Think Forward.

Aziz Daouda

Directeur Technique et du Développement de la Confédération Africaine d'Athlétisme. Passionné du Maroc, passionné d'Afrique. Concerné par ce qui se passe, formulant mon point de vue quand j'en ai un. Humaniste, j'essaye de l'être, humain je veux l'être. Mon histoire est intimement liée à l'athlétisme marocain et mondial. J'ai eu le privilège de participer à la gloire de mon pays .

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Man, people and humanity

People have always aspired to freedom and prosperity. They always wanted to live from their work. Their pleasure is to see their offspring play, learn and prosper. People have always wanted peace as a way of life. Living in peace…a whole concept, a chimera. Alas It has never been completely like this. Except for brief, precious and rare moments that history could not remember. These moments remain exceptional, they were brief, even ephemeral. People have always sought to not be exploited by anyone, all the while they tend to exploit others. Sometimes, unfortunately, by dehumanizing with immeasurable cruelty. A history of exploitation while giving yourself a clear conscience. In fact, peoples are groups of humans with common traits. People are formed over time and coalesce around common interests. To defend himself and his interests, man can only live in community among a people. Man aspires to freedom and peace; humans say they have values but humanity does not care. The course of history unfortunately demonstrates this. Humanity imagined a way to aspire to this freedom to live in harmony: Involve everyone in the decision and give man the impression that he is part of his destiny. Nothing better than a word with Greek etymology to make it serious and credible: Democracy. This sounds very good. Yes, Democracy is there in principle to free us and make our voices heard. To realize our desires and respond to our need to live in peace. To live together. To respect others in their human dimension. To limit ourselves to our rights without encroaching on those of others. Democracy is a sort of safeguard for each and every one. At least that is how it was perhaps imagined and designed. It allows us, in theory, to express ourselves, defend and assert our rights from the most basic to the most sophisticated. Democracy is sold to us as the one and only model for the prosperity of people and their moral and material well-being. Now democracy is playing a dirty trick on us: handing over with tied hands the most mediocre among us, the most ferocious, the hungriest, the most bloodthirsty; to those who rejoice when graves are dug, when blood flows, when a child cries or a woman cries. Downside... I was born in a moment of peace, one of the few, just a few years after a cruel war started by Europeans. At the beginning they killed each other. They will then involve poor Africans as cannon fodder. Absolute cruelty for years. Millions of innocent people thrown underground. The break will be short. Without wasting time, humanity will experience the Korean War, that of Vietnam, that of Iraq, that of the Falklands, lots of squabbles in Africa and so on...The instigators and authors are always the same. Each time it's good versus evil...Each time democracy is involved, rightly or wrongly. The democratic world against the other...A democratic world which defines itself in absolute, total, integral contentment, with double standards as the only alternative of "reasoning" and "judgment" too; eliminating all others from the good square at will. Each time, genocide, each time cruelty, each time dehumanization. Each time faced with the helplessness of the man who only wants to live in peace. As for whether humanity ever existed. Will it exist one day... You understand, I don't want to talk about Palestine, the wound is still fresh and the criminals are still alive. Aziz Daouda

Obésité et Tabagisme des problématiques à prendre au sérieux.

S’il est des problématiques dont on ne semble pas se soucier sérieusement malgré leur gravité et impact sur le devenir du pays, tout au moins selon ce qui filtre comme information et est publiées comme statistiques au Maroc, c’est celui du surpoids et de l’obésité, et celui du tabagisme. Aujourd’hui, au Maroc, près du quart de la population est touchée par le phénomène de surpoids. Ils seraient, selon l'Atlas Mondial de l'Obésité édition 2023, de la Fédération Mondiale de l’obésité, quelques 21,6% de citoyens marocains concernés. Plus grave encore ce pourcentage n’est pas figé, puisque selon les prévisions de la même instance, il passerait à 47,9% à horizon 2035, c’est-à-dire dans un avenir proche. Parmi cette population qui serait atteinte, près de 5 millions de citoyens seraient alors atteints d’obésité morbide, donc présenteraient des complications graves en termes de santé. Plus préoccupant encore, se sont les enfants qui seraient les plus concernés, puisque toujours en 2035, près de 30 % de nos enfants seraient atteints. Ils sont déjà quelques 20% aujourd’hui. Le gouvernement marocain semble être bien conscient de la complexité de la problématique et ses conséquences extrêmement grave sur la santé publique et partant sur l’économie et les budgets du pays. Mais a t'il opposé à la problématique des remèdes efficients? Le Ministère de la Santé Publique a bien mis au point une stratégie pour peser sur la tendance et l’inverser. Cette stratégie a même un objectif, celui de réduire le taux chez les enfants à 15% d’ici l’année prochaine, 2025… Sa stratégie est basée sur les mêmes armes et moyens que l’on retrouve un peu partout mais qui nulle part n’ont donné de véritables résultats. • Le Ministère entend s’attaquer au diagnostic précoce et à une meilleure offre de soins. On ne peut être plus imprécis. • Le Ministère entend aussi peser sur l’hygiène alimentaire, favorisant une alimentation saine et équilibrée, comme si c’était le ministère qui donnait directement à manger aux enfants et aux familles. • En fin ladite stratégie, toujours selon le Ministère, repose également sur des actions à même de peser et d’améliorer l’environnement qui induit ou favorise la prise de poids. On attendra fin 2024 pour voir si les chiffres vont véritablement s’améliorer et s’ils contredisent la tendance telle que projetée par la Fédération Mondiale de l’Obésité. Sans être excessivement septique, on sait ici le sort de toutes ces stratégies que l’on nous a servi dans tous les domaines sans jamais les évaluer. Un bon Powerpoint qui nous projette sur un horizon tellement lointain est le tour est joué. Le terme est tellement éloigné qu’on ne peut qu’oublier les objectifs, sinon oublier l'existence même des soi-disant stratégies, carrément. L’obésité est une problématique complexe, elle dépend du niveau de vie, des possibilités d’exercices physique, de l’urbanisme et de l’organisation de la vie. Les enfants issues de familles de niveau économique moyen et plus bas sont les plus exposés. L’alimentation à ce niveau de vie a tendance à être composée de beaucoup de matières grasses saturés et de sucre. Le pain véritable base de la nourriture de nos concitoyens c’est du sucre, par exemple. Il n’y a qu’à voir le nombre grandissant de fastfood de tout genre proliférer, notamment dans les quartiers populaires et les aliments conditionnés dans le commerce, comprenant énormément de sucre et autres composants nocifs, les habitudes alimentaires des jeunes, pour comprendre la tendance. Le plus étonnant est que l’exercice physique véritable moyen et sans doute le plus efficace pour limiter les dégâts n’est pas pris en compte dans la stratégie du gouvernement. Il n’est pas cité parmi les 5 piliers du nouveau modèle de santé mis en marche. Alors que le premier pilier de tout système de santé physique et mentale, d’ailleurs, doit être l’exercice physique. L’autre problématique absolument préoccupante est le tabagisme. C’est quasiment tout le continent africain qui se trouve aujourd’hui impacté car cible de grandes campagnes poussant à la consommation des tabacs manufacturés et au vapotage. Ils seraient quelques 3.500.000 fumeurs réguliers au Maroc. Soit quasiment 10 % de la population nationale, avec tous ce que cela induit comme conséquences sur la santé individuelle et partant pour la santé publique. Ailleurs en Afrique cela est encore plus grave comme par exemple en Egypte premier pays en consommation des tabacs manufacturées, suivie de l’Afrique du Sud, de l’Algérie et de la République Démocratique du Congo. Le Maroc lui est septième sur le continent. Là au moins les mesures et stratégies adoptées çà et là pour limiter les dégâts se sont avérées efficaces puis que 150 pays ont réussi à réduire la consommation des tabacs avec à leur tête le Brésil et les Pays Bas. Mais ils seraient tout de même 1.25 milliards de fumeurs adultes dans le monde…quand aux enfants ils se cachent pour fumer… L’Obésité comme la consommation des tabacs manufacturés sont sans doute aucun de véritables dangers pour la Santé Publique dont il va falloir s’occuper sérieusement. Au Maroc il y a bien une loi, par exemple, qui interdit de fumer dans les lieux publics…quant à son application…C’est une autre paire de manche. Mon ami Mustapha Guiliz me rappelle que les USA dépensent aujourd'hui 70 milliards US annuellement pour lutter contre l'obésité... Qu'en sera t il de nous dans une dizaine d'années...

Style is the man

The particular imprint of exceptional humans has marked history, if not made history. Georges-Louis Leclerc de Buffon, French naturalist and mathematician and member of the Académie Française, undoubtedly marked by the rigor of the exact sciences, stated in his reception speech: ‘Style is the man himself’. Even if Buffon only spoke of literature and science, style thus becomes an objective constant of each of those who mark history with a particular legacy. Foreshadowing what the Crown Prince would grow to be when King, the late His Majesty Hassan II of Morocco will take up the notion of style, precisely quoting Buffon. He said in a notorious interview : ‘Style is the man’. No one wanted to announce that the reign of His Majesty King Mohammed VI of Morocco was going to be different from his own, although in the logical continuity of history. Today the trend is to confuse style with a more modern notion of ephemerality: the look. If the look, which will summarize an outfit, a haircut, colors, is circumstantial and therefore contingent on the moment, style is a constant of the person and accompanies him throughout his life. Style will experience an evolution but in a logical continuum. If style ends up being validated and confirmed by history’s objective appreciation, the look is not necessarily in symbiosis with style. The look is tainted by subjectivity. It depends on each person’s perception, image and imagination. It is marked by the appreciation we have of the person we meet in a particular circumstance, a particular environment. The look is a subjective composition which can be modeled simply through a photograph which falls into your hands, a video viewed on a train or on a plane, so many images that forcefully invite themselves into the intimacy of the onlooker by forcing the screen from a phone or a tablet, through advertisements and social media. The look can go so far as to contrast with the style. It is the subjective assessment that we make of the person being scrutinized; and will be even more biased if it is accompanied by a comment even if it is the antipode of objectivity. A film actor can thus be stuck by his look and his acting, the personality traits of a character, when all he has done is succeed in restoring them to us for the duration of a film. The look is appreciated as long as it coincides with the image we have of the person at the very moment of meeting. It depends on the success of the approach and the reaction of the person encountered. It is conditioned by the circumstances of this encounter, the degree of surprise and the emotional level it arouses. The first glance will be decisive here. The look generates admiration: everyone will form an idea of the person they meet based on their own appreciation, their emotions and their state of mind at the moment. The degree of sympathy expressed or shared can thus lead to idolatry. The style commands respect and generates love and appreciation. It is a constant that evolves slowly, surely, and becomes significant. It is assessed on rather objective and verified criteria. Style is indelible and is linked to action through art and manner. Style leaves a mark forever. It is this imprint that allows us to judge and define its contours. History is judge of style. Aziz Daouda

Les marocains ont ils le droit d'utiliser leur langue maternelle...

Ils seraient 10 millions d'analphabètes au Maroc selon l'Agence Nationale de Lutte contre l'Analphabétisme. ANLCA. Un chiffre à donner des sueurs froides. Nous sommes bien au 21ème siècle. Nombreux spécialistes préfèrent parler d'illettrisme, l'agence parle d'analphabétisme. Ne nous attardons pas sur le vocabulaire ou la sémantique et disons simplement que ce chiffre fait peur, très peur. Il fait peur par son importance en tant que tel, mais pas que cela. Il fait peur surtout parce que dès l'indépendance du pays feu Mohamed V avait déjà lancé une politique et des opérations d'alphabétisation. Depuis, tous les gouvernements qui se sont succédés, sans exception, avaient traité du phénomène, créé des structures administratives dédiées, entrepris des politiques pour améliorer la situation, mobilisé des budgets importants et bénéficiés d'aides étrangères diverses. Tout cela en vain. Ce chiffre veut dire hélas que depuis 1957 â nos jours, aucune de ces politiques ni démarches n'a réussi. Le taux d’analphabétisme officiellement déclaré par l’ANLCA est de 47,5% dans le milieu rural contre 22,6% dans le milieu urbain. Ce qui représente une petite baisse de 13% en milieu rural et de 6,8% en milieu urbain en comparaison avec 2004. Aujourd'hui c'est donc une agence dédiée qui est en charge de faire disparaître l'analphabétisme ou l'illettrisme comme vous voulez. Elle avait dit avoir une stratégie d’éradication de l’illettrisme et l'avait appelé savamment : stratégie 2014 -2024. Le but en était d'éradiquer l'analphabétisme en une décennie. Plus d'analphabètes donc après 2024 nous avait fait miroiter l’agence. Ambitieux ou réaliste ce programme â eu le mérite d'exister, de faire travailler des gens sur une problématique si épineuse et surtout peut être de nous interpeller sur la philosophie et la stratégie. Hélas l’échec est là et encore une fois on aura dilapidé des deniers publics sans réelle efficacité. Depuis l'avènement de cette agence l'’état a botté en touche et confié la quasi-totalité des programmes à des associations. Seulement toutes réunies, elles ont encadré en 2021-2022 quelques 94.000 personnes. Chiffre bien maigre. Le Ministère des Habous lui déclare encadrer quelques 85.000 personnes pour la même période. Au total tout programme confondu seuls 189.754 citoyens sont bénéficiaires dont une, une seule personne, tenez-vous bien dans les forces auxiliaires. C'est ce qui ressort d'une publication de l'agence. A ce rythme, il faudra combien d’années encore pour enfin déclarer l’éradication de l’illettrisme au Maroc? Le chiffre de 10 millions d’analphabètes est quasiment constant depuis près de deux décennies. La promesse 2024 n’aura pas été tenue et c’était prévisible, tellement l’approche n’était pas judicieuse ni encore moins la philosophie sous-jacente à la réflexion. Il faudra bien qu'un jour, chez nous, tout de même, à l'instar de toutes les nations modernes, tous les citoyens soient â même de lire et d'écrire. A décortiquer la question l’on ne se rend compte du déphasage entre la réalité de la vie de tous les jours et les statistiques officielles depuis des décennies, basées sur des critères au départ comportant un biais philosophique important. Deux questions s'imposent avec insistance. Les réponses à leur apporter pourraient justement nous dégager de cette impasse où l’on s’est engouffrée depuis le recouvrement de l’indépendance. La première est de savoir combien parmi les dix millions sont passés par le système scolaire national avec toutes les conclusions qu'il faut tirer d'une telle difformité singulière. C’est donc l’échec de l’approche que nous avons eu pour notre système d’enseignement et ses programmes qui continuent à produire des illettrés malgré la part budgétaire fort importante chaque année injectée. La seconde est de circonscrire ce que nous entendons réellement par analphabète. Force est de constater qu'il s'agit officiellement de citoyens incapables de lire et d'écrire dans les langues de l'enseignement ou langues officielles, C’est-à-dire l’arabe de l’école et le français et c'est là le hic. Ces mêmes citoyens, si nombreux soient-ils, s'ils disposaient simplement des rudiments de l'apprentissage ne seraient-ils pas capables de lire et d'écrire dans leur langue maternelle, celles que leur transmet leurs mères, celles que nous utilisons dans notre quotidien, dans nos familles, au travail, dans nos activités sociales ? Si nous ne sommes pas arrivés à venir à bout de ce problème grave depuis plus de 70 ans, c'est que quelque part l'approche n'est pas bonne et reste inefficace. Est-il intelligent de persévérer dans la même voix ? Force est de penser alors qu'il n'y aura point de solution tant que la question de la langue d'enseignement de base ne sera pas définitivement tranchée, en faveur de la langue maternelle commune. Si vous questionner le mécanicien marocain sur son métier et ses techniques, dans sa langue maternelle, est-il capable de répondre ou non dans sa langue maternelle ? Il en est bien capable et vous répondra au même niveau de connaissances que l’américain, le hongrois ou le russe qui eux ne sont pas considérés comme analphabètes quoique ne parlant qu'une seule langue...Celle de la maison. Le marocain lui sera considéré illettré parce qu’à l’occasion des recensements, à la question quelle langue vous parlez et écrivez, il répondra aucune parce qu’effectivement soit il n’a jamais appris les langues officielles, soit qu’il a eu le temps de les oublier depuis qu’il a quitté l’école parce que justement ne les utilise pas dans son quotidien, comme nous tous. Il est temps de repenser la chose et de respecter tout simplement les recommandations des spécialistes et des instances internationales spécialisées qui insistent sans exception sur l'utilisation de la langue maternelle notamment dans les premières années de l'apprentissage; apprentissage de base sur lequel tout se construit par la suite. On aura moins de "hadr madrassi", on dilapidera mois d'argent et on fera disparaitre pour de bon l'illettrisme et l'analphabétisme. Les marocains ont le droit aussi de n'utiliser que leur langue maternelle. C'est ce qu'ils font tous au quotidien mais pas officiellement. La langue des marocains qui les unie du nord vers le sud et de l'est vers l'ouest est celle communément appelé Darija. La langue du Malhoune, La langue de plein de Dahir des sultans marocains, la langue de tous les métiers traditionnelles, la langue qui a permis de consolider toute une civilisation, la langue qui s'est construite sur des siècles et des siècles, qui évolue chaque jours parce que vivante et qu'aucune autre langue n'est arrivé à surpasser dans cette région du monde. En fait c'est quasiment la langue de plus de 100 millions d'habitants, de l'atlantique jusqu'à la frontière ouest de l'Egypte?
ktbdarija.com

Said Chraibi, ou la musique dans sa splendeur

Voici un texte que j’ai écrit exactement, le 4 mars 2016. Je le reprends ici tant sa relecture m’a bouleversé, nostalgique que je suis. Ce fut à l’occasion malheureuse de la disparition de l’un des plus grands de la musique marocaine et mondiale : Le virtuose Said Chraibi. Je le republie ici dans Bluwr en guise d’invitation à réécouter ou à découvrir cette musique sublime pour celles et ceux qui ne connaissent pas Said Chrabi et son art divin. Cela peut faire beaucoup de bien par un temps où les gouts musicaux sont pollués et les oreilles saturées de bruits de tous genres. C’est aussi une façon de lui rendre image, huit ans après sa disparition. J'écris ces mots en écoutant "Holm bi Fas" et vous invite à le faire en lisant ce petit texte Voici le texte tel que je l’avais écrit. ======================== Pris par l'émotion, je n'ai pas pu écrire un texte de moi-même. Said Chraibi ne se raconte pas. Il s'écoute. Il se déguste. Ses notes sont sublimes au point que l'idée qui m'a frôlé et qu'elles seront surement jouées au paradis. Je parle bien de ses notes car personne, autre que lui, n'arrive à sortir d'un Oud (Luth) ce que lui, lui faisait dire. Son Oud parlait et parlera toujours. Depuis ce matin, je l'écoute carrément en boucle. Écoutez le dans « Clandestino » par exemple ou dans « Choujoun » ou encore dans « Clé de Grenade ». Une façon de prier pour la paix de son âme. Depuis ce matin l'annonce de sa mort s'est répandue aux quatre coins du monde à la vitesse de l'éclair. Mon fils qui devait avoir quelques choses comme 5 heures du matin à Montréal m'envoies un e-mail pour m'annoncer la disparition de Si CHRAIBI. Il est choqué. Said est le papa de l'un de ses amis, Hamza un polytechnicien et guitariste d'une rare finesse aussi. Il me trouve aussi bouleversé que lui. La mort vient de nous prendre un virtuose, un irremplaçable. Un Maitre. Je suis à la fois sous le choc et fier des goûts musicaux de mes enfants. Un sentiment rare m’inonde, m'envahit. Alors j'écoute en boucle Said CHRAIBI. Merci YouTube. Pour le reste voilà ce qui est dit de lui dans Wikipédia : ================= Autodidacte, Il apprend le luth à l’âge de 13 ans. Il se voue exclusivement à la musique à partir de 1979. C'est en 1986 qu'il commence à susciter l’acclamation et l’intérêt international quand il obtient haut la main, le célèbre prix du Plectre d'or, lors, de la plus prestigieuse compétition musicale du Oud dans le monde arabe, organisée à Bagdad en Irak, et ce face à de sérieux prétendants, tel Naseer Shamma. Après avoir fait de grandes tournées au Maroc et dans plusieurs pays arabes, sa musique dépasse les frontières géographiques et spirituelles et ses apparitions dans des festivals ou spectacles est un véritable événement, comme fut le cas lors du festival international des musiques sacrées à Fès, en compagnie de l'orchestre Philharmonique de Madrid. Eu égard aux témoignages exprimés par de grandes figures de la musique arabe tels Mohamed Abdelwahab, Riad Sounbati, Mohamed el Mougy, il est classé parmi les meilleurs luthistes dans le monde arabe avec Mounir Bachir, Nasser Shamma et Rabih Abou-Khalil. Riche d'un répertoire de plus de 500 œuvres réparties entre différents styles, jazz, symphonique, oriental, maroco-andalou, gnawi, ahwachs, oud solo et taqassims, musiques de Films… Said Chraibi a aussi composé pour plusieurs voix marocaines dont Samira Ben Said, Abdelhadi Belkhayat et Naïma Samih, Karima Skalli, Fadwa El Malki… Il est désormais à l’avant-garde de la musique arabo-andalouse au Maroc. Sa virtuosité au Luth reste à ce jour, légendaire, et a joué un rôle important dans l'évolution de la lutherie marocaine et arabe, puis qu'il est l'inventeur du Oud Bass, du Oud Soprano et sopranino. Prix et distinctions • 1986 : prix du plectre d'or et prix du luth à Bagdad • 1992 : prix au festival de la musique gharnatie à Oujda • 1994 : prix du mérite de l'Opéra du Caire • 1998 : prix de la chanson Arabe • 2000 : titre du meilleur luthiste en Suède et de la meilleure musique de film pour Al Yacout • 2002 : le Zeryab des virtuoses parrainés par l'Unesco • 2005 : prix de la meilleure composition de la chanson marocaine et le meilleure Samaii en Syrie • 2006 : le premier prix Al Farabi lors de la journée internationale de la Musique Discographie • Le plectre d'or • Oud du Maroc • La clé de Grenade 1 • La clé de Grenade 2 • Holm fi Fès • Souleimane • Ifrane • Al Foroussia • Mawlid • Des Assyriens aux Ahwachs
youtu.be/E-8JUsYthPk?si=E21V6PWg...

Sports performance, Africa has only one choice...

The extraordinary experience of Nezha Bidouane, Hicham El Guerrouj, Khalid Skah, Brahim Boutayeb, Nawal El Moutawakel, Salah Hissou, Hasna Benhassi, Zahra Ouaziz, Said Aouita, Jawad Gharib, Ali Ezzine and so many others has made Morocco a super power of world athletics. At that time, Morocco was among the notable countries in world athletics with dazzling results and a continuity of almost a quarter of a century. Morocco was even fifth in the world in 1999, during the world championships in Seville. Very high-level performances, charismatic athletes, Moroccan coaches trained properly in Morocco, an inspired federal policy, unconditional support from the State, generous royal concern have made this Morocco great for athletics. At the world level, for the training of high-level athletes, there are two successful and time-honoured experiences, two ways of training and producing performance and a third which is gaining a good place, which is even becoming the more productive, the one invented and implemented in Morocco. This Moroccan method has been emulated. It was adopted by the IAAF at the time, by the African Confederation and also by more than one country. Roughly speaking, you have the American system with large, very rich universities having all the means to train very high-level athletes. American universities are developing scientific research in sports performance, investing in large laboratories in exercise physiology, psychology and other cognitive sciences, sports sociology and all other areas of physical activity for well-being and the production of sports performance. They invest in sporting performance to improve and consolidate their respective image, in a major inter-university competition. They are therefore the most productive in the world, benefiting from developed knowledge, an unrivaled level of supervision and an inspiring historical record. They are a super power and provide the USA with all-round sporting power. So the USA has always been one step ahead of the rest of the world. Alongside the American system there is the European system with large clubs supported by very rich local authorities and very generous sponsors. This system therefore produces the second largest sporting power in the world and this is seen at the various world championships and the Olympic Games every four years. In Africa we have neither of these systems, nor could we have one in the near future. So, in Morocco, we invented our own path which is to design and set up a national institution which brings together very talented young people selected from a good prospecting and talent detection system. The selected ones are then placed in an environment of high competence, optimized performance, under the leadership of 100% Moroccan executives. Having an exclusively national framework is of great importance on a cultural, sociological and emotional level. We must never forget that sporting performance is a cultural expression. Everyone's motivation is the same: to represent the country with dignity. This is what allowed us for more than 20 years to be among the ten greatest nations in the world, to have dozens of titles and world records. I think this is the path for African countries. In Kenya too, almost all athletes come from a similar system initiated by certain equipment manufacturers and by the IAAF in the past. Ethiopia has adopted the same path. This is also the path that the CAA is currently developing by multiplying the African Athletics Development Centers -AADC-. These are executive training and training units for young athletes. Unfortunately the system is threatened by lack of resources, World Athletics having chosen not to follow the CAA in this voice. Such a system can only work on the basis of an intelligently thought out and effectively carried out detection system. Why don't we see new generations of great Moroccan athletes, would be the question that more than one would ask me? Sports performance, if it depends on the will of leaders and a favorable environment, it depends above all and above all on the men who work in the system, on their commitment and their genius. Structures and funding are not sufficient to generate high performance. We are here in a cultural domain of permanent creativity, based on a vision which combines will with cultural aspects but without neglecting the consideration of scientific advances at the highest level. The foresight of decision-makers, the level of confidence in management, the continuity of the system are all factors which will impact the process of producing sporting performance. As soon as one of these factors is disturbed, the machine jams. We must therefore conclude that to produce sporting performance, the continent has only one choice: that of training centers. This is what football does brilliantly in certain African countries including Morocco. Aziz Daouda

But what is Gamal Abdel Nacer still doing in Conakry...

What was my surprise when I was told that for my stay of only 3 nights in Conakry, I was going to stay at the « Hôtel de L'Université » which is in fact called Gamal Abdel Nacer University. We must return to both the recent and distant history of Guinea Conakry to understand what Gamal Abdel Nacer is doing, or rather was doing, in this region of Africa. The University is now some 60 years old. It has no less than 35,000 students and some 620 teachers. The students represent nearly twenty countries. It is a university that aims to be innovative and competitive in the service of socio-economic development and environmental balance in Guinea, in the region and in the world. Built with the support of the Soviet Union in 1962, it was known until 1984 as the Polytechnic Institute of Conakry. The University was then named in honor of Egyptian President Gamal Abdel Nasser. It served for a long time to provide the country with its elites. Here Gamal is honored, elsewhere he was named Paper Tiger or even Tiger of Falouga, so much so that he puffed out his chest and suffered a series of defeats and disasters that his country continues to pay till today. An excess of "philosophical" vision undoubtedly misguided, meaningless slogans, based on an ideology without anchor, neither social nor even less cultural or historical, if not just a dream. The Officer who called himself free had, with a group of friends, overthrown the very young egyptian Monarchy as a Kingdom. Previously, Egypt had Sultans. Fouad II overthrown by Gamal and his barracks friends, acceded to the throne in July 1952, aged only 7 months and 10 days, after the abdication of his father Farouk. Farouk thought that by abdicating, leaving the throne to his baby with a regent who seemed to be accepted, he would calm the ardor of the officers and thus save his young monarchy. It didn't work. Farouk ended up leaving the country with honors, thus avoiding a bloodbath and confrontation between the military and pro-monarchist forces. The free officers will then name Mohammed Naguib president of the Arab Republic of Egypt in June 1953. An Arab Republic in Africa, heir to the greatest civilization that the African continent and the world had given birth to. Gamal was appointed prime minister in April 1954 but not for long...A few months later, on November 14, 1954, poor Naguib was kindly thanked and Gamal succeeded him quite naturally. Naguib born in Sudan will then go and write books...At the time it should be remembered, Sudan was part of Egypt but under shared sovereignty with the United Kingdom. Sudan will be declared an independent state in January 1956. The free officers of Egypt in fact, carried a project of national independence, believing that Egypt was not in fact free and that the English still had an ascendancy over the monarchy. There was also there, and above all an air of revenge of the common people, who were the young army officers, on a Cairo bourgeoisie or even nobility, speaking mostly in French, moreover, of Turkish or very close. The officers naively promised and no doubt dreamed of rapid economic development for the benefit of all...A somewhat special vision of communism and a socialism which was sought for a long time without ever succeeding, based on the doctrine of the Baathist Michel Aflak, a Syrian which skillfully combines socialism and pan-Arabism. Michel Aflak is a fan of secularism and freedom from Western interests. The Baath subtly opposed socialism to Marxism, a way of satisfying the deeply religious populations, predominantly Muslim and not only, and for whom Marxism was synonymous with atheism. We are here in the Middle East, the cradle and heart of all monotheistic religions... The Baath found in Gamal the ideal tribune. His inflammatory speeches met with an immense echo in Egypt and the Arab world: the army then appeared as the savior of an enlarged nation. The Arab Nation… Nacer's speeches mobilized and inflamed crowds at home and beyond. Its Cairo Radio, then received on short wave throughout the so-called Arab world, would play a capital role in propaganda that would restore pride to populations who had not yet emerged from the yoke of colonization in the region. Mohamed Abdelwahab will add a nice layer with the song Douae Echark (Call of the Orient) to the words of the great poet Mahmoud Hassan Ismail. It is undoubtedly one of the most beautiful pieces of music by the Egyptian virtuoso. Oum Kaltoum will do his part in 1964 with Ala Bab Masr (At the Gates of Egypt); words by Kamal Echanaoui and a composition once again by Mohamed Abdelwahab. She will also sing among others Ya Gamal ya Mital Alwatania (Gamal Example of nationalism or patriotism...). But the one who sang the most on the occasion of the July 23 celebrations was the young singer of that time, Abdel Halim Hafez, notably with his famous song Ihna Chaab (We the people). In fact, we are here faced with an extremely well-oiled system serving a cause that wanted to be pan-Arabist in the service of a military regime that wanted to be exportable to all countries with the Arabic language as the common denominator. The revolution was intended to be Egyptian but was to extend to the entire Arab world. It will succeed in overthrowing regimes almost everywhere, in Iraq, Libya, Syria... it will settle in Algeria and fail to make Hassan II of Morocco bend for example... The war of sands (Guerre des sables) was imposed to him but his solidity and his political sense will surprise them...

Le civisme, le respect de la loi et des règles doivent être au cœur de l'éducation et du système de l'enseignement.

Hier j'ai conduit de Rabat vers Marrakech et eu encore une fois l'occasion de constater le nombre de "criminels" qui parcourent en toute impunité nos routes et autoroutes. Entre les grosses cylindrées et les compacts cars qui roulent à des vitesses dignes de celles des poursuites américaines, qui n’existent en vrai que dans les films, œuvre de cascadeurs bien rodés, les camionneurs qui doublent n'importe comment et s'imposent par leurs volumes et leurs dimensions, les voitures avec des lumières mal réglées, ceux qui rentrent chez eux indemnes sont véritablement des miraculés. C'est dans un contexte alarmant que mon texte trouve toute sa place et sa justification. "Dénoncer les dangers permanents de la circulation au Maroc a été fait maintes fois...Et, tout récemment encore, au cours des débats du Conseil du Gouvernement, des voix nombreuses se sont élevées pour réclamer impérieusement- et d'urgence- des mesures nouvelles de nature à limiter le nombre des accidents. Il semble, en effet, que les sanctions prévues pèchent actuellement par un manque de célérité et aussi relative modération. Aucune loi, bien sûr, ne saurait remplacer la prudence et la maîtrise des conducteurs. Mais vient une heure où le nombre d'accidents est tel, où les blessés et les morts jalonnent tragiquement les routes, que "la crainte du gendarme" doit être accrue pour amener un commencement de sagesse." Ce vous venez de lire n'est pas de moi. Il est de de Monsieur Louis Gravier correspondant particulier de la Vigie du Maroc à Rabat. C'est le début d'un article, tenez-vous bien, publié à la une du journal le 6 janvier 1952. Il y a donc exactement 71 ans et quelques jours. Comme si le temps s'était figé. Vous changez la date, le nom du journal et peut être celui de l'auteur et vous êtes on ne peut plus dans l'actualité. Force est de constater que rien ne semble avoir évolué, malgré l'amélioration colossale des infrastructures et celle de la qualité des véhicules ; malgré moult réformes du code de la route et des lois. Si l'article responsabilisait déjà le comportement des conducteurs, aujourd'hui c'est de l'ensemble des citoyens qu’il faut peut-être parler. Tous les conducteurs et j’en fait partie, sont quelques peu chauffards, les conducteurs mais aussi les motocyclistes, les cyclistes et les piétons ont des comportements irresponsables. Conduire à Marrakech où je me trouve en ce moment est un véritable calvaire pour les non habitués. 71 ans après cet article, le code de la route n'est applicable que quand il y a un agent de l'autorité dans les parages et à l’annonce des radars. Mettez les signalisations et les équipements que vous voulez, rien n'y fait. Seule l'uniforme dissuade quelque peu les conducteurs, les piétons ne se sentent point concernés par un quelconque respect du code de la route ou encore des feux de signalisations. Vert comme rouge, ils passent ou force le passage. Quant à la majorité des cyclistes et motocyclistes, ils ne se sentent même pas concernés et narguent sans vergogne les agents de l'autorité. Bien évidement qu'il faut durcir les sanctions, être plus vigilant et dissuasif, mais cela suffirait il? On ne peut ni assigner un gendarme à chaque conducteur, ni encore moins scruter en permanence le comportement de chacun des piétons? D’ailleurs les caméras installées n’ont pas amené la dissuasion escomptée Il faut que le conducteur, le piéton se sentent surveillés certes, mais c'est dans la tête de chacun qu'il faut construire un mécanisme pour rappeler les règles, avertir de la faute, réprimander en cas d'incartade. Le citoyen doit intégrer que la loi et les règles, notamment celles de la circulation, sont là pour le défendre et le protéger lui d'abord, avant les autres. Il doit les respecter au lieu de les craindre. J'avais huit mois d'âge quand Louis Gravier écrivait les lignes plus haut évoquées. Depuis les problèmes de la circulation se sont aggravés de manière exponentielle. En nombre d'accidents et de morts sur les chaussées, nous battons de tristes records. C'est dire surtout que les campagnes successives n'y ont rien fait et que les problématiques n'ont certainement pas encore été ni parfaitement étudiés, ni judicieusement maîtrisées. Évidemment qu'il faut que la persuasion et la vigilance augmente. Bien sûr qu'il faut des règles plus sévères et une application stricte des lois, mais c'est au niveau psychologique et comportemental qu'il faut peut-être aller chercher des solutions efficaces et pérennes. Le respect de la loi, le vivre ensemble, le comportement dans les lieux publics, le civisme tout court, doivent être au cœur de l'éducation et du système de l'enseignement. Le respect du code de la route, le comportement au volant, l'attitude sur un deux roues, ou simplement les agissements en marchant, ne sont en fait que des déclinaisons du comportement global du citoyen. Nous devrions probablement aller plus loin dans l'approche et étudier notre capacité d'orientation dans l'espace, notre perception de l'autre, notre rapport au danger, nos habilités motrices à maîtriser un engin, notre appréciation de la vitesse et bien d'autres aspects de notre comportement. Ce ne sont pas des campagnes sporadiques combien mal inspirées des fois, et encore moins la fameuse signature institutionnelle des bandes d'annonces qui vont y changer quelque chose. Si rien n'évolue au plan stratégique et du concept, dans 70 ans, on aura perdu encore des dizaines de milliers de vie et certainement mutilé des centaines de milliers de nos frères et sœurs. Et le texte de Louis Gravier serait hélas encore d'actualité. Je me rappelle avoir commis une chronique similaire le vendredi 22 avril 2016, du temps où j'avais tous les vendredis un temps de parole à Radiomars... Que le temps passe vite.