Pensez le Futur.

Art

Échos de l'Écriture ...

Dans le passé, un souvenir précieux persistait, semblable à un trésor immuable. C'était lors d'une journée lumineuse, partagée avec une personne chère au café de la bibliothèque nationale. Une conversation sur l'écriture avait débuté, et elle m'avait confiée d'une voix douce mais assurée : "L'écriture est intime." Cette idée a profondément marqué ma pensée, semant en moi le germe d'une réflexion qui n'a cessé de croître depuis. Face à la nécessité d'écrire à des fins académiques, j'ai souvent médité sur cette déclaration énigmatique. L'écriture, jadis un refuge où s'épanouissaient librement mes pensées, était désormais soumise à de nouvelles contraintes. Pour autant, en plongeant dans les méandres de ma mémoire, je me suis remémorée les moments où l'écriture était vraiment personnelle. Les pages de mon journal intime, les croquis de mes journées, les récits mystérieux de mes nouvelles, les vers enflammés de mes poèmes, autant de fragments d'intimité confiés à l'encre et au papier. Il était indéniable que j'avais un talent, une sensibilité qui s'émoussait avec le temps. Quand cette passion est devenue un devoir, elle n'a pas perdu sa dimension intime. Même dans sa forme la plus rigoureuse, l'écriture révèle toujours les émotions capturées dans les mots. Ainsi, malgré les aléas du temps et les exigences du quotidien, il reste primordial de maintenir ce lien intime avec soi-même à travers l'écriture. Car c'est dans ces moments de connexion avec notre essence que se trouvent les véritables trésors de la vie, éclairant notre chemin de leur lumière éternelle.

Abdou Cherif, ignoré de son vivant, célébré à son décès...

Dans la série des textes que m'a transmis Si Jalil Benazzouz , je partage ici avec vous celui du virtuose Jbara. Si vous ne le connaissez pas je vous invite à le découvrir en cliquant sur le lien que je partage ici au bas de l'article. Si Jbara maitrise l'espagnol est c'est pour cela que l'article original ici bas est en espagnol. Je me suis proposé de le traduire en français. Jbara est connu pour fusionner les rythmes gnaouis avec des inspirations de rocker convaincu et convaincant. Certains voient en lui le Santana marocain et vont jusqu'à le nommer ainsi. Figurez, d'après si Jalil que durant les 12 derniers mois, Jbara a passé beaucoup de temps avec Abdou pour travailler sur des chansons inédites qu'ils étaient sur le point de produire ensemble . Malheureusement le sort en a voulu autrement. Si Jalil me dit que le grand artiste Jbara s'est promit de mener ce travail à terme et de le proposer au public marocain en hommage à son cher ami. Ici bas en lien, je partage avec vous le lien de la chanson Qilouna de Jbara. Elle est vraiment en symbiose totale avec la réflexion de l'artiste. Merci de savourer ce moment exquis. Voici l'article tel que écrit par Jbara en Espagnol: Yo desde la distancia he estado viendo videos, y los comentarios de la gente y me da para valorar un poco lo que ha y está pasando. Lo que más me dolió son la falta de respeto no solo al artista, sino al humano, había algún comentario en algún video de él actuando que decía, tengo 40 años y nunca había visto nada de él, como es posible que nos hayan privado de este gran artista. Y ahora esos medios que lo ignoraron o esas instituciones, se desagan en halagos a ese gran artista. Hipócritas y carroñeros. Y luego está ese público embrutecido por esos mismos medios de comunicacion y por esas instituciones que les embrutecen dando mierda como arte, y están en ese lugar en el que deberían mostrar al menos respeto, y graban su entierro y el dolor de una madre. desgraciadamente ese globalismo putrefacto ha entrado en la sociedad y la está destruyendo y nadie se da cuenta. Conclusion, vivimos en un mundo de mierda, donde los envidiosos se muestran como amigos dolientes, donde los medios muestran su verdadera cara de destructores de valores y donde el público ya no tiene respeto por nada ni nadie. Una Reflection xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx Traduction en Francais J'ai regardé à distance les vidéos et les commentaires des gens, et cela me donne un aperçu de ce qui s'est passé et de ce qui se passe encore. Ce qui m'a le plus blessé, c'est le manque de respect non seulement pour l'artiste, mais aussi pour l'être humain. Dans une vidéo de lui en train de jouer, un commentaire disait : "J'ai 40 ans et je n'ai jamais rien vu de lui, comment est-il possible qu'ils nous aient privés de ce grand artiste ? Et maintenant, ces médias qui l'ont ignoré ou ces institutions se déchargent de leur fardeau en faisant l'éloge de ce grand artiste. Hypocrites et charognards. Et puis il y a ce public brutalisé par ces mêmes médias et par ces institutions qui les brutalisent en leur donnant de la merde en guise d'art, et ils sont à cet endroit où ils devraient au moins faire preuve de respect, et enregistrer son enterrement et la douleur d'une mère. Malheureusement ce globalisme pourri est entré dans la société et la détruit et personne ne s'en rend compte. Conclusion, nous vivons dans un monde de merde, où les envieux sont montrés comme des amis éplorés, où les médias montrent leur vrai visage de destructeurs de valeurs et où le public n'a plus de respect pour rien ni personne. Une réflexion
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"Abdou Cherif : Entre reconnaissance tardive et faux-semblants"

A la suite de la disparition subite du grand artiste devant l'éternel Abdou Cherif, j'avais instinctivement commis un article que j'avais titré: "Abdou Cherif est parti, emporté par sa voix vers les cieux.", article que j'ai publié en arabe, en français et en anglais. A ma grande surprise c'est la version anglaise qui a le plus été lue. Immédiatement après la publication, j'ai reçu un message de Si Jalil Benazzouz que j'ai connu à travers un groupe Wattasap "Amis de SportPro Maroc". Si Jalil qui oeuvre dans la promotion et la vulgarisation du Golf, m'a fait savoir qu'il était ami très lié à feu Abdou Cherif; qu'il avait apprécié mon article et qu'il l'avait fait lire à d'autres amis du défunt qui l'avait également apprécié. Cela m'a comblé. Si Jalil, dans le cadre de cette discussion, m'a fait transmettre des articles que justement des amis dont on parle ici ont écrit et qu'il souhaitait que je les publie dans Bluwr; ce que je fais avec le plus grand plaisir ici bas, exactement comme je les ai reçus. En voici le premier que j'accompagne ici en lien plus bas de l'une des merveilles de notre regretté. Je vous laisse l'apprécier. xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx "Abdou Cherif : Entre reconnaissance tardive et faux-semblants" Par Yassir BOUSSELAM Dans un monde saturé de contenus multimédias, Abdou Cherif, artiste méconnu, a longtemps été relégué dans l'ombre, loin des projecteurs. Ce n'est que récemment que les médias et les institutions ont commencé à reconnaître son talent, offrant une reconnaissance tardive qui contraste cruellement avec l'indifférence passée. Cependant, cette soudaine acclamation soulève des questions sur l'intégrité de l'industrie artistique et des médias. Elle met en lumière un déséquilibre flagrant entre la reconnaissance méritée et l'oubli injuste, alimenté par une culture de superficialité et d'hypocrisie. Cette tendance à glorifier la médiocrité au détriment de la qualité est également observable dans le comportement du public, souvent conditionné par les médias à accepter un standard artistique minimaliste. Cette adhésion tacite à la médiocrité est choquante, surtout lorsqu'elle ignore les moments de deuil et de douleur les plus intimes. De plus, le fait que de nombreuses personnes n'aient jamais entendu parler d'Abdou Cherif révèle l'influence néfaste des médias et de l'industrie artistique sur la propagation de la médiocrité. Cette ignorance souligne la nécessité de réformer le paysage médiatique et artistique pour promouvoir une appréciation authentique de la qualité artistique. Dans un contexte où l'hypocrisie est monnaie courante, filmer la douleur privée d'une mère en deuil ou l'enterrement d'un être cher est profondément offensant. Cela témoigne d'un manque flagrant de respect pour l'intimité et la dignité humaine, alimenté par une quête de sensationnalisme et de notoriété à tout prix. Il est indéniable que filmer une mère éplorée par la perte de son unique fils, dans son intimité brisée et sa détresse abyssale, sous couvert de solidarité, constitue une offense flagrante à la sacralité de la vie privée. La quête de notoriété ou de vues ne saurait justifier pareille intrusion dans la souffrance d'autrui. Révoltant est le spectacle de charognards se ruant dès qu'une victime trébuche, avides de profiter de la tragédie ou de captiver l'attention. Filmer l'ultime repos du cercueil est une transgression patente de l'intimité, une violation du sanctuaire réservé à la famille et aux amis les plus intimes du défunt. Il est ironique de constater que ceux qui prétendent être des amis proches ou des admirateurs de l'artiste étaient souvent les premiers à le dédaigner et le Il est également ironique de constater que ceux qui ignoraient et critiquaient Abdou Cherif de son vivant se précipitent maintenant pour lui rendre hommage. De même, les opportunistes qui rejetaient autrefois les artistes sont maintenant les premiers à les pleurer, révélant ainsi la fausseté et la superficialité de nombreuses interactions dans le monde de l'art. Cette série de faux-semblants et d'injustices est déchirante, mais elle soulève également des questions cruciales sur l'état de l'industrie artistique et des médias contemporains. Reconnaître et remédier à ces problèmes est essentiel pour restaurer l'intégrité et le respect de l'art et des artistes dans notre société. À bon entendeur !
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Les voiles du temps

À l'occasion du Ramadan, imprégné d'une atmosphère singulière, je souhaiterais vous faire part d'une pensée à laquelle je songe. Une certaine hâte me gagne à l'idée de saluer l'arrivée d'une nouvelle année en même temps que ce mois sacré. Aux yeux des Marocains, l'iftar représente bien plus qu'un simple repas, il est un moment de convivialité de partage profondément ancré par notre religion et notre culture à travers les traditions immémoriales. La table de l'iftar, où de savoureux plats typiquement marocains accueillent toute la famille, éveille en moi des aspirations profondes. Les senteurs parfumées associées à tout ce qui est bon envahissent les foyers dans une ambiance rassurante de chaleur et de réconfort. Au-delà de l'aspect culinaire, je m'interroge toutefois sur la façon dont sera célébrée chez nous cette convergence entre le Ramadan et le Nouvel An. Seront-elles amplifiées avec l'iftar, en raison des habitudes festives spécifiques à ce moment de l'année ? On verra peut-être plus de rassemblement, et plus de préparations spéciales ornant nos boulangeries et nos magasins, ou encore plus d'échanges de vœux empreints de spiritualité et de tendresse. Ce mélange harmonieux des habitudes du Ramadan et des festivités du Nouvel An promet au final d'être une expérience unique, forte en couleurs, émouvante et partageuse, tout en respectant le caractère traditionnel de notre Maroc.

Abdou Cherif est parti, emporté par sa voix vers les cieux.

Je conduisais rentrant de Fès, quand la chaine de radio qui me tenait compagnie dans l’habitacle de ma voiture annonça la disparition subite, dramatique, incompréhensible, inattendue, rapide, foudroyante et triste de Abdou Cherif. J’adorais, j’adore et adorerais jusqu’à la fin de mes jours ce virtuose que je n’ai jamais eu la chance de rencontrer mais que la télévision et YouTube par la suite m’ont fait découvrir et aimé. Moi qui adore Abdelhalim Hafed ou Hafez et la belle chanson égyptienne trouve en lui une certaine continuité de la belle époque ; celle du gout musical sublime ; celle où les paroliers comme les compositeurs, les chefs d’orchestre et les interprètes se surpassaient pour offrir au public arabe et pas que, le meilleur de la musique. Inspirés tantôt des arts populaires profondément enracinés, tantôt d’airs musicaux d’ailleurs, allant même jusqu’à explorer le tango argentin, ils nous ont légué un patrimoine musical unique dont on ne mesure pas encore assez la richesse. A écouter Abdou Cherif interpréter Gabar ou habibaha, on est pris dans un tourbillon de magie par sa voix envoutante, forte, douce, expressive. Le son est limpide et la diction claire. Abdou sublime ce genre de chanson à vous faire oublier l’original… Et puis surprise un soir, à l’Olympia du Caire, il annonce douteusement avec douceur qu’il allait s’aventurer à chanter la Bohème. Charles Aznavour aurait tant aimé cet instant. Ce fut un triomphe. Et ce n’est point fini Abdou va tenter l’impossible et à l’impossible nul n’est tenu, il va un soir casablancais étonner, surprendre, en revisitant l’un des standards du Malhoum marocain: Ghita. Qui aurait pensé qu’un jour ce fidèle invétéré de Abdelhalim allait toquer à la porte de Lhaj Driss Benali Al malki et le faire se redresser dans sa tombe vielle de près de deux siècles. Je suis persuadé que là où il est, Driss Benali a du sourire de satisfaction. Jamais personne n’a interprété Ghita comme Abdou Cherif, même pas le grand maitre Driss Toulali. Voilà c’est cet homme qui nous quitte aujourd’hui à jamais nous laissant sa voix, son sourire, son élégance, sa sensibilité et son audace à ce mettre debout dans de grandes salles de spectacle et à faire voyager ses fans au delà du temps. En arrivant à la maison, je me suis mis dans un coin, pris mon téléphone et commencé à écouter en boucle des extraits de ses interprétations passant plus de temps sur quelques unes où il avait été au summum de son art comme par exemple Rahila, composée par un autre de la musique marocaine: Abdesalam Amer et interprété par une autre belle voix celle du crooner Mohamed ElHayani. Lui aussi parti tôt. Une façon de le défunt Abdou Cherif à distance et de prier pour la paix de son âme. J’ai hésité avant de vous faire la proposition d’une quelconque de ses interprétations: toutes sont aussi parfaites et belles les unes que les autres. Finalement je me suis dit pourquoi pas la Bohème. Vous en avez un lien ici bas. Nous sommes à Dieu et à lui nous retournons. Repose en paix Abdou.
youtu.be/hvM66SxNfJY?si=EAZNznev...

Un voyage sur la route

Chaque fois que je croise un camion citerne paré de graffitis sur les routes, une vague de joie m'envahit, emportant avec elle les souvenirs du premier jour où j'ai posé les yeux sur ces œuvres d'art mobiles. Ce jour-là, leur présence m'a inspiré à entreprendre une étude minutieuse, une quête pour comprendre l'impact de ces manifestations artistiques sur la sécurité routière. Je me suis plongée dans une recherche passionnante. Aujourd'hui, lorsque je croise ces camions citerne, je ressens un mélange exaltant de fierté et d'accomplissement. Mes compétences observationnelles demeurent aiguisées, toujours à l'affût de tout ce qui est différent, de tout ce qui éclaire d'un nouvel éclat la routine monotone des routes. Pour ceux qui désirent explorer plus en profondeur cette fascination qui m'a animée, je les invite à consulter le lien ci-dessous, où mes réflexions sont consignées dans une étude qui capture l'essence de cette expérience unique.
journals.openedition.org/insaniy...

Said Chraibi, ou la musique dans sa splendeur

Voici un texte que j’ai écrit exactement, le 4 mars 2016. Je le reprends ici tant sa relecture m’a bouleversé, nostalgique que je suis. Ce fut à l’occasion malheureuse de la disparition de l’un des plus grands de la musique marocaine et mondiale : Le virtuose Said Chraibi. Je le republie ici dans Bluwr en guise d’invitation à réécouter ou à découvrir cette musique sublime pour celles et ceux qui ne connaissent pas Said Chrabi et son art divin. Cela peut faire beaucoup de bien par un temps où les gouts musicaux sont pollués et les oreilles saturées de bruits de tous genres. C’est aussi une façon de lui rendre image, huit ans après sa disparition. J'écris ces mots en écoutant "Holm bi Fas" et vous invite à le faire en lisant ce petit texte Voici le texte tel que je l’avais écrit. ======================== Pris par l'émotion, je n'ai pas pu écrire un texte de moi-même. Said Chraibi ne se raconte pas. Il s'écoute. Il se déguste. Ses notes sont sublimes au point que l'idée qui m'a frôlé et qu'elles seront surement jouées au paradis. Je parle bien de ses notes car personne, autre que lui, n'arrive à sortir d'un Oud (Luth) ce que lui, lui faisait dire. Son Oud parlait et parlera toujours. Depuis ce matin, je l'écoute carrément en boucle. Écoutez le dans « Clandestino » par exemple ou dans « Choujoun » ou encore dans « Clé de Grenade ». Une façon de prier pour la paix de son âme. Depuis ce matin l'annonce de sa mort s'est répandue aux quatre coins du monde à la vitesse de l'éclair. Mon fils qui devait avoir quelques choses comme 5 heures du matin à Montréal m'envoies un e-mail pour m'annoncer la disparition de Si CHRAIBI. Il est choqué. Said est le papa de l'un de ses amis, Hamza un polytechnicien et guitariste d'une rare finesse aussi. Il me trouve aussi bouleversé que lui. La mort vient de nous prendre un virtuose, un irremplaçable. Un Maitre. Je suis à la fois sous le choc et fier des goûts musicaux de mes enfants. Un sentiment rare m’inonde, m'envahit. Alors j'écoute en boucle Said CHRAIBI. Merci YouTube. Pour le reste voilà ce qui est dit de lui dans Wikipédia : ================= Autodidacte, Il apprend le luth à l’âge de 13 ans. Il se voue exclusivement à la musique à partir de 1979. C'est en 1986 qu'il commence à susciter l’acclamation et l’intérêt international quand il obtient haut la main, le célèbre prix du Plectre d'or, lors, de la plus prestigieuse compétition musicale du Oud dans le monde arabe, organisée à Bagdad en Irak, et ce face à de sérieux prétendants, tel Naseer Shamma. Après avoir fait de grandes tournées au Maroc et dans plusieurs pays arabes, sa musique dépasse les frontières géographiques et spirituelles et ses apparitions dans des festivals ou spectacles est un véritable événement, comme fut le cas lors du festival international des musiques sacrées à Fès, en compagnie de l'orchestre Philharmonique de Madrid. Eu égard aux témoignages exprimés par de grandes figures de la musique arabe tels Mohamed Abdelwahab, Riad Sounbati, Mohamed el Mougy, il est classé parmi les meilleurs luthistes dans le monde arabe avec Mounir Bachir, Nasser Shamma et Rabih Abou-Khalil. Riche d'un répertoire de plus de 500 œuvres réparties entre différents styles, jazz, symphonique, oriental, maroco-andalou, gnawi, ahwachs, oud solo et taqassims, musiques de Films… Said Chraibi a aussi composé pour plusieurs voix marocaines dont Samira Ben Said, Abdelhadi Belkhayat et Naïma Samih, Karima Skalli, Fadwa El Malki… Il est désormais à l’avant-garde de la musique arabo-andalouse au Maroc. Sa virtuosité au Luth reste à ce jour, légendaire, et a joué un rôle important dans l'évolution de la lutherie marocaine et arabe, puis qu'il est l'inventeur du Oud Bass, du Oud Soprano et sopranino. Prix et distinctions • 1986 : prix du plectre d'or et prix du luth à Bagdad • 1992 : prix au festival de la musique gharnatie à Oujda • 1994 : prix du mérite de l'Opéra du Caire • 1998 : prix de la chanson Arabe • 2000 : titre du meilleur luthiste en Suède et de la meilleure musique de film pour Al Yacout • 2002 : le Zeryab des virtuoses parrainés par l'Unesco • 2005 : prix de la meilleure composition de la chanson marocaine et le meilleure Samaii en Syrie • 2006 : le premier prix Al Farabi lors de la journée internationale de la Musique Discographie • Le plectre d'or • Oud du Maroc • La clé de Grenade 1 • La clé de Grenade 2 • Holm fi Fès • Souleimane • Ifrane • Al Foroussia • Mawlid • Des Assyriens aux Ahwachs
youtu.be/E-8JUsYthPk?si=E21V6PWg...

Page Blanche

le crayon a envie de se tailler et fait grise mine j essaye de le saisir mais ma main piétine la feuille fait la morte et me tourne le verso et refuse de retenir mes mots derrière ses carreaux tel le Bounty et ses fameux révoltés mon équipage se mutine et ose me résister il m arrive d être exigeant mais suis je un si mauvais capitaine pour susciter de leur part cette rébellion soudaine je tente de les raisonner seulement rien n y fait je leur demande, désemparé , la raison de leur méfait la tache est pourtant simple, garder une trace sous forme de mots noir sur blanc, mes joies, mes peines, mon bonheur et mes maux Hésitant, la voix ne cessant de trembler le crayon me répond sur un ton désolé: le courant de tes pensées nous a déboussolés le torrent de tes réflexions va finir par nous noyer nous avons tout simplement perdu le cap naviguer dans ces conditions est un insurmontable handicap tes émotions sont un feu d artifice, une explosion de couleur me demander de les dessiner provoque d immenses douleurs je ne suis qu' un bout de bois monochrome sans saveur seule la palette d un peintre peut leur faire honneur tes pensées respirent la liberté et aspirent a s envoler la pauvre feuille brûle de mille feux a l idée de les emprisonner nous aurions souhaité pouvoir être a la hauteur et nous te supplions de ne pas nous en tenir rigueur seulement nous nous sentons indigne face a l ampleur de la tache et préférons démissionner quitte a passer pour des lâches Face a leur résignation je reste sans parole je ne peux leur demander de jouer plus que leur rôle je les laisse de coté, défait , soumis la nuit porte conseil, demain nous trouverons un compromis….

Et si le Maroc retrouvait un peu d'authenticité...

En février 2016, le chef du gouvernement marocain d’alors, présidait une commission consacrée à l'artisanat. J’aime bien appeler ce secteur « industrie marocaine » . La taille de cette activité en fait une véritable industrie ; le terme artisanat la cantonne dans l’exotisme et la marginalité. C'est là un autre indice de l’épistémicide subit par notre culture , notre histoire et notre patrimoine . Le but affiché lors de la réunion à laquelle j’ai fait référence plus haut, était de relancer cette importante activité sociale, économique et culturelle. Véritable richesse du pays. Officiellement, dans un avenir alors projeté proche, il était question de générer 115.000 emplois additionnels, d'atteindre 60.000 lauréats de la formation professionnelle et de créer entre 15.000 et 17.000 entreprises. Ceci devait se traduire par une augmentation des exportations et un PIB de 4 milliards de dirhams. C’était il y a 7 ans. Depuis qu’en est-il réellement ? Passons sur les proportions et les chiffres jamais atteints et disons que depuis, la précarité du secteur s’est davantage confirmée, que de nombreux métiers sont encore plus que jamais menacés et que bien des emplois ont été détruits. Aujourd’hui l’espoir est grand que parmi le dispositif pour éponger les conséquences de la crise Covid19, et avec l’avènement d’un nouveau modèle économique, soient prises des mesures intelligentes et lancées des actions encourageantes en faveur de ce secteur vital pour une économie sociale nationale florissante. Le secteur a toujours été laissé pour compte dans une inadéquation totale entre le discours et les faits. On ne s’en soucie guère en fait ; peut-être parce qu’il nous a habitué à se débrouiller seul, à se réinventer de lui-même. Le moment n'est il pas venu pour couper court à la folklorisation de cette activité économique et de mettre fin au dénie dont elle souffre ; d’en redéfinir le contour et de l’inscrire parmi les activités industrielles. Le secteur n’est pris en compte que pour produire en direction des touristes et de l'étranger; combien même l'essentiel de la consommation des produits est assuré en interne et que pas un foyer n’en manque. Le secteur ne bénéficie que d’une attention mineure pour n’avoir été placé que sous la tutelle d’administrations mineures, alors qu’il concerne en fait les départements de l'intérieur, de l’éducation nationale, de l'industrie, celui chargé de l'urbanisme, celui de la culture, les régions, l'ordre des architectes, les chambres et autres. Ne faut il pas envisager ici une loi incitative, pour justement booster ce pan important de l'économie de manière forte et durable, concrétisant ainsi un véritable engagement volontariste de l'état. La beauté des arts marocains devrait être mise en valeur dans les manuels scolaires et enseignée parmi les arts fondateurs de notre nation millénaires. Au lieu de ne réfléchir qu'en terme d'exotisme et de tourisme, on pourrait dans cette loi, imposer que tout bâtiment public, tout grand projet, toute construction, puisse comporter obligatoirement des rappels et des touches de notre culture et de notre artisanat : zellige, stuc, pierre, des tuiles et j'en passe. Notre architecture et l’esthétique de nos bâtiments et villes y gagneraient énormément. Dans nos hôtels, nos administrations, nos hôpitaux, on retrouverait obligatoirement, selon cette loi, des produits marocains, des plafonds, des chaises, des tables, des couvertures, des draperies. Dans nos administrations, nos entreprises et nos universités, nos bureaux à l'esthétique pauvre, mal inspirée, seraient ornés par de belles tables de chez nous, sculptées, gravés ou peintes avec du tawrik et autres motifs. Les salons seraient marocains avec lkhdadi et lhifate. Les marbres, zellij et pierres reprendraient leur place dans le revêtement des sols. Dans nos écoles, nos lycées et universités, tables, chaises et tableaux ne ressembleraient plus à ceux de Chine ou de France, mais auraient obligatoirement une touche bien marghribia. Cela éduquerait le goût de nos enfants et développerait leur sentiment d'appartenance. Imaginons l'effet qu'aurait de belles portes ressemblant à bab Boujloud, bab Mansour Laalej ou bab Doukkala, pour nos administrations, édifices publics. Imaginons les portes dans les stades qui abriteront les rencontres de la Coupe du Monde 2030, porter les noms de célèbres portes du pays. Nos stades n’en seraient que plus beaux et nos grandes institutions plus accueillantes. Pensons un instant à la beauté des portes de nos maisons, reprenant les designs et motifs des portes d’entrée des maisons des anciennes médinas. Imaginons nos gars et aéroports ainsi. La richesse de notre patrimoine, avec nos bronzes, notre tadelakt, nos tuiles, nos couleurs, la finesse et le doigté de nos artisans sont uniques et s’adaptent sans complexe à la modernité tout en assurant un bien-être et la personnalité puissante du pays. Imaginons les draps, les oreillers, les coussins dans nos hôtels, brodés par nos petites mains, qui avec du terz R'bati, qui avec du terz fassi, d’Azemour ou de Meknès. Imaginons que disparaissent de nos bureaux et de nos couloirs ces tapis insipides et moches au profit de hssira, de hanbal et de zerbia de Taznakht, de l’Atlas, de Chichaoua ou de Rabat. Imaginons le mobilier urbain de nos villes, nos feux rouges, nos lampadaires, nos balcons avec un cachet bien de chez nous : du fer forgé, du bronze coulé ou gravé et je ne sais quels autres matériaux travaillés par nos artisans, emprunts de leur génie. Imaginons l'impact sur l'esthétique de nos villes, nos rues et nos ruelles. Là, ce ne serait plus que quelques milliers d'emplois ou quelques centaines d'entreprises de crées, mais bien de milliards d'heures de travail qu'on assurerait à des milliers d'entreprises à des centaines de milliers de nos compatriotes. L’initiative favoriserait une demande pérenne et la réduction drastique de nos importations avec un effet notoire sur notre balance de paiement. Beaucoup, beaucoup de femmes et d'hommes tourneraient alors à jamais dos à la précarité et participeraient activement à l’enrichissement du pays, par un développement durable et solidement ancré. Le premier client de leur labeur serait national et certain, car garantie par la loi. Ce serait aussi la meilleure promotion que l'on puisse faire du pays, de sa culture, de son artisanat et de son patrimoine unique. La chance et que tous nos métiers et arts ancestraux se conjuguent parfaitement avec l'architecture et la décoration moderne et avec des usages pratiques. C'est un atout fantastique. Au fait qu'ont fait les architectes étrangers à leur arrivée massive au Maroc au début du siècle passé, sinon marier l'artisanat et les métiers marocains à l'architecture moderne...cela s'appelle l'art déco. Le centre de Casablanca en reste un fleuron mondial...aspect plus que menacé de nos jours, hélas. Ce serait enfin le meilleur legs que l’on ferait à notre descendance… Aziz Daouda