system of alphanumeric substitution in which each letter of the Hebrew alphabet is assigned a numerical value. This allows words and phrases to be translated into numbers, and those numbers can then be compared, analyzed, and interpreted to reveal hidden meanings, symbolic relationships, or mystical insights. Gematria is a central technique in Kabbalistic thought, where it serves as a tool for uncovering the deeper structure of sacred texts, especially the Hebrew Bible (Tanakh). The term "gematria" is believed to derive from the Greek word geometria, or possibly from a conflation of gramma (letter) and metron (measure), reflecting the art of measuring letters through numerical equivalence. Although most closely associated with Jewish mysticism, gematria has parallels in other traditions, such as Greek isopsephy and Arabic abjad numerology. In the Hebrew system, the 22 letters of the alphabet are assigned values, and with them, any Hebrew word can be reduced to a numerical sum. The word for "life" (chai, חַי), for example, is composed of Chet (8) and Yod (10), totaling 18. This is why the number 18 holds special significance in Jewish tradition. Gematria becomes especially powerful when words or phrases share the same numerical value. For example, the words Elohim (אֱלֹהִים) and HaTevah (הַטֶּבַע, "the nature") both sum to 86, suggesting a mystical identity between God and the natural world. Such equivalences are not considered accidental; rather, they are believed to reveal the hidden architecture of divine creation encoded in scripture. There are several forms of gematria: Standard Gematria: Using the basic letter-to-number values. Mispar Gadol: Adds the value of final forms (so-called "final letters") as their own distinct higher values. Atbash and Albam: Ciphers that replace letters based on alphabetic inversion or shifting, creating additional layers of interpretation. Ordinal Gematria: Assigns numerical values by sequence (Aleph = 1, Bet = 2, etc., up to Tav = 22). Kabbalists use gematria not merely for intellectual exercise but as a form of theurgical meditation. By contemplating the numerical relationships between divine names, commandments, and sacred texts, they seek to elevate their consciousness, reveal veiled meanings, and harmonize with the divine structure of the universe. In modern esotericism and Hermetic traditions, gematria has been adopted into systems of Western occultism, especially within Hermetic Kabbalah, the Golden Dawn, and Thelema. Practitioners often compare Hebrew, Greek, and English gematria to examine words and magical formulae, aiming to unlock multidimensional significance in magical texts and ritual language. Gematria is both a science of sacred number and a spiritual art. It unifies language and number, matter and spirit, exegesis and revelation. Through its perspective, letters cease to be mere symbols—they become vessels of divine energy, revealing a universe where nothing is random, waiting to be uncovered.

Back to School: Economic Burden for Families and Multiple Uncertainties 552

At the dawn of a new school year, an immutable reality haunts the many families concerned: the exorbitant cost of supplies and services related to education. They prepare to spend sometimes unreasonable amounts even before their children step through the school door, at all levels. The rising cost of back-to-school goes beyond just notebooks and textbooks: it extends to a set of essential or superfluous items that significantly increase the bill. There is a consensus around the financial burden of the school bag, a real headache. The average budget allocated per family for school supplies often exceeds 1500 dirhams. This figure rises even more when including uniforms, when required, transport costs, registration fees, and tuition for private schools. In some large cities, the total cost can exceed 3000 dirhams per child, a considerable economic weight for many families. But the problem is not only the high cost. The heaviness of the school bag, often cited, illustrates inflation not only financial but also material. Children’s backs and developing musculature are put under strain, raising many health concerns. Beyond the essentials—notebooks, pens, calculators, etc.—the supply lists frequently include superfluous items, often imposed by schools for unexplained reasons. These excessive demands weigh down the school bag and complicate students’ daily lives without real educational justification. In reality, we also face a system out of sync with parents' expectations and, by extension, the country’s. Some school content is outdated and problematic. Textbooks, another major expense, fail to evolve at the pace of the modernity that parents and children themselves aspire to. The modernization the country aims for is also undermined. Many families denounce persistent errors, mistakes, and content poorly adapted to modernity and their aspirations. Announced reforms, generally poorly conceived, have no impact and have always been ineffective. Criticism abounds both pedagogically and substantively: teaching materials struggle to engage students in stimulating and innovative learning. This is a major reason for the large dropout rates observed every year, and for a long time. Another recurring flaw is that, once again, the school start will be unequal: luxury for some, sacrifice for others. Officially, the school start often looks like an idyllic photo album where everything seems perfect. Yet, for the majority, it is far from a moment of excitement as it should be. Faced with an overly large educational budget, difficult choices must be made: pay rent or tuition, buy textbooks, or ensure family sustenance. These contradictions reflect a profound social divide. In short, Morocco at two speeds, denounced by His Majesty the King in the 26th Throne Speech. For many parents, school remains a theoretical right, sometimes without interest, especially in rural areas. In reality, it begins with debt that weighs heavily on daily life and sometimes jeopardizes the children's very future. This paradox, far from resolving, repeats every year, without significant measures from public authorities to lighten the burden, except for measures such as distributing school bags with a short lifespan and very meager financial aid. The quality of teachers has also increasingly raised concern for several years, especially since the so-called contract-based recruitment among unemployed degree holders was "invented," often struggling to find stable employment elsewhere. This situation has led to a qualitative decline in teaching, where many teachers are more occupied with union and social claims than with their primary mission: to instruct and transmit knowledge. The number of strike days is staggering. This contractual dynamic, far from improving the educational system, sometimes fosters instability and demotivation. Moreover, it is regrettable to note increased politicization among some teaching circles, with ideologies infiltrating beyond the pedagogical framework. These trends, often aimed at the systematic contestation of the established order, harm a serene school climate and compromise the necessary neutrality of any teaching. Children bear the cost. Thus, more than a simple issue of training or skills, the challenge posed by the quality of teachers in Morocco highlights the need for a global and courageous reform, combining improved recruitment conditions, serious academic and ongoing training, and a clear separation between politics and education. Without this, Moroccan schools risk losing even more effectiveness and credibility, to the detriment of students and the country's future. Education should not rely on the financial endurance, patience, or indifference of families, but on a coherent educational and social policy. A policy based on a clear projection of what the Moroccan citizen should be at a precise horizon. It is essential that the State and sector actors collaborate to limit costs imposed on families: reviewing supply lists to eliminate the superfluous, improving the quality and relevance of textbooks, further developing support for low-income families, deducting school-related expenses from taxes, without evading the issue of content and teacher competencies. The "price" of this school start is measured not only in dirhams but in the social divide it deepens, in the inequalities it maintains. The real obstacle to education lies in teacher competence, in curricula, and at the bookstore checkout where families must pay for their children to have even a chance to succeed. The school start is a serious matter requiring collective awareness and concrete actions to ensure that every child, regardless of family income, can access a dignified education. The time is for reform in practice, not just in speeches and postures. School is the only tool to reduce differences, guarantee social ascension, and ensure a bright future for the entire country, at a single speed.