Pensez le Futur.
Dépistage néonatal pour quand au Maroc ?
Dr. Mounir Filali
Directeur du laboratoire de biologie médiale G Lab et secrétaire général de l’Alliance Marocaine des Maladies Rares (AMMR).
Le dépistage néonatal représente une avancée majeure dans le domaine de santé publique visant à détecter par des analyses biologiques dès la naissance certaines maladies qui sont rares asymptomatiques, à l’âge néonatal mais graves en absence de diagnostic et de prise en charge rapide et adéquate. Les erreurs innées endocrines bien que d’origine génétiques ont un impact global sur la morbidité et la mortalité des nourrissons, ce qui constitue une problématique de santé publique, engendrant des charges substantielles tant pour la société que pour le quotidien des enfants et leurs familles. Un diagnostic précoce, instauré avant la survenue des symptômes cliniques, permet de prescrire l’intervention appropriée et permet d’améliorer le pronostic.
Le début du dépistage néonatal remonte à 1963, où Guthrie et Susie ont établi un test pour détecter la phénylalanine dans des taches de sang collectés des nouveau – nés. Actuellement plus de 50 pathologies sont dépistées grâce à l’évolution et à l’avènement des techniques de spectrométrie de masse et de biologie moléculaire. Cela fait plus de 60 ans que le dépistage néonatal dans différents pays est instauré et obligatoire. Les programmes de dépistage internationaux inclus au minimum cinq maladies rares : phénylcétonurie, hypothyroïdie congénitale, mucoviscidose, hyperplasie congénitale des surrénales et drépanocytose. Plusieurs programmes l’ont étendu à d’autres maladies métaboliques. Ces programmes ont contribué à prévenir des handicapes irréversibles et potentiellement à améliorer le pronostic des nouveau-nés affectés, ainsi que leur qualité de vie.
Le programme du dépistage néonatal constitue une révolution dans le domaine de santé publique. Le processus du programme commence par la sensibilisation des parents de l’importance et l’intérêt du dépistage néonatal, suivi par la prise de quelques gouttes de sang entre le 3ème et 6ème jour, prélevées par piqûre au niveau du talon de bébé sur un papier buvard qui sera envoyé au Laboratoire d’Analyses Médicales. Si le dépistage est positif, un test diagnostic sera prescrit pour confirmer la maladie dépistée, ce qui permettra au médecin de prescrire le traitement approprié en permettant une vie quasi – normale pour les enfants atteints de maladies rares ainsi que pour leur famille.
Malheureusement le programme national de l’hypothyroïdie congénital qui a démarré en 2012 n’est pas étendu dans tout le pays. De ce fait le programme de dépistage néonatal devient maintenant une urgence à l’aube de la mise en place d’un système de santé national pouvant répondre aux besoins de la population. Ce qui permettrait de réduire significativement les facteurs de morbidité et mortalité liées à ces maladies, de sauver des vies, d’intégrer la prise en charge et de réduire les coûts aussi bien pour les familles que pour le système de santé.
A côté de cette initiative publique, le laboratoire G Lab que j’ai l’honneur de diriger, a lancé en 2014 la première plateforme de dépistage complète néonatal, avec la détection de 6 maladies : hypothyroïdie congénitale, mucoviscidose, hyperplasie congénitale des surrénales, phénylcétonurie drépanocytose et le favisme. A ce jour nous avons réalisé des milliers de tests et permis de sauver des vies et de prévenir des complications graves (retard mental).
Vivement le dépistage néonatal généralisé dans notre pays, en tant que pays moderne s’apprêtant à accueillir des manifestations de classe mondiale (coupe du monde). D’autres pays, au pouvoir d’achat comme le nôtre voire plus faible (ex. Egypte) l’ont fait.
Obésité et Tabagisme des problématiques à prendre au sérieux.
S’il est des problématiques dont on ne semble pas se soucier sérieusement malgré leur gravité et impact sur le devenir du pays, tout au moins selon ce qui filtre comme information et est publiées comme statistiques au Maroc, c’est celui du surpoids et de l’obésité, et celui du tabagisme.
Aujourd’hui, au Maroc, près du quart de la population est touchée par le phénomène de surpoids. Ils seraient, selon l'Atlas Mondial de l'Obésité édition 2023, de la Fédération Mondiale de l’obésité, quelques 21,6% de citoyens marocains concernés. Plus grave encore ce pourcentage n’est pas figé, puisque selon les prévisions de la même instance, il passerait à 47,9% à horizon 2035, c’est-à-dire dans un avenir proche. Parmi cette population qui serait atteinte, près de 5 millions de citoyens seraient alors atteints d’obésité morbide, donc présenteraient des complications graves en termes de santé.
Plus préoccupant encore, se sont les enfants qui seraient les plus concernés, puisque toujours en 2035, près de 30 % de nos enfants seraient atteints. Ils sont déjà quelques 20% aujourd’hui.
Le gouvernement marocain semble être bien conscient de la complexité de la problématique et ses conséquences extrêmement grave sur la santé publique et partant sur l’économie et les budgets du pays. Mais a t'il opposé à la problématique des remèdes efficients?
Le Ministère de la Santé Publique a bien mis au point une stratégie pour peser sur la tendance et l’inverser. Cette stratégie a même un objectif, celui de réduire le taux chez les enfants à 15% d’ici l’année prochaine, 2025… Sa stratégie est basée sur les mêmes armes et moyens que l’on retrouve un peu partout mais qui nulle part n’ont donné de véritables résultats.
• Le Ministère entend s’attaquer au diagnostic précoce et à une meilleure offre de soins. On ne peut être plus imprécis.
• Le Ministère entend aussi peser sur l’hygiène alimentaire, favorisant une alimentation saine et équilibrée, comme si c’était le ministère qui donnait directement à manger aux enfants et aux familles.
• En fin ladite stratégie, toujours selon le Ministère, repose également sur des actions à même de peser et d’améliorer l’environnement qui induit ou favorise la prise de poids.
On attendra fin 2024 pour voir si les chiffres vont véritablement s’améliorer et s’ils contredisent la tendance telle que projetée par la Fédération Mondiale de l’Obésité.
Sans être excessivement septique, on sait ici le sort de toutes ces stratégies que l’on nous a servi dans tous les domaines sans jamais les évaluer. Un bon Powerpoint qui nous projette sur un horizon tellement lointain est le tour est joué. Le terme est tellement éloigné qu’on ne peut qu’oublier les objectifs, sinon oublier l'existence même des soi-disant stratégies, carrément.
L’obésité est une problématique complexe, elle dépend du niveau de vie, des possibilités d’exercices physique, de l’urbanisme et de l’organisation de la vie.
Les enfants issues de familles de niveau économique moyen et plus bas sont les plus exposés. L’alimentation à ce niveau de vie a tendance à être composée de beaucoup de matières grasses saturés et de sucre. Le pain véritable base de la nourriture de nos concitoyens c’est du sucre, par exemple. Il n’y a qu’à voir le nombre grandissant de fastfood de tout genre proliférer, notamment dans les quartiers populaires et les aliments conditionnés dans le commerce, comprenant énormément de sucre et autres composants nocifs, les habitudes alimentaires des jeunes, pour comprendre la tendance.
Le plus étonnant est que l’exercice physique véritable moyen et sans doute le plus efficace pour limiter les dégâts n’est pas pris en compte dans la stratégie du gouvernement. Il n’est pas cité parmi les 5 piliers du nouveau modèle de santé mis en marche. Alors que le premier pilier de tout système de santé physique et mentale, d’ailleurs, doit être l’exercice physique.
L’autre problématique absolument préoccupante est le tabagisme. C’est quasiment tout le continent africain qui se trouve aujourd’hui impacté car cible de grandes campagnes poussant à la consommation des tabacs manufacturés et au vapotage.
Ils seraient quelques 3.500.000 fumeurs réguliers au Maroc. Soit quasiment 10 % de la population nationale, avec tous ce que cela induit comme conséquences sur la santé individuelle et partant pour la santé publique.
Ailleurs en Afrique cela est encore plus grave comme par exemple en Egypte premier pays en consommation des tabacs manufacturées, suivie de l’Afrique du Sud, de l’Algérie et de la République Démocratique du Congo. Le Maroc lui est septième sur le continent.
Là au moins les mesures et stratégies adoptées çà et là pour limiter les dégâts se sont avérées efficaces puis que 150 pays ont réussi à réduire la consommation des tabacs avec à leur tête le Brésil et les Pays Bas. Mais ils seraient tout de même 1.25 milliards de fumeurs adultes dans le monde…quand aux enfants ils se cachent pour fumer…
L’Obésité comme la consommation des tabacs manufacturés sont sans doute aucun de véritables dangers pour la Santé Publique dont il va falloir s’occuper sérieusement. Au Maroc il y a bien une loi, par exemple, qui interdit de fumer dans les lieux publics…quant à son application…C’est une autre paire de manche.
Mon ami Mustapha Guiliz me rappelle que les USA dépensent aujourd'hui 70 milliards US annuellement pour lutter contre l'obésité... Qu'en sera t il de nous dans une dizaine d'années...
Les messages de prévention sont ils vraiment efficaces ?
Les campagnes de prévention, et notamment celles contre l’obésité, la drogue ou le dopage sollicitent toujours plus notre attention.
Une étude menée en France avait démontré que certains messages de prévention sanitaire ont des effets paradoxaux, incitant les individus à consommer plutôt des aliments « à risque », c'est-à-dire gras, salés et sucrés, qu’à manger équilibré.
TROP DE MESSAGES BROUILLENT LE MESSAGE
Ces mises en garde sont-elles toujours opérantes sur les attitudes alimentaires ? Deux professeurs de l’École de management de Grenoble, Carolina Werle et Caroline Cuny, ont voulu en savoir plus en réalisant une expérience originale sur un échantillon de 130 étudiants. La première moitié de l’échantillon a dû regarder une publicité montrant un hamburger avec un message de prévention. La seconde a été exposée à la même publicité sans les recommandations sanitaires. Ces étudiants devaient ensuite choisir de recevoir un bon pour une glace (diététiquement incorrect) ou un sachet de fruits (correct). Le résultat a été contraire à ce à quoi on aurait dû normalement s’attendre : 82 % des participants ayant vu la publicité avec le message sanitaire ont choisi la glace alors que 62 % de ceux qui ont vu la publicité sans le message sanitaire ont encore choisi la glace.
En fait, il semble que, quand un message de prévention est associé à des publicités pour des aliments « riches », il ait pour effet d'encourager à consommer les aliments présentés plutôt que d’en dissuader. Le message servirait à déculpabiliser les personnes selon le principe paradoxal : « j’ai une bonne connaissance des bons comportements donc je peux me permettre des excès ». La proximité de deux messages effacerait aussi l’un des deux, selon cet autre grand principe de la communication qu’il ne faut pas vouloir faire passer deux messages à la fois. Trop de messages tuent le message !
L’ARGUMENT SOCIAL PLUS EFFICACE QUE L’ARGUMENT SANTE POUR CHANGER LES COMPORTEMENTS
Les campagnes de prévention sur l'obésité se concentrent en général sur l’argument santé, négligeant l’argument social. Il est vrai que ce dernier est difficile à manier au risque de stigmatiser (le surpoids amène à avoir peur du regard des autres et des moqueries).
La même équipe de recherche a mené sur ce sujet une autre étude auprès de 793 adolescents afin de confirmer ou non la pertinence de l’argument social.
Ceux-ci ont été exposés de façon aléatoire à des messages de prévention basés soit :
- sur les conséquences sociales d’une bonne ou mauvaise alimentation (« repas équilibrés, amis à volonté ; repas déséquilibrés, moqueries assurées » ;
- sur les conséquences pour la santé d’une bonne ou mauvaise alimentation (et donc plus classique comme type de message).
Là aussi, ils recevaient des bons leur donnant droit soit à un produit plus diététique (barre de céréales) soit à un produit plus sucré (barre chocolatée).
Au terme de l’expérience, l’argument social a finalement eu plus d’impact positif, amenant les participants ayant vu ce type de message à faire un choix alimentaire plus sain que ceux ayant vu l’argument santé.
UNE REFLEXION SUR LES EFFETS NON MAÎTISES DES MESSAGES
Les résultats de ces deux expériences sont à méditer pour éviter de rééditer les mêmes erreurs, en particulier au Maroc. Ils montrent bien que les messages préventifs ont des effets paradoxaux qui ne sont pas toujours bien maîtrisés. Ils démontrent également que l’argument santé n’est pas toujours le meilleur choix mais qu’il faut savoir « ruser » quelque peu avec nos représentations mentales pour obtenir un réel succès en termes de santé publique.
Tirant les leçons de la première expérience, Carolina Werle avait déjà exposé plusieurs pistes de réflexion pour un meilleur impact de la prévention :
- bien séparer message sanitaire et publicité ;
- privilégier l’image par rapport au texte, comme l’ont bien montré par exemple les campagnes anti-tabac (et comme le font plus souvent les anglo-saxons).
Enfin, signalons que le quotidien suisse, « Le Temps », rapportant cette étude, avait indiqué avec quelque humour « qu’en Suisse, où il n’existe pas de messages sanitaires de prévention de l’obésité, la part d’obèses est de 9% chez les hommes, et de 8% chez les femmes. En comparaison, l’Union européenne affiche une moyenne de 15,5% » (chiffres 2012) !
Pour conclure, il semble que nous sommes toujours dans l'ambivalence dans la communication sur ce sujet, avec comme choix "faire peur" ou faire honte socialement "tu n'es pas comme les autres et ton statut social te l'interdit"
Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM)
Références:
- Werle, Carolina O.C., et Cuny, Caroline , The boomerang effect of mandatory sanitary messages to prevent obesity, ResearchGate, September 2012 Marketing Letters 23(3) DOI:10.1007/s11002-012-9195-0
The Boomerang Effect of Mandatory Sanitary Messages to Prevent Obesity, Association for Consumer Research.https://www.acrwebsite.org/volumes/16062/volumes/v38/NA-38
OVERVIEW
A variety of prevention measures are being adopted to counter obesity. One of them is to include health sanitary messages on advertisements for food products. We tested the efficacy of this type of measure in an experimental study with 131 participants who were randomly exposed to an advertisement for a hedonic product containing or not a sanitary message. Implicit memory representations (priming protocol), explicit attitudes (questionnaire) and a behavioral measure of food choice (healthy versus unhealthy snack) were collected. Results showed that participants associated negative concepts more easily to the product when the advertisement was presented without the sanitary message, while there were no differences in the explicit attitudes. Moreover, the choice of a healthy snack doubled in the absence of sanitary message. Contrary to its objectives, the obesity prevention sanitary message fills in consumers’ need for justification leading to a greater acceptability of the advertised product and increased choice of an unhealthy snack.
Le syndrome de Rett une maladie neurologique lourde
Le syndrome de Rett est une maladie neurologique d’origine génétique. Il atteint quasi-exclusivement le sexe féminin en apparaissant entre 6 et 24 mois après la naissance.
Pathologie très handicapante, le syndrome de Rett conduit à des déficiences physiques et intellectuelles graves, affectant presque tous les aspects de la vie quotidienne de l’enfant que ce soit sa capacité à parler, à marcher, à manger, à bouger les yeux … ou même à respirer facilement. L’enfant continue cependant à comprendre et à communiquer son humeur et son émotion à sa façon.
UN HANDICAP LOURD, PRECOCE ET PROGRESSIF
Le syndrome de Rett apparaît en général entre les 6 et 24 premiers mois de vie de la petite fille. Le développement psychique et moteur s’altère progressivement. De façon typique, la petite fille se frotte et tord ses mains de manière répétitive ; son intérêt pour son environnement se perd que ce soit à l’égard des personnes ou des objets. Ce tableau se complique souvent de crises d’épilepsie puis de l’apparition d’une scoliose. L’enfant peut vivre pendant des années, voire des dizaines d’années. La maladie n’est pas en effet mortelle, mais ce sont les nombreuses complications, surtout cardiorespiratoires et nutritionnelles, qui raccourcissent l’espérance de vie de ces petites filles.
UNE GESTION MULTIDISCIPLINAIRE DE LA MALADIE
Il n’existe pas de traitement pour le syndrome de Rett, la prise en charge se basant sur la gestion des symptômes. Il faut maintenir la mobilité du malade, prévenir les déformations squelettiques et conserver de bonnes positions par des appareillages portés jour et/ou nuit. Le maintien d’une certaine qualité de vie implique aussi la mobilisation équipes pluridisciplinaires comprenant, outre les médecins, des kinésithérapeutes, psychomotriciens, ergothérapeutes, diététiciens… Des traitements symptomatiques doivent par ailleurs être prescrits afin de soulager les différentes manifestations respiratoires, cardiovasculaires et les crises convulsives.
PRISE EN CHARGE DES TROUBLES DE LA COMMUNICATION
Les fillettes malades sont privées de communication verbale. Il faut alors essayer de comprendre ce qu’elles tentent de dire, en décodant les postures, les mimiques, les regards, les cris, les pleurs… On met en place ensuite une communication au moyen d’images représentant des objets, des personnes ou des actions de la vie quotidienne pour faciliter les échanges.
UNE ORIGINE GENETIQUE MAIS NON HEEREDITAIRE
Ce trouble concerne 1 naissance sur 10 à 15 000, ce qui représente 9 000 nouveaux cas chaque année dans le monde et une vingtaine au Maroc. Il provient de la mutation d’un gène sur le chromosome sexuel féminin X : plus précisément, il s’agit d’une néo-mutation, c’est-à-dire une mutation qui n’est pas portée et héritée de la mère ou le père, mais qui apparaît chez le futur bébé lors de son stade embryonnaire.
DES ESPOIRS A L’HORIZON ?
Ce syndrome fait l’objet actuellement d’une recherche médicale très dynamique. De nouvelles thérapeutiques, dont certaines sont en voie d’essai, permettront déjà certainement de réduire et maîtriser les problèmes cardiorespiratoires, sources des complications les plus graves. A plus long terme, tous les espoirs des familles reposent sur la thérapie génique susceptible d’apporter une amélioration significative et même la guérison. Son principe reposerait sur le remplacement du gène défectueux par l’introduction d’un gène normal et fonctionnel dans les cellules nerveuses, les neurones.
LE DESARROI DES FAMILLES AU MAROC
Comme le montre la description ci-dessus de tous ses aspects, cette affection implique de la part des parents au Maroc beaucoup de sacrifices, tant personnels que financiers. Bien des familles sont incapables d’y faire face avec une réelle efficacité et la prise en charge médicale est souvent défaillante. Face à toutes ces difficultés, des parents se sont mobilisés en créant, en 2015, l’association marocaine du syndrome de Rett. Leur énergie a permis de sortir de l’anonymat ce terrible mal mais il reste beaucoup à faire pour que tous ces enfants atteints puissent vivre dignement.
L’ASSOCIATION MAROCAINE DU SYNDROME DE RETT (AMSR)
L'association a été créée en 2015 par Monsieur El Mokhtar Mustapha. Elle a organisé sa première journée d'information et de sensibilisation à Rabat en mars 2017.
El Mokhtar Mustapha EST EGALEMENT MEMBRE FONDATEUR ET MEMBRE DU BUREAU DE L’ALLIANCE DES MALADIES RARES AU MAROC
Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM)
SITES UTILES
Orphanet : Grand site de référence sur les maladies rares, destiné aux professionnels et au grand public : https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/index.php
ALLIANCE maladies rares : http://www.alliance-maladies-rares.org/
EURORDIS http://www.eurordis.org/
Maladie cœliaque, une maladie caméléon à large spectre clinique
La maladie cœliaque ou intolérance au gluten est une pathologie chronique, qui touche les intestins, suite à l'ingestion de gluten. Le diagnostic de ce trouble est souvent difficile et tardif : avec des caractéristiques très variés, la pathologie est souvent comparée à un véritable caméléon clinique ! Il n'existe toujours pas de traitement curatif et sa seule résolution réside dans l'exclusion de tout gluten de l'alimentation générale. Cette affection fait partie des maladies auto-immunes, qui regroupent un ensemble de maladies - près d’une centaine - dues à une attaque de notre système immunitaire contre des éléments de notre organisme : un processus d’auto-destruction en quelque somme !
Dans le cas de la maladie cœliaque, il s'agit plus précisément d'une intolérance (et non d'une allergie) à un composant du gluten, la gliadine (ensemble de protéines constituant les farines de certaines céréales, dont le blé, le seigle, l'orge, l'avoine). Le malade présente à la base une prédisposition génétique de type HLA et son organisme va produire des anticorps qui vont attaquer la muqueuse des villosités intestinales.
Passons donc en revue ce qu’est la maladie et les actions de l 'ASSOCIATION MAROCAINE DES INTOLERANTS ET ALLERGIQUES AU GLUTEN (AMIAG) qui oeuvre au Maroc pour sensibiliser la population à ce trouble.
QUE SAVOIR SUR LA MALADIE COELIAQUE ?
La maladie cœliaque (MC) est donc une maladie auto-immune, plutôt féminine, où le système immunitaire attaque la paroi de l’intestin grêle induisant des dommages et des troubles très divers dans l’absorption du fer, du calcium, et des vitamines et de multiples autres complications.
DES MANIFESTATIONS PEU CLAIRES ET DEROUTANTES
Elle est difficile à diagnostiquer à cause de ses multiples manifestations. D’une affection de nourrissons et d’enfants en bas âge et dont les signes typiques se limitent à l’appareil digestif (diarrhées, vomissements, état irritable, cassure de la croissance), la maladie cœliaque est devenue ces dernières décennies une pathologie de l’adolescent et de l’adulte et dont les manifestations sont très étendues. Des douleurs articulaires, une ostéoporose, des anémies, des fausses couches à répétition, des aphtes buccaux, une dermatite ou même encore des maux de tête, une fatigue chronique, une anxiété, une dépression …constituent le large spectre clinique de la maladie. Elle peut d’ailleurs rester plus ou moins « silencieuse » pendant des années tout en poursuivant un travail de destruction sur l’intestin et d’autres organes.
UN MAL SOUS-DIAGNOSTIQUE
De ce fait, la maladie cœliaque chez l’adulte est bien souvent découverte au stade de complications. On estime souvent d’ailleurs que le délai de sa mise en évidence est de 13 ans et que, pour chaque cas détecté, en particulier chez l’adulte, 8 resteraient ignorés.
Le diagnostic de la maladie cœliaque repose sur la recherche de substances particulières, responsables d’attaques sur l’organisme et appelées auto-anticorps (les anti-transglutaminases) et sur la découverte d’une atrophie des replis de la paroi intestinale (les villosités) après la réalisation d’une biopsie duodénale.
Les complications de la maladie cœliaque peuvent entraîner des cancers intestinaux, de l'œsophage, des lymphomes, ulcères intestinaux, ou ostéoporose.
UN REGIME CONTRAIGNANT ET COÜTEUX
L’application de ce régime contraignant demeure toujours difficile en temps ordinaire du fait de l’absence d’un étiquetage obligatoire sur la présence du gluten dans certains pays comme le Maroc (à la différence de la France), alors que ce nutriment est présent dans la plupart de produits très divers (pain, farines, pâtisserie, pâtes, charcuterie…) et souvent insoupçonnés (médicaments, rouge à lèvres, dentifrice, colle, bonbons, sauce à salade, plats cuisinés…)
L’ASSOCIATION MAROCAINE DES INTOLERANTS ET ALLERGIQUES AU GLUTEN (AMIAG)
Fondée en 2013, l’AMIAG a su s’imposer rapidement comme l’association nationale de référence pour la maladie cœliaque au Maroc et est reconnue comme telle par ses partenaires à l’étranger.
Comptant près de 1 000 adhérents, elle a mis en place ou organise :
- la journée nationale de la maladie cœliaque chaque année en mai, avec des conférences pour les malades ;
- des ateliers culinaires mensuels (couronnés épisodiquement de concours de cuisine festifs) animés en particulier par le Dr Maria Chentouf, une des meilleures cheffes cuisinières en recettes sans gluten ;
- une grande fête annuelle pour les enfants cœliaques (mélangeant à la fois un spectacle, de la musique, des jeux et des conférences médicales) ;
- des conférences scientifiques avec des experts nationaux et internationaux, en particulier lors d’événements des professionnels de santé (comme Officine Expo) ;
- des aides alimentaires et des dons de moulins à céréales aux familles les plus pauvres, grâce au concours d’autres associations caritatives et de sponsors divers, lors des manifestations énumérés précédemment.
Enfin dernier succès et pas le moindre, L’Institut Marocain de Normalisation « IMANOR » et l’Association Marocaine des Intolérants et Allergiques au Gluten ont établi en 2023 un partenariat visant à promouvoir les produits alimentaires sans gluten sur le marché marocain, à travers la mise en place d’un label national « Sans Gluten ». Les règles fixant les critères et modalités d’attribution de ce Label ont été élaborées en concertation avec l’AMIAG et autres parties prenantes.
Enfin, l'AMIAG organise une journée de sensibilisation à la maladie cœliaque le 10 février 2024 Cette journée sous le thème de " La Maladie Cœliaque & son Régime Sans Gluten à vie " se tiendra au Théâtre du Complexe Culturel Sidi Belyout – Casablanca. L’AMIAG profitera de cette journée également pour organiser avec ses adhérents son Assemblée Générale Ordinaire.
Dr Khadija Moussayer Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente de l’AMIAG
OVERVIEW
Celiac disease is a serious autoimmune disease that occurs in genetically predisposed people where the ingestion of gluten leads to damage in the small intestine. It is estimated to affect 1 in 100 people worldwide, but only about 30% are properly diagnosed. The first and most important step in treating celiac disease is to stop eating gluten.
The Moroccan association of those intolerant and allergic to Gluten (AMIAG), chaired by Jamila Cherif Idrissi , was created by civil society people and members of the medical and paramedical corps with the aim of informing and raising awareness to the population to these pathologies as well as the unification of the efforts and the assistance to lend to the people suffering from it
Un vent du renouveau souffle en Afrique!!!
La CEDEAO qui n’est plus ou moins qu’un framework hérité de l’époque coloniale, n’a pas d’objectif global partagé par tout ses membres et a toujours failli pour rassembler les états ouest africain. Lorsque le Maroc avait déposé sa demande pour intégrer cette communauté “économique”, complétant le puzzle logique d’une liaison commerciale terrestre entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, sa lettre est resté sans réponse alors que les voix de la raison imposaient cette alliance. Les voix de la haine ont tout fait pour faire capoter ce projet d’alliance avec le Maroc.
Nous pouvons nous au Maroc qu’accueillir favorablement cette décision très courageuse du Mali, Burkina Faso et Niger de quitter la CEDEAO. Notre projet d’ouverture vers l’atlantique a été très bien compris et assimilé par ces pays qui ont été visionnaire et ont vu comment le Maroc par sa position géographique stratégique pourrait leur procurer l’eldorado économique souhaité. L’histoire nous a montré que seulement par le commerce équitable et libre qu’un pays peut s’enrichir.
Il faut maintenant travailler ardemment afin de sécuriser ces voies commerciales terrestres.
Vous quittez Bluwr.
We cannot guarantee what's on the other side of this link:
https://twitter.com/CoolTheCucumber/status/1751692070819889407
Absence
Sur la toile des âges
l'ombre danse
en silence
Un corps décapité
une énigme en abondance,
Les courbes s'évanouissent
dans le vide
profond
Un mystère enraciné
un désir fécond,
De réinventer le monde
cette quête immortelle
Traits effacés
je médite
le cœur rebelle
Dans l'âme de l'œuvre
je m'élance, éperdue,
Dans cette absence puissante
d'une tête perdue
À la recherche du sens
une énigme latente,
Un beau mystère
des repères en suspens.
Une toile silencieuse
sans voix ni loi,
J'aime m'y égarer
m'enfoncer dans le froid,
Oublier délibérément
Règles et lois
Et me fondre
dans cette nuit
en communion
Avec le desordre
Dans cette absence
surgit l'infini
lumineux
Le mystère de l'âme
un récit silencieux,
Un questionnement
une philosophie éternelle
Et sans concepts
Du non-sens émerge
une beauté nouvelle.
Pourtant
dans cette absence
une vérité se cache,
Mon regard la capte
elle se fait douce attache
Corps sans tête
sans idées
Silence...
Une belle absence
qui est aussi naissance
Houda Elfchtali
20 Septembre 2023
Droits d'auteur
réservés
La Whey Protein est incontournable dans le monde du Sport
Partie 2
3) La Whey protein et la récupération :
Après un entrainement intense, les muscles subissent des micro-déchirures.
La whey protein fournit une quantité importante d’acides aminés essentiels en particulier la leucine. C’est un acide aminé qui joue un rôle crucial dans la synthèse des protéines.
Sa consommation peut accélérer la récupération et réduire les marqueurs des dommages musculaires facilitant ainsi la récupération chez les athlètes après un entrainement intense.
Certaines études ont été menées pour déterminer les effets de la Whey protéin sur la prévention de l’inflammation. Les scientifiques ont découvert que la whey protein entraine la réduction des paramètres d’inflammation comme l’ALAT et l’ASAT (deux paramètres d’inflammation).
LaWhey protein aide à réduire les niveaux de Cortisol (une hormone liée au stress),
4) Whey protein et les sportifs d’endurance :
La Whey protéine peut aussi être bénéfique pour les athlètes d’endurance. Elle peut aider à soutenir la récupération des muscles après des entrainements intenses et prolongés. Elle fournit une source de protéine qui permet aux athlètes d’endurance de maintenir leur masse musculaire et accélérer leur récupération après l’effort.
Le taux de digestion rapide de la whey protéin fournit une source rapide d'acides aminés qui peuvent être absorbés par les muscles pour réparer et reconstruire le tissu musculaire.
Mouna Ben Mhamed
Enseignante à l’Institut Supérieur du Sport et de l’éducation Physique du Kef, Tunisie.
Membre du Laboratoire de Physiologie de l’exercice et Physiopathologie (Faculté de Médecine de Sousse, Tunisie).
Ancienne membre fédérale, présidente de la commission d’organisation de la fédération tunisienne d’athlétisme, de la fédération de boxe et vice-présidente de la fédération tunisienne de culturisme.
Bibliographie
Santos PC, Libardi CA, Nóbrega SR, de Carvalho MB, Galan BSM, de Freitas EC. Effect of Protein and Carbohydrate Combined with Resistance Training on Muscular Adaptation. Int J Sports Med. 2021;42:259-63.
Pasiakos SM, McLellan TM, Lieberman HR. The effects of protein supplements on muscle mass, strength, and aerobic and anaerobic power in healthy adults: a systematic review. Sports Med. 2015;45:111-31.
Naclerio F, Larumbe-Zabala E. Effects of Whey Protein Alone or as Part of a Multi-ingredient Formulation on Strength, Fat-Free Mass, or Lean Body Mass in Resistance-Trained Individuals: A Meta-analysis. Sports Med. 2016;46:125-37.
Dudgeon WD, Kelley EP, Scheett TP. Effect of Whey Protein in Conjunction With a Caloric-Restricted Diet and Resistance Training. J Strength Cond Res. 2017;31:1353-61.
Huang WC, Chang YC, Chen YM, Hsu YJ, Huang CC, Kan NW, et al. Whey Protein Improves Marathon-Induced Injury and Exercise Performance in Elite Track Runners. Int J Med Sci. 2017;14:648-54.
Roberson PA, Romero MA, Mumford PW, Osburn SC, Haun CT, Vann CG, et al. Protein Supplementation Throughout 10 Weeks of Progressive Run Training Is Not Beneficial for Time Trial Improvement. Front Nutr. 2018;5:97.
La Whey Protein est incontournable dans le monde du Sport
Dr. Mouna Ben Mhamed
Science-santé
Partie 1
Le désir d’améliorer les performances sportives et le souhait d’être sur le podium durant plusieurs années et l'interdiction absolue des médicaments qui améliorent les performances ont doublé la pression subie par les athlètes afin d’améliorer leurs performances physiques.
Cependant, les athlètes, quel qu’il soit leur niveau, s’ils font partie de l’élite ou non, sont constamment à la recherche des moyens pour améliorer leurs performances sportives, diminuer le risque de blessure et parfaire leur récupération.
Depuis de nombreuses années, les compléments alimentaires hyperproteinés sont devenus populaires et d'une grande importance dans le milieu sportif. Ces produits vendus dans les magasins spécialisés ou les parapharmacies sont généralement des dérivés du lait mais aussi du blanc d’œuf ou du soja.
Cependant l’apport alimentaire peut également avoir un impact sur les adaptations à l’entraînement. Parmi les nombreux suppléments étudiés, la whey protéine (lactosérum).
1)LA WHEY PROTEIN
Elle est également connue sous le nom de Protéine de lactosérum ou encore appelée petite lait. Elle est issue de fabrication du fromage. Elle correspond à la partie liquide jaune-verdâtre qui se sépare du lait caille (qui est la partie solide) produit lors de la coagulation du lait. Il est composé majoritairement (à plus de 90 pourcent) d’eau, de sels minéraux, de sucre, de protéines et de très peu de matière grasse.
La protéine de lactosérum est considérée comme la référence en matière de suppléments protéiques car elle contient une teneur en acides aminés essentiels plus élevée que les autres suppléments protéiques. De plus, le composant acide aminé de la protéine de lactosérum présente un schéma similaire à celui des acides aminés des muscles squelettiques humains. Par conséquent, il est absorbé plus rapidement que les autres sources de protéines.
2)La Whey protéin et l’hypertrophie musculaire :
La supplémentation en protéine de lactosérum est largement utilisée par les athlètes entraînés en force dans le but d’améliorer la masse musculaire.
La Whey protein est riche en acides aminés essentiels pour la croissance musculaire.
Après un entrainement intense, les fibres musculaires endommagées nécessitent une réparation. La consommation de Whey avec sa forte concentration en acides aminés, agit directement sur les muscles délivrant les nutriments nécessaires pour leur réparation et leur croissance.
Les Aventures de Lavinia Merini - Deuxième Partie
« Surtout, ne la stimulez pas trop ! » recommandait sans cesse le psychiatre qui suivait Lavinia depuis qu’elle avait deux ans. « Beaucoup de calme, voilà ce qu’il lui faut ! Et de l’exercice physique, des travaux manuels. Sortez-lui la tête de ses bouquins et ça finira par s »arranger ! » affirmait-il, sûr de lui, avant de reconduire, les poussant presque, les parents et la gamine vers la porte du cabinet huppé de Neuilly avec un soupir de soulagement, sans jamais dire au juste ce que c’était que « ça ».
Comme tout s’imprimait en Lavinia comme en une pâte molle, elle retenait tout ; comme elle n’avait ni l’intelligence d’utiliser ses dons ni, ce qui est autrement plus grave, l’ambition d’en tirer parti, elle était à l’âge vénérable de douze ans une fillette accomplie sachant écrire, composer des vers, jouer du piano et du violon, monter à cheval, nager, coudre et tricoter et n’avait d’autre désir que d’être une héroïne de conte. Par ailleurs, elle écrivait des vers ronflants dans un style ampoulé, jouait joliment mais avec peu de patience, perdait des mailles et éreintait ses montures. Que le lecteur n’en veuille pas à Lavinia de n’être ni intelligente ni gentille, ni même intéressante.
Adolescente, Lavinia était malingre, montée toute de guingois avec des bras immenses et des jambes très courtes. Il y avait encore en elle du singe et du fœtus mais comme on ne l’exposait jamais, au grand jamais, aux enfants de son âge, elle n’en sut rien pendant longtemps ou feignit de n’en rien savoir. Lavinia aimait d’autant plus les tableaux qu’ils lui rappelaient cruellement ce qu’elle voyait de sa laideur. Les belles dames des tableaux lui reprochaient impitoyablement le bombement grotesque de son front, ses yeux globuleux, ses lèvres qui se recourbaient respectivement vers un nez en trompette et un menton bulbeux que traversaient épisodiquement de douloureuses purulences. Le jour où elle vit qu’elle ne ressemblait plus au joli prince du souterrain, elle pleura parce qu’elle se sur irrémédiablement bannie de la cour qu’elle s’était forgée en ses irréels désirs.
Il y aurait un bien triste roman à tisser des lamentations muettes de Lavinia mais retrouvons-la où nous l’avons laissée, devant le thé à présent presque tiède dont elle avait bu les deux-tiers. Lavinia n’avait jamais rencontré Henry Charles Selwyn, qui signait « Charles » les lettres électroniques au français impeccable que Lavinia recevait régulièrement depuis deux mois. Le prévôt de Saint Agnes College, sir Cecil Dawnson, ancien chimiste un peu farfelu et passionné de génétique, était décédé ; on avait nommé, pour lui succéder, Helena Macpherson, professeur émérite en littérature française du XVIe siècle. Suite à une concaténation de promotions, Charles Selwyn, chargé d’organiser l’enseignement des Modern Languages, avait recruté Lavinia au pied levé pour lui confier les heures d’enseignement qu’il ne pouvait plus assurer. C’était elle qui l’avait d’abord contacté au sujet d’un article qu’il avait écrit, puis elle avait été fascinée par la réputation de Saint Agnes College, le dernier college de l’Université d’Oxford à n’accueillir que des jeunes gens mais où les femmes enseignaient en vertu d’une tradition recouvrée durant les années 1970 alors que l’un après l’autre, les colleges d’Oxford devenaient mixtes. À Saint Hilda, à Sommerville, à Lady Margaret Hall, on s’inquiétait autant de la déferlante de joues picotées de poils et d’acté qu’on craignait, à Oriel et à Christ Church, l’invasion juponnière. Peu à peu Oxford se féminisa ; les tuxedos que portaient les jeunes gens sous leurs gowns côtoyèrent la chemise blanche au col un peu entrouvert et la jupe un peu trop courte des étudiantes ; au reste, la tenue formelle n’était plus portée que pour les solennités de la matriculation, des examens et des remises de diplômes. Dans la tourmente, Saint Agnes tint bon ; et comme un dernier pied-de-nez à la mixité générale, parce que Saint Agnes était un ancien couvent proche des Carmes et des Dominicains, on y nomma en grande pompe les premières female fellows d’Oxford. Lavinia remâchait cette histoire, tentant de s’imaginer ce que devait être cet ancien cloître, le dernier où ne résonnassent que des voix de garçons et où pourtant les femmes régnaient encore, mères-abbesses de monastère double, supérieures de ne gouverner que des hommes, avec des hommes. En sortant du café, elle lança un regard au miroir puis baissa les yeux pour ne pas trop voir l’affolement de ses mèches brunes sur son front trop gras, les angles un peu trop nets du menton et de la mâchoire sur un cou un peu trop maigre, l’évasement meringué de ses jupes qui faisait sa taille trop fine et ses épaules trop tombantes. La serveuse, la saluant, sourit à la jeune femme à l’accoutrement anachronique, étrangement belle avec ses grands yeux d’un brun strié de jaune ; et comme Lavinia lui rendit son sourire, la serveuse, hésitante puis tout à coup saisie, se retourna vers son collègue et murmura : « Lavinia Merini ! »
En traversant High Street, Lavinia n’était plus, d’une extrémité à l’autre de ses mains moites, qu’un tas de nerfs et d’angoisse guidé par des yeux un peu exorbités de crainte de manque l’étroit St. Agnes Passage, entre Oriel Street et King Edward Street, juste en face de Saint Mary. Escortée de ses deux valises, Lavinia n’avait qu’une conscience vague, strictement cérébrale, d’être à Oxford.
Un portier précédait Lavinia à travers les volées de marches où le pas s’amuïssait sur un épais tapis. Lavinia n’avait pu qu’entrapercevoir la fontaine représentant Sainte Agnès, entre les quatre parterres de pelouse, le mur de grès du Hall qui se découpaient en ciselures de cire pâle crénelée entre le plomb du ciel et le vert sombre des pelouses. Contre le mur, des rosiers continuaient de pousser leur fleurs dépenaillées et l’une d’elles, la moins abîmée, avait salué Lavinia avec condescendance pendant qu’une tortue hochait obséquieusement la tête.
Au bout de l’escalier, le portier ouvrit une pièce, annonça qu’il allait se charger des valises puis disparut. Assise à l’extrême bord d’un profond fauteuil, Lavinia tâchait de garder immobiles, collées à ses genoux, ses mains un peu trop moites. Était-ce le bureau de Charles Selwyn ? La salle était grande et sombre malgré les quatre hautes fenêtres qui se faisaient face, deux à deux, séparées par d’épais rideaux confondus avec la tenture d’un vert bleuâtre. À travers les rideaux alternaient les minces bandes d’un papier peint vert-de-gris strié de brun. Dans la cheminée ornée de cadres, un feu couvait sans bruit entre des blocs de charbon. Une horloge sonna, en chuintant, trois heures ; tout de suite, ce fut le concert des cloches et des carillons qui, de chaque tour, s’élançaient vers les nuages en se mêlant aux sifflements du vent entre les fenêtres mal jointes.
Miss Merini, pardon de vous avoir fait attendre !
XERODERMA PIGMENTOSUM : la maladie des enfants de la lune
Les enfants de la lune sont atteints d'une maladie héréditaire, le xeroderma pigmentosum (XP), qui provoque une hypersensibilité aux rayonnements ultraviolets. En l'absence de protection totale face au soleil, ils sont exposés à des cancers cutanés et des dommages oculaires graves qui nécessitent de nombreuses opérations chirurgicales.
DES CONDITIONS DE VIE « IMPOSSIBLES »
Les malades ne peuvent se déplacer sans danger que la nuit, un rythme qui bouleverse la vie des familles concernées
Il n’existe actuellement aucun traitement curatif et les mesures de protection sont contraignantes et coûteuses. Il faut ainsi compter près de 1 800 dhirams par mois pour l’achat des crèmes solaires et d’écran total, sachant que la consommation d’un tube d’écran par jour s’impose.
Le port d'équipements protecteurs s’impose également: chapeau, masque ou lunettes anti-UV, gants et vêtements spéciaux… Un masque de protection ventilé pour le visage coûte à lui tout seul environ 1 700 dirhams). Les familles doivent équiper les lieux de vie et de déplacement (maison, voiture…) de vitres, de lumières anti-UV (des ampoules LED qui ne diffusent pas d’UV)…
UNE PATHOLOGIE HEREDITAIRE
Le xeroderma pigmentosum (XP) est une pathologie génétique héréditaire, caractérisée par une sensibilité extrême aux rayonnements ultraviolets présents dans la lumière du soleil et dans certaines sources lumineuses artificielles.
Ce nom scientifique signifie en latin : derme sec et pigmenté : la peau est sèche et épaisse avec des anomalies variées de la pigmentation. La sévérité des atteintes et l'âge d'apparition varient considérablement et dépendent en partie de l'exposition solaire.
LES MANIFESTATIONS
Classiquement, elle se déclare par l’apparition dès les premiers mois d’érythèmes , de taches de rousseur et de dégradations graves de la peau.
Ces atteintes déclenchent des lésions cutanées souvent cancéreuses (dès l’âge de 2 ans) et oculaires (à 4 ans) à la moindre exposition au soleil. Ce risque de cancer est ainsi 4.000 fois plus élevé que dans la population générale. La pathologie peut s'accompagner également de troubles neurologiques : pertes de l'audition, microcéphalie, troubles du développement et réflexes tendineux diminués ou absents… et cela dans 20 à 30 % des cas.
Il existe aussi une forme atténuée mais sévère tout de même de la maladie, le XP variant. Présente chez un quart des malades environ, elle se traduit par l’apparition des premiers signes plus tardivement, entre 15 et 40 ans, et par une progression plus lente.
ORIGINE
Les rayonnements du soleil induisent régulièrement des mutations génétiques dans la structure de l’ADN de nos cellules. Ces altérations se réparent facilement chez un individu sain, à raison de milliers de fois par jour.
Les enfants de la lune sont par contre dépourvus de cette capacité de réparation, d’où une accumulation de mutations dans les cellules de la peau et des yeux. Des protéines anormales sont produites et des cellules tumorales apparaissent.
Par ailleurs, la maladie, touchant les deux sexes, est récessive : les deux parents sont porteurs du gène déficient mais n’ont pas développé la maladie, les enfants malades ont reçu les deux gènes mutés des parents.
DIAGNOSTIC
La maladie est diagnostiquée assez tôt, des brûlures apparaissant dès les premières expositions au soleil. Le diagnostic doit se faire dès la petite enfance . Pour le confirmer, on pratique une biopsie en prélevant des cellules appelées fibroblastes situées dans le derme (couche profonde de la peau, recouverte par l'épiderme)
LA FREQUENCE DE LA MALADIE
On estime que le XP toucherait environ 1 personne sur un million aux Etats-Unis et en Europe. Elle est beaucoup plus élevée au Japon et surtout au Pakistan et en Afrique du Nord (au moins 1 sur 100 000). Cette forte fréquence est due à la forte consanguinité des populations, de par la tradition des mariages intrafamiliaux (entre cousins) qui perdure. Ainsi dans les pays arabes (et selon une étude du département de génétique médicale de l’Institut national d’hygiène marocain publiée en 2017), ce taux de consanguinité est de 15,25% au Maroc. Bien d’autres pays arabes dépassent ce taux : Algérie (22 à 25%), Liban (25%) ou encore Arabie Saoudite (51,3%)
En France, on recense, selon l'association française des enfants de la lune, 91 cas en France (chiffre 2017), la plupart étant d’origine maghrébine.
PREVENTION
Pour lutter contre ce mal, le traitement repose essentiellement sur la photoprotection : aucune parcelle de la peau ne doit être exposée à la lumière du jour. L’enfant devra vivre dans un environnement protégé contre tout UV, et cela grâce à un dosimètre, dont sont souvent dépourvus les familles au Maroc
Un enfant non protégé efficacement (comme c’est le cas pour beaucoup au Maroc, au Maghreb ou dans le reste de l’Afrique) ne survit pas en général au-delà de l’âge de dix ans. En cas de protection, il peut espérer vivre jusqu’à 20 ans et même un peu plus.
TRAITEMENT DES CANCERS
L'ablation chirurgicale des tumeurs est la règle. On réalise aussi des greffes de peau prélevée sur le malade lui-même pour favoriser la cicatrisation. Les autres traitements du cancer (chimiothérapie et radiothérapie) peuvent s’imposer quand la tumeur est difficile à opérer.
LA RECHERCHE PROGRESSE
L’espoir réside dans la thérapie génique : le remplacement du gène malade par un gène sain. C’est une technique dont la mise au point demande de nombreux efforts car il s’agit de pouvoir reproduire des cellules de peau, les modifier génétiquement et les greffer sur les malades sans qu'il y ait de rejet.
Une équipe de l'Inserm a fait cependant un pas important dans un autre domaine : elle a mis au point une crème sur des souris porteuses de la maladie, dont les premiers résultats sont encourageants. Cette crème ne remplacerait pas la photoprotection toujours aussi indispensable mais elle contient une molécule, fonctionnant sur le principe de la thérapie génique, qui aide à la réparation de l’ADN.
UN CONCERT CARITATIF EN 2019
Les enfants de la lune ont été mis à l’honneur au Maroc en avril 2019 grâce à l’initiative d’un club de passionnés de la Moto, les « skulls of Sahara Mc », qui ont organisé un grand concert de solidarité pendant trois jours, avec le soutien de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc (AMRM).
Enfin, on ne peut en terminer sans évoquer l’icône de la maladie au Maroc, Fatima Zahra El Ghazaoui. Elle est décédée en 2023, à l’âge de 31 ans. Nous n'oublierons jamais son optimisme inébranlable, sa joie de vivre malgré ses souffrances, et son engagement pour la cause de tous les enfants de la lune. Son père est président de l'Association de Solidarité avec les Enfants de la Lune au Maroc (A.S.E.L.M.) et membre du bureau de l’Alliance des Maladies Rares au Maroc
Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة
BIBLIOGRAPHIE
Xeroderma pigmentosum https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/OC_Exp.php?Lng=FR&Expert=910
ENFANTS DE LA LUNE – l’association https://www.enfantsdelalune.org/
L’étrange syndrome de l’odeur du poisson pourri
Le syndrome de l’odeur du poisson pourri, appelé la triméthylaminurie, est un désordre métabolique rare où l’organisme est incapable de transformer une substance volatile mal odorante (la triméthylamine) en une autre sans odeur (oxyde de triméthylamine). Cette pathologie est connue en anglais sous le nom de Fish odor syndrome » (FOS)
La triméthylamine (TMA) provient de certains aliments notamment les poissons de mer, les cacahuètes, les œufs et certains légumes. En l’absence de sa dégradation, elle s’accumule dans l'organisme et s’évapore par la sueur, l'urine et l'expiration, avec une forte odeur de poisson.
LES CAUSES
C’est une défaillance génétique de l’enzyme qui dégrade la TMA produite elle-même de la dégradation bactérienne intestinale d’aliments riches en ses précurseurs (choline, lécithine et carnitine). La TMA ainsi produite dans l’intestin sera rapidement transformée dans le foie et éliminée dans les urines sous forme d’oxyde de TMA.
L’enzyme peut être totalement absente et la maladie s’exprime alors chez les enfants dès la diversification alimentaire. Si cette absence est partielle, les mauvaises odeurs sont intermittentes.
Les personnes atteintes ont deux copies du gène défectueux . Les parents eux-mêmes peuvent n'avoir qu'une seule copie du gène défectueux et la pathologie sera transmise uniquement si les deux parents sont tous les deux porteurs d’une ou deux copies du gène défectueux ; ce qui signifie qu'une personne atteinte ne transmettra la maladie que si son partenaire est porteur.
LES SIGNES
Une odeur corporelle de poisson extrêmement désagréable que le corps dégage par la sueur, l’urine, la salive et l’haleine et même l’air expiré. L’intensité de cette odeur est variable d’une personne à l’autre et avec le temps. Ces symptômes difficiles à vivre peuvent entraîner un isolement, de l’anxiété et la dépression. On estime que plus de 200 personnes en seraient touchées dans le monde.
LE TRAITEMENT DE CE SYNDROME
Il n’existe actuellement aucun traitement curatif de la maladie. Les symptômes peuvent être fortement atténués par l’éviction de certains produits riches en TMA et ses précurseurs. Certains antibiotiques sont utiles en cures courtes pour réduire l’activité microbienne intestinale.
Se laver fréquemment avec un savon acide et faire des exercices intenses avec sudation suivis par un lavage permet aussi une réduction des odeurs.
Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار
Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie, Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Présidente de l’Alliance Maladies Rares au Maroc (AMRM)
اختصاصية في الطب الباطني و أمراض الشيخوخة
رئيسة الجمعية المغربية لأمراض المناعة الذاتية و والجهازية , رئيسة ائتلاف الأمراض النادرة المغرب
BIBLIOGRAPHIE
- S. Nicolas and al, Le « Fish odor syndrome » : une maladie socialement invalidante - Fish odor syndrome : A socially disabling disorder, La Revue de Médecine Interne
Volume 43, Issue 3, March 2022, Pages 178-180 https://doi.org/10.1016/j.revmed.2021.12.010
- Qu’est-ce que le syndrome de l’odeur du poisson ? Fréquence Médicale
https://www.frequencemedicale.com/oncothoracique/patient/25623-Qu-est-ce-que-le-syndrome-de-l-odeur-du-poisson
- Messenger J, Clark S, Massick S, Bechtel M. A review of trimethylaminuria: (fish odor syndrome). J Clin Aesthet Dermatol. 2013 Nov;6(11):45-8. PMID: 24307925; PMCID: PMC3848652.
OVERVIEW
Trimethylaminuria, or fish odor syndrome (FOS), is a condition characterized by the presence of trimethylamine (TMA)—a tertiary amine whose odor is described as resembling that of rotting fish—in the urine, sweat, and expired air.
POUR EN SAVOIR PLUS, D’AUTRES EXEMPLES DE MALADIES TRES RARES
On estime qu’une maladie est rare lorsqu’elle touche une faible fraction de la population. En Europe, le seuil est fixé à moins d’une personne sur 2 000. Certaines de ces pathologies ne peuvent concerner que quelques centaines de personnes dans le monde. Ainsi à titre d’exemple :
Progéria
La progéria, est une maladie génétique extrêmement rare qui accélère le vieillissement des nouveau-nés. Sa prévalence est exceptionnellement faible : 1 nouveau-né sur 7 000 000. Il n’y a pas de remède pour cette maladie génétique et la plupart des patients décèdent avant l’âge de 13 ans, atteignant exceptionnellement l’âge de 20 ans.
Atrophie hémifaciale progressive
Cette maladie affecte la peau, les muscles faciaux et les structures osseuses du visage. Elle n’implique généralement qu’un seul des plans de la tête (d’où son nom, hémifacial). L’atrophie unilatérale donne au patient un aspect très étrange, comme si la moitié de son visage était en train de se décomposer. Il n’y a pas de traitement pour cette affection, mais on emploie souvent la chirurgie esthétique pour en réduire le phénomène
L'ostéogenèse imparfaite
L’ostéogenèse imparfaite, ou maladie « des os de verre », est une affection génétique, caractérisée par une fragilité osseuse et une faible masse osseuse à l’origine de fractures à répétition, survenant à la suite de traumatismes bénins L'on compte environ un malade pour 10 000 à 20 000 personnes et elle ne peut donc être considérée comme "très rare"
L’ostéogenèse imparfaite chez l'enfant ainsi que ces troubles annexes peuvent être traitées par différents traitements médicaux et chirurgicaux : traitement des fractures : en évitant les immobilisations trop rigides et trop prolongées, lutte contre la douleur des fractures du tassement vertébral par des médications ou par des contentions, apport régulier de vitamine D avec des ajouts de calcium si besoin…
L’ALLIANCE DES MALADIES RARES AU MAROC (AMRM)
Depuis sa création en 2017, l’ALLIANCE travaille au quotidien avec beaucoup d’associations marocaines spécifiques pour une maladie donnée. Elle a d'ailleurs déjà signé des conventions de partenariat « stratégiques » avec 12 associations de patients : 1/Association de syndrome de Rett (AMSR) , 2/ Association de Solidarité avec les Enfants de la Lune au Maroc (A.S.E.L.M.) , 3/ Association de l’amyotrophie spinale (SMA) , 4 / association SOS Pku , 5/ association marocaine des malades d’angioedème héréditaire (AMMAO) , 6/ Association Marocaine pour la Santé de l’Enfant et de la Mère (AMSEM) , 7/ Association S.O.S Marfantime (S.O.S.M.) , 8/Association Prader Willi Maroc (P.W.M.) , 9/ Association Flamme d'Espoir pour les Autistes et les Patients atteints de la PKU , 10/ Association marocaine pour les enfants souffrant d’ostéoporose (Ostéogenèse imparfaite) A.M.E.O.S , 11/ Association Marocaine de Mucoviscidose (AMM) , 12/ Association Fragile X Maroc (FxMa) .
Au sein du bureau de l’Alliance, la présidente est entourée notamment du : Dr Fouzia Chraibi, ,Vice –Présidente , Dr Mounir Filali, Secrétaire général, M Mohammed Elaidi, Secrétaire général adjoint, Mme Najat Kababi, Trésorière et de Mme Fatima Lahouiry, Trésorière adjointe
Attention à vos yeux devant les écrans de portables ou d’ordinateurs !
Le travail et les activités de loisirs sur ordinateur (ou également sur portable, tablette…) sollicitent beaucoup les yeux et il est nécessaire de bien veiller à une bonne installation de son poste de travail ainsi qu’au rythme de travail à observer pour éviter la sécheresse oculaire et/ou les maux de tête qui peuvent aller jusqu'à une sécheresse persistante, une pathologie qu'on appelle le syndrome sec.
Ce syndrome sec est d’ailleurs une pathologie beaucoup plus fréquente qu’on ne le croît, quand on sait que près de 10 % des adolescents en sont atteints (notamment à cause de la lecture trop intensive de vidéos sur les portables) et qu’elle concerne 20 % des plus de 70 ans. Cette sécheresse peut aussi un révélateur d’affections beaucoup plus graves comme la maladie de Gougerot-Sjögren.
LE BON USAGE DES ECRANS
L’écran d’un ordinateur doit être perpendiculaire à la fenêtre pour réduire les reflets et les différences de luminosité (et en privilégiant toujours un éclairage modéré dans un espace clos), espacé de 50 à 70 cm des yeux et situé plus bas que la ligne d'horizon de l’œil de sorte à toujours regarder vers le bas. De la sorte, les paupières recouvrent une partie de l’œil, réduisant ainsi l'exposition du globe oculaire à l'air ambiant. Enfin, évitez de lire ou d’écrire sur des fonds sombres et préférez les fonds clairs et une grosse taille de caractère. Le même type de précautions doit être pris si on utilise intensément son smartphone, surtout quand on regarde des vidéos, comme le font notamment beaucoup de jeunes enfants.
Il est en effet important de préciser que le taux de clignement des yeux chute fortement lors de la lecture devant un écran : sa cadence tombe assez rapidement, et, sans même s'en rendre compte, de 3 à 4 fois par minute contre 15 en moyenne normalement, ce qui fragilise davantage la qualité du film lacrymal. Chaque clignement permet de redistribuer une nouvelle couche de larme à la surface des yeux et d'éliminer par le fait même la vieille couche. D'où l'importance de prendre le temps de cligner des yeux volontairement et de faire des pauses hors écran régulièrement d’au moins 5 minutes chaque heure ou de 15 minutes au bout de deux heures.
LE SYNDROME SEC
Ses manifestations, liées à une altération quantitative ou qualitative des larmes, sont très variables : sensation de corps étranger, de brûlures, rougeur oculaire, sensibilité à la lumière vive, trouble visuel intermittent ou même larmoiement excessif paradoxal. Dans certains cas, on constate une difficulté à mouvoir les paupières ou à ouvrir spontanément les yeux le matin au réveil. Ce déficit en larmes expose même à la survenue d’une kérato- conjonctivite lésant la cornée ou pire de la complication cornéenne la plus sévère, des ulcères cornéens susceptibles de se perforer.
Quand un syndrome sec persiste ou s'aggrave et se traduit aussi par un assèchement d’autres secrétions (de la bouche, de la peau, des bronches), il faut consulter non seulement un ophtalmologue mais aussi souvent un autre spécialiste, notamment en médecine interne, pour connaître les causes exactes du problème qui peut être dû aussi à une pathologie beaucoup plus grave.
Les causes du syndrome sec sont en effet multiples. Outre l’usage trop intensif des écrans, on citera d’abord par ordre d’importance l’atrophie des glandes du fait de l’âge puis les médicaments : plus de 400 spécialités pharmaceutiques sont concernées (dont l’atropine, la morphine, les antihistaminiques, certains antidépresseurs et neuroleptiques, les antiparkinsoniens, les diurétiques,...). Une modification ou un rééquilibrage du traitement du traitement suffit souvent pour réduire de façon supportable ou résoudre cette gêne.
Il trouve ensuite son origine dans le tabac, la carence oestrogénique post ménopausique, un diabète décompensé, les états de stress ou de dépression ou encore dans des situations attendues telle la radiothérapie cervico-faciale. Ailleurs, il sera un des symptômes d’une maladie comme la sarcoïdose, l’amylose, une infection par les virus de l’hépatite C ou du SIDA… ou il révélera encore l’hémochromatose et le scorbut. Enfin, le Syndrome sec peut se situer souvent au cœur du Syndrome de Gougerot-Sjögren, de façon tellement emblématique d’ailleurs qu’on fait souvent improprement l’amalgame entre les deux.
La maladie de Gougerot-Sjögren fait partie des pathologies auto-immunes (où les cellules chargées normalement de la défense de l’organisme se retournent contre lui). Il concerne essentiellement le sexe féminin dans une proportion de 9 femmes atteintes pour seulement un homme. Souvent, il se complique ou s’associe à de nombreux autres troubles auto-immuns : polyarthrite rhumatoïde, lupus, affections de la thyroïde, du foie, du sang...
Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار
Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie, Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS)
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LE RÔLE DES GLANDES LACRYMALES ET DES LARMES
Les larmes sont produites à une cadence moyenne de 0,1 ml par heure, soit un peu moins d'un litre par an. Ce film lacrymal a un rôle essentiel pour la cornée en la protégeant et la nourrissant, la cornée n’étant pas vascularisée. Rappelons que la cornée est la paroi antérieure de l'œil (sur la partie visible de l'œil). Elle est résistante et transparente et entourée du blanc de l’œil. Ce film lacrymal est constitué de 3 couches :
1/ la couche superficielle huileuse (composée de phospholipides et produite par les glandes de Meibomius) : sa principale fonction est de lutter contre l'évaporation des larmes ;
2/ la couche intermédiaire, la plus épaisse, (composée de sécrétions aqueuses des glandes de Krause et Wolfring) : elle contient une série de substances antimicrobiennes (dont le lysozyme, la protéine majeure des larmes, la lactoferrine ainsi que des immunoglobulines) ;
3/ la partie interne, une fine couche muqueuse (qui dérive des cellules en gobelet de la conjonctive) : elle facilite la dispersion des larmes sur la surface oculaire.
BIBLIOGRAPHIE
- Le travail sur écran Que Choisir Santé décembre 2007-N° 12 – P 16
- Jun Hyung Moon, MD ; Mee Yon Lee, MD ; Nam Ju Moon, MD, PhD -Association Between Video Display Terminal Use and Dry Eye Disease in School Children Journal of Pediatric Ophthalmology and Strabismus March/April 2014 - Volume 51 · Issue 2 : 87-92 DOI : 10.3928/01913913-20140128-01 :
https://www.healio.com/ophthalmology/journals/jpos/2014-3-51-2/%7B499cc9fa-879a-4820-ae6b-9e0ecab48efc%7D/association-between-video-display-terminal-use-and-dry-eye-disease-in-school-children
ABSTRACT : Dry Eye Syndrome and Sjögren disease
A great number of factors can increase the risk of dry eyes. When working at a computer or using a smartphone, we tend to blink our eyes less fully and less frequently, which leads to greater tear evaporation and increased risk of dry eye symptoms. The dryness of the eyes may be also due to an autoimmune disease, Sjogren's.
Les marocains ont ils le droit d'utiliser leur langue maternelle...
Ils seraient 10 millions d'analphabètes au Maroc selon l'Agence Nationale de Lutte contre l'Analphabétisme. ANLCA.
Un chiffre à donner des sueurs froides.
Nous sommes bien au 21ème siècle.
Nombreux spécialistes préfèrent parler d'illettrisme, l'agence parle d'analphabétisme. Ne nous attardons pas sur le vocabulaire ou la sémantique et disons simplement que ce chiffre fait peur, très peur.
Il fait peur par son importance en tant que tel, mais pas que cela.
Il fait peur surtout parce que dès l'indépendance du pays feu Mohamed V avait déjà lancé une politique et des opérations d'alphabétisation.
Depuis, tous les gouvernements qui se sont succédés, sans exception, avaient traité du phénomène, créé des structures administratives dédiées, entrepris des politiques pour améliorer la situation, mobilisé des budgets importants et bénéficiés d'aides étrangères diverses.
Tout cela en vain.
Ce chiffre veut dire hélas que depuis 1957 â nos jours, aucune de ces politiques ni démarches n'a réussi.
Le taux d’analphabétisme officiellement déclaré par l’ANLCA est de 47,5% dans le milieu rural contre 22,6% dans le milieu urbain. Ce qui représente une petite baisse de 13% en milieu rural et de 6,8% en milieu urbain en comparaison avec 2004.
Aujourd'hui c'est donc une agence dédiée qui est en charge de faire disparaître l'analphabétisme ou l'illettrisme comme vous voulez.
Elle avait dit avoir une stratégie d’éradication de l’illettrisme et l'avait appelé savamment : stratégie 2014 -2024. Le but en était d'éradiquer l'analphabétisme en une décennie.
Plus d'analphabètes donc après 2024 nous avait fait miroiter l’agence.
Ambitieux ou réaliste ce programme â eu le mérite d'exister, de faire travailler des gens sur une problématique si épineuse et surtout peut être de nous interpeller sur la philosophie et la stratégie.
Hélas l’échec est là et encore une fois on aura dilapidé des deniers publics sans réelle efficacité.
Depuis l'avènement de cette agence l'’état a botté en touche et confié la quasi-totalité des programmes à des associations. Seulement toutes réunies, elles ont encadré en 2021-2022 quelques 94.000 personnes. Chiffre bien maigre. Le Ministère des Habous lui déclare encadrer quelques 85.000 personnes pour la même période. Au total tout programme confondu seuls 189.754 citoyens sont bénéficiaires dont une, une seule personne, tenez-vous bien dans les forces auxiliaires. C'est ce qui ressort d'une publication de l'agence.
A ce rythme, il faudra combien d’années encore pour enfin déclarer l’éradication de l’illettrisme au Maroc?
Le chiffre de 10 millions d’analphabètes est quasiment constant depuis près de deux décennies.
La promesse 2024 n’aura pas été tenue et c’était prévisible, tellement l’approche n’était pas judicieuse ni encore moins la philosophie sous-jacente à la réflexion.
Il faudra bien qu'un jour, chez nous, tout de même, à l'instar de toutes les nations modernes, tous les citoyens soient â même de lire et d'écrire.
A décortiquer la question l’on ne se rend compte du déphasage entre la réalité de la vie de tous les jours et les statistiques officielles depuis des décennies, basées sur des critères au départ comportant un biais philosophique important.
Deux questions s'imposent avec insistance. Les réponses à leur apporter pourraient justement nous dégager de cette impasse où l’on s’est engouffrée depuis le recouvrement de l’indépendance.
La première est de savoir combien parmi les dix millions sont passés par le système scolaire national avec toutes les conclusions qu'il faut tirer d'une telle difformité singulière. C’est donc l’échec de l’approche que nous avons eu pour notre système d’enseignement et ses programmes qui continuent à produire des illettrés malgré la part budgétaire fort importante chaque année injectée.
La seconde est de circonscrire ce que nous entendons réellement par analphabète. Force est de constater qu'il s'agit officiellement de citoyens incapables de lire et d'écrire dans les langues de l'enseignement ou langues officielles, C’est-à-dire l’arabe de l’école et le français et c'est là le hic.
Ces mêmes citoyens, si nombreux soient-ils, s'ils disposaient simplement des rudiments de l'apprentissage ne seraient-ils pas capables de lire et d'écrire dans leur langue maternelle, celles que leur transmet leurs mères, celles que nous utilisons dans notre quotidien, dans nos familles, au travail, dans nos activités sociales ?
Si nous ne sommes pas arrivés à venir à bout de ce problème grave depuis plus de 70 ans, c'est que quelque part l'approche n'est pas bonne et reste inefficace.
Est-il intelligent de persévérer dans la même voix ?
Force est de penser alors qu'il n'y aura point de solution tant que la question de la langue d'enseignement de base ne sera pas définitivement tranchée, en faveur de la langue maternelle commune.
Si vous questionner le mécanicien marocain sur son métier et ses techniques, dans sa langue maternelle, est-il capable de répondre ou non dans sa langue maternelle ? Il en est bien capable et vous répondra au même niveau de connaissances que l’américain, le hongrois ou le russe qui eux ne sont pas considérés comme analphabètes quoique ne parlant qu'une seule langue...Celle de la maison. Le marocain lui sera considéré illettré parce qu’à l’occasion des recensements, à la question quelle langue vous parlez et écrivez, il répondra aucune parce qu’effectivement soit il n’a jamais appris les langues officielles, soit qu’il a eu le temps de les oublier depuis qu’il a quitté l’école parce que justement ne les utilise pas dans son quotidien, comme nous tous.
Il est temps de repenser la chose et de respecter tout simplement les recommandations des spécialistes et des instances internationales spécialisées qui insistent sans exception sur l'utilisation de la langue maternelle notamment dans les premières années de l'apprentissage; apprentissage de base sur lequel tout se construit par la suite. On aura moins de "hadr madrassi", on dilapidera mois d'argent et on fera disparaitre pour de bon l'illettrisme et l'analphabétisme.
Les marocains ont le droit aussi de n'utiliser que leur langue maternelle. C'est ce qu'ils font tous au quotidien mais pas officiellement.
La langue des marocains qui les unie du nord vers le sud et de l'est vers l'ouest est celle communément appelé Darija. La langue du Malhoune, La langue de plein de Dahir des sultans marocains, la langue de tous les métiers traditionnelles, la langue qui a permis de consolider toute une civilisation, la langue qui s'est construite sur des siècles et des siècles, qui évolue chaque jours parce que vivante et qu'aucune autre langue n'est arrivé à surpasser dans cette région du monde.
En fait c'est quasiment la langue de plus de 100 millions d'habitants, de l'atlantique jusqu'à la frontière ouest de l'Egypte?
Vous quittez Bluwr.
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L'histoire de la cortisone, une hormone au cœur des grandes découvertes scientifiques
La corticothérapie est née à la fin des années 1940. Outre le traitement de la maladie d’Addison et leurs premières applications dans le domaine des maladies rhumatismales et inflammatoires, les corticoïdes permettaient de corriger un grand nombre de troubles métaboliques et fonctionnels. La corticothérapie a bouleversé le traitement des maladies allergiques ou de l’auto-immunité, les rejets de greffe, de nombreuses affections dermatologiques, respiratoires, digestives, oculaires, etc. Elle est utilisée aujourd’hui dans tous les domaines de la médecine.
Rappelons ce qu’est exactement la cortisone. Les corticoïdes agissent en imitant une hormone naturelle, le cortisol, produite par les glandes surrénales situées au-dessus des reins. Signalons en passant que les surrénales produisent aussi une autre hormone, l’adrénaline et qu’elles agissent sous le contrôle de l’hypophyse, une glande du cerveau.
Le cortisol participe à l’organisation et la régulation de notre rythme biologique d'une durée de 24 heures en déclenchant notamment les processus de succession des phases de sommeil et d’éveil.
Le cortisol est également l’hormone du stress et du danger. Il est alors libéré massivement. Grâce à son action, la quantité de glucose dans le sang s’accroît et de nombreuses fonctions biologiques sont accélérées. Certaines fonctions non prioritaires, comme la digestion, sont par contre inhibées par lui.
Les médicaments corticoïdes, eux, agissent au niveau du noyau des cellules. Ils favorisent la production de facteurs anti-inflammatoires et réduisent celle de substances (des enzymes) provoquant l’inflammation.
Passons en revue les principales étapes de la mise au point de cette molécule miracle
MISE EN EVIDENCE DU RÔLE DES GLANDES SURRENALES (1855 -1896)
L’anglais Thomas Addison décrit une maladie due à une destruction des glandes surrénales pouvant conduire au décès. En hommage à ses travaux, celle-ci sera baptisée maladie d'Addison. En 1896, le canadien William Osler montre qu'on peut soigner des patients de cette atteinte grâce à des extraits frais de glandes surrénales d'animaux.
DECOUVERTES DE MESSAGERS CHIMIQUES, LES HORMONES (1902)
Deux chercheurs, Maddock Bayliss et Ernest Starling, prouvent que les surrénales ainsi que d’autres glandes (thyroïde, hypophyse…) transmettent des messagers chimiques faits pour stimuler certaines parties et fonctions du corps. Elles sont dénommées hormone (du grec hormôn, exciter).
ISOLATION DE LA CORTISONE (1933)
Plusieurs hormones produites par les glandes surrénales, dont le cortisol, sont isolées par des chimistes américains. Pour la première fois une patiente souffrant de polyarthrite rhumatoïde est traitée par cette hormone et l’amélioration est spectaculaire. Les travaux sont poursuivis et d’autres patients sont traités durant plusieurs mois par cortisol avec des résultats également remarquables. Bien que les patients ne guérissaient pas, leurs symptômes disparaissaient dans la majorité des cas. Cette substance sera appelée cortisone en 1939.
Pendant la seconde guerre mondiale, les Américains et les Allemands essayent de mettre au point à partir de la cortisone une drogue rendant insensible à la fatigue (potentiellement très utile en particulier aux aviateurs), mais en vain. Le seul point positif de ces tentatives est une accélération de la recherche médicale sur la cortisone
MISE AU POINT DE LA FABRICATION EN SERIE DE CORTISONE (1948-1949)
Un processus de fabrication, à partir d’acides biliaires bovins, permet de produire la cortisone en quantité suffisante pour entreprendre des essais thérapeutiques. Un rhumatologue américain, Philip Hensch, fait alors une curieuse observation : les femmes atteintes d’une grave maladie inflammatoire, la polyarthrite rhumatoïde, voyaient leurs symptômes disparaitre mystérieusement lorsqu’elles étaient enceintes. Hensch pensa que la cortisone était synthétisée par l’organisme en plus grande quantité durant ces événements. Il décida de l’utiliser pour le traitement de l’arthrite rhumatoïde. Une première patiente gravement atteinte de polyarthrite rhumatoïde est traitée par cette molécule. Les résultats sont spectaculaires : les manifestations de la pathologie s’estompent, permettant alors à cette personne de reprendre une vie normale. Pour la première fois, un traitement vraiment efficace avait été développé contre cette redoutable maladie auto-immune.
REMISE D’UN PRIX NOBEL POUR LES RECHERCHES SUR LA CORTISONE (1950)
Les Américains Edward C. Kendall, Tadeus Reichstein et Philip S. Hench, à l’origine des découvertes de 1933 et 1948 reçoivent le Prix Nobel de médecine. L’ère thérapeutique de la cortisone commence avec sa production industrielle aux Etats-Unis.
LE TRIOMPHE DE LA CORTICOTHERAPIE (1950 et après)
Des patients très handicapés par leur polyarthrite rhumatoïde voient leur vie transformée par ce médicament. Ainsi, le célèbre peintre français Raoul Dufy, obligé d’arrêter son activité à cause de la maladie, est invité aux Etats-Unis pour bénéficier de ce traitement. Recouvrant ces facultés, il dédiera à ce médicament un tableau intitulé « la cortisone ».
Malgré ses effets secondaires déjà constatés, la corticothérapie est ensuite rapidement élargie à d’autres pathologies, comme les cancers l’asthme la maladie de Crohn et bien d’autres maladies auto-immunes. En France, l'autorisation de mise sur le marché de la cortisone, sous la forme de la prednisone, date de 1955.
Dr MOUSSAYER KHADIJA ,الدكتورة خديجة موسيار , Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie en libéral à Casablanca. Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM) et de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), Vice-présidente du Groupe de l’Auto-Immunité Marocain (GEAIM)
BIBLIOGRAPHIE
- Osler W. On six cases of Addison’s disease with the report of a case greatly benefited by the use of the suprarenal cortical extract. Int Med Magazine. 1896
- Kendall EC et col. Isolation in crystalline form of the hormone essential to life from the suprarenal cortex: its chemical nature and physiologic properties. Proc Mayo Clin. 1934
- Hench PS et col. The effects of a hormone of the adrenal cortex, 17-hydroxy-11-dehydrocorticosterone – Compound E – and of pitituary adrenocorticotrophic hormone on rheumatoid arthritis. Proc Staff Meet Mayo Clin. 1949
- Quelle est l’histoire de la cortisone ? Cortisone-info, Assistance Publique - Hôpitaux de Paris 6 juillet 2019
https://cortisone-info.com/generalites/histoire-de-la-corticotherapie/#:~:text=C'est%20aux%20%C3%89tats%20Unis,et%20l'am%C3%A9lioration%20est%20spectaculaire.
La cortisone fait de la résistance et reste toujours incontournable
Hormone naturelle sécrétée par les surrénales, une glande située au-dessus des reins, le cortisol, la mise au point dans les années 1950 de son équivalent de synthèse, la cortisone a révolutionné le traitement de nombreuses pathologies en raison de son action anti-inflammatoire très efficace. Elle a par contre des effets secondaires nocifs et sous-estimés, faute d’informations complètes, qui demandent de la prudence dans son emploi et un accompagnement non médicamenteux. Il n’en reste pas moins qu’elle reste incontournable depuis près de 80 ans comme elle l’a prouvée pendant l’épidémie de covid-19 en étant la première molécule à prouver son efficacité dans les cas graves.
UN MEDICAMENT D'UNE EFFICACITE REDOUTABLE SUR L'INFLAMMATION
La cortisone combat l’inflammation (dénommée pour cette raison anti-inflammatoire stéroïdien) et a une action immunosuppressive (= supprime les réactions immunitaires exagérées de l’organisme). Les molécules les plus utilisées sont la prednisone et la méthylprednisolone.
Son action empêche l’organisme de produire les substances qui causent les symptômes de l’inflammation (augmentation de la température, douleurs, rougeur, gonflement…).
Pour la femme enceinte lorsque l’on vise un effet sur le fœtus, on opte pour des corticoïdes spécifiques (dexaméthasone ou bétaméthasone), pour leur bon passage de la barrière placentaire.
Les corticoïdes sont bien tolérés lors d’une prescription courte ou s’ils sont appliqués localement. Ils ne sont prescrits sur une longue durée que dans de rares cas ou encore quand l’inflammation est chronique, en particulier dans les maladies auto-immunes.
Rappelons enfin qu'une étude coordonnée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et publiée en septembre 2021 a indiqué clairement pour la première fois qu’un traitement par corticoïdes diminuait de 21% le risque de mortalité des formes sévères de la Covid-19. La cortisone a été généralisée ensuite pour les patients atteints de la Covid-19 sévère et critique dans tous les pays !
LES EFFETS DELETERES DE LA CORTISONE
Un médicament n’est jamais anodin et est donné en fonction d’une balance bénéfice / effets nocifs nettement en faveur du premier terme.
Quand les corticoïdes sont suivis pendant de nombreux mois ou de nombreuses années, leurs effets délétères sont parfois graves :
- La cortisone déplace la graisse de l’extrémité inférieure du corps à la partie supérieure : le visage devient bouffi. Ce processus donne parfois un aspect boursouflé appelé cushingoïde, car il rappelle celui donné par la maladie de Cushing (hypersécrétion de cortisol par les glandes surrénales).
- Au niveau des reins, la cortisone retient le sodium et élimine le potassium provoquant une surcharge hydrosodée (en eau et sodium) et donc un risque d’hypertension. Le régime sans sel prescrit avec la corticothérapie est une mesure thérapeutique essentielle, mais souvent insuffisante.
- Au niveau gastrique, la tolérance de la cortisone est meilleure que celle des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Des lésions ulcéreuses gastriques surviennent cependant chez des personnes à risque.
- Au niveau osseux, les corticoïdes accélèrent la perte osseuse et diminuent les capacités de formation osseuse. L’ostéoporose cortisonique est la plus fréquente des complications des traitements au long cours. Le risque de fracture est plus élevé dans cette ostéoporose que dans l’ostéoporose due à la ménopause, et ce pour une même valeur de densité osseuse. Pour limiter ce phénomène, du calcium et de la vitamine D3 sont généralement prescrits. Dans des cas graves, des médicaments y sont ajoutés.
- Au niveau des yeux, la cortisone est susceptible d’entrainer une cataracte, et même une altération de la rétine
- La cortisone peut induire un diabète ou au minimum une intolérance au glucose : l’organisme réagit moins aux effets de l’insuline (le régulateur de notre quantité de sucre) et doit redoubler d’efforts pour contrôler les taux de glucose sanguin. Les personnes intolérantes au glucose affichent des taux de glucose plus élevés que la normale mais pas suffisamment élevés pour les considérer comme diabétiques.
- Des insomnies et même des troubles psychiatriques surviennent aussi lors d’une corticothérapie.
Enfin, étant donné que les corticoïdes réduisent l’activité protectrice du système immunitaire, le risque d’infection est accru. Parfois, un traitement antibiotique doit être prescrit, Et l’on suggère aux patients de se faire vacciner, notamment contre la grippe saisonnière.
L’arrêt des corticoïdes doit impérativement être progressif. La prise de corticoïdes de synthèse utilisés lors des traitements bloque en effet la sécrétion des corticoïdes naturels produits par les glandes surrénales. Il faut donc s’assurer que ces glandes ont bien pris le relais avant l’arrêt définitif des corticoïdes de synthèse.
Dans des pays comme le Maroc, ces recommandations sont encore loin d’être suivis ou connus du fait même de pratiques massives d’automédications.
Au total, si la cortisone peut s’imposer lors des poussées aiguës d’une maladie, elle doit autant que possible être diminuée ou arrêtée en dehors des périodes de crise.
EDUCATION THERAPEUTIQUE
Tout traitement ne doit pas se limiter à prescrire des molécules : les modifications du mode de vie peuvent permettre dans une certaine mesure de réduire les phénomènes inflammatoires. Cela passe en particulier par :
- L’exercice physique : il diminue les effets secondaires des corticoïdes et accélère la réparation des muscles.
- La révision des habitudes alimentaires : les corticoïdes augmentent l'appétit et, sachant que les malades vont manger plus en se dépensant physiquement souvent moins, la prise de poids est fréquente. Le régime méditerranéen semblerait en particulier avoir des atouts pour diminuer l’inflammation en gardant son poids. Rappelons qu’il se caractérise par une consommation prédominante d’huile d’olive, de légumes, de céréales, de fruits ainsi que de noix, une consommation modérée de volaille et de poisson et une consommation faible de viandes rouges, de produits laitiers et de sucre.
- La Phytothérapie : Selon la collaboration Cochrane (une organisation internationale de chercheurs indépendants), certaines huiles (d’onagre, de bourrache ou de pépins de cassis) auraient une action anti-inflammatoire réduisant la douleur.
BIBLIOGRAPHIE
- Corticothérapie, les médecins répondent à vos questions.
https://www.chumontpellier.fr/fileadmin/medias/Publications/Corticotherapie.pdf
- The WHO Rapid Evidence Appraisal for COVID-19 Therapies (REACT) Working Group. Association Between Administration of Systemic Corticosteroids and Mortality Among Critically Ill Patients With COVID-19: A Meta-analysis. JAMA. Published online September 02, 2020. doi:10.1001/jama.2020.17023
Dr MOUSSAYER KHADIJA الدكتورة خديجة موسيار
Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie, Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS)
Lumières sur un mode alternatif de règlement de différends : l’arbitrage(3eme partie)
4-La sentence d’arbitrage
4-1-Le délai fixé pour rendre la sentence d’arbitrage Le tribunal arbitral est tenu de rendre sa sentence dans un délai maximum de six mois, sauf convention contraire des parties. Ce délai commence à courir à partir de la date de signature de l’acte de mission. Il peut être prorogé par accord des deux parties. En cas de désaccord, le délai est prorogé pour une même période, par le président du tribunal compétent, après convocation des parties, suite à une demande motivée de la part du tribunal d’arbitrage ou de l’une des parties.
Lorsque le tribunal d’arbitrage est constitué de plusieurs arbitres, la sentence d’arbitrage ou toute autre décision est rendue à la majorité, après délibération. Elle n’est passible d’aucun recours.
En cas de voix multiples, la voix du président prévaut. Lorsque le tribunal est composé de plusieurs arbitres et que la signature de l’un d’eux manque, le motif de cette absence de signature est mentionné sur la sentence d’arbitrage. Dans ce cas, la sentence d’arbitrage aura le même effet d’une sentence signé par l’ensemble des arbitres.
4-2-L’exécution de la sentence d’arbitrage
Dès qu'elle est rendue, la sentence arbitrale a la force de la chose jugée relativement à la contestation qu'elle tranche. Toutefois, quand il s'agit d'un litige auquel est partie une personne morale de droit public, la sentence arbitrale n'acquiert la force de la chose jugée qu'en vertu d'une ordonnance d'exequatur. Dans ce cas, l'exequatur est requise par la partie la plus diligente devant le président du tribunal administratif de première instance, dans le ressort duquel, la sentence sera exécutée, ou devant le tribunal administratif de première instance de Rabat lorsque l’exécution de la sentence d’arbitrage concerne l’ensemble du territoire national
5-L’arbitrage international
Les dispositions de la loi 95-17 relative à l’arbitrage et à la médiation conventionnelle, s’appliquent à l’arbitrage international, sans préjudice du contenu des accords internationaux ratifiés par le royaume du Maroc et publiés au bulletin officiel
Est international au sens de la loi, l'arbitrage qui met en cause des intérêts du commerce international, et dont l'une des parties au moins à son domicile ou son siège à l'étranger. Un arbitrage est international si : 1) Les parties à la convention d'arbitrage ont, au moment de la conclusion de ladite convention, leur établissement dans des Etats différents ; ou
2) Un des lieux ci-après est situé hors de l'Etat dans lequel les parties ont leur établissement : a) le lieu de l'arbitrage, s'il est stipulé dans la convention d'arbitrage ou déterminé en vertu de cette convention ; b) tout lieu où doit être exécutée une partie substantielle des obligations issues de la relation commerciale ou le lieu avec lequel l'objet du différend a le lien le plus étroit ou 3) Les parties sont convenues expressément que l'objet de la convention d'arbitrage a des liens avec plus d'un pays.
Si la constitution du tribunal arbitral se heurte à une difficulté et sauf clause contraire, la partie la plus diligente peut : * Au cas où l'arbitrage se déroule au Maroc, saisir le président de la juridiction qui sera amené par la suite à déclarer exécutoire la sentence arbitrale ; *Au cas où l'arbitrage se déroule à l'étranger et si les parties ont prévu l'application de la loi de procédure civile marocaine, saisir le président du tribunal de commerce de Rabat
La convention d'arbitrage détermine librement les règles de droit que le tribunal arbitral devra appliquer au fond du litige. A défaut de choix par les parties des règles de droit applicables, le tribunal arbitral tranche le litige conformément à celles qu'il estime appropriées. Dans tous les cas, le tribunal arbitral tient compte des dispositions du contrat qui lie les parties et des coutumes et usages pertinents du commerce .
Les sentences arbitrales internationales sont reconnues au Maroc, si cette reconnaissance n'est pas contraire à l'ordre public national ou international.
Sous les mêmes conditions, elles sont déclarées reconnues et exécutoires au Maroc par le président de la juridiction commerciale dans le ressort de laquelle elles ont été rendues, ou par le président de la juridiction commerciale du lieu d'exécution si le siège de l'arbitrage est situé à l'étranger et ce après convocation des parties
Lumières sur un mode alternatif de règlement de différends : l’arbitrage (2eme partie)
3-La mise en œuvre de l’arbitrage
3-1-Le choix d'un arbitre ou d'un tribunal d'arbitrage
La première étape du processus d'arbitrage est le choix de l'arbitre. La clause d'arbitrage doit, soit désigner le ou les arbitres, soit prévoir les modalités de leur désignation . Il s'agit de l'un des aspects les plus importants du processus. La mission d'arbitre ne peut être confiée qu'à une personne physique en pleine capacité et n'ayant pas fait l'objet d'une condamnation devenue définitive pour des faits contraires à l'honneur, à la probité ou aux bonnes mœurs ou le privant de la capacité d'exercer le commerce ou de l'un de ses droits civils
Le choix dépend d'un nombre de facteurs, notamment les questions de faits et de droit que soulève le différend, l'expertise technique requise, le lieu où se trouvent les parties, l'expérience des arbitres. Ces décisions ne peuvent être prises que par les parties et leur avocat, cas par cas.
Les parties peuvent convenir sur un seul arbitre ou plusieurs arbitres. A défaut d'accord des parties sur le nombre des arbitres, celui-ci est fixé à trois. Lorsque les arbitres sont nombreux, leur nombre doit être impair sous peine de nullité de l'arbitrage. Lorsque les parties désignent les arbitres en nombre pair, le tribunal arbitral est complété par un arbitre choisi, soit conformément aux prévisions des parties, soit en l'absence de telles prévisions, par les arbitres désignés, soit à défaut d'accord entre ces derniers, par le président de la juridiction en vertu d'une ordonnance non susceptible de recours.
L’arbitre choisi, ne peut être récusé par l'une des parties de l'arbitrage, si ce n'est pour une cause survenue ou découverte après sa désignation . Lorsqu’il est mis fin à la mission de l’arbitre suite à une réclusion ou à un autre motif légal, un arbitre remplaçant est nommé selon les mêmes règles qui ont présidé à la nomination de l'arbitre remplacé.
3-2-Le Droit applicable au fond
Les parties sont libres de choisir les règles de Droit que le tribunal arbitral doit appliquer au fond du litige. Toutefois, le tribunal arbitral procède à l’application du droit qu’il juge adéquat, à défaut du choix de la part des parties. Par ailleurs, le déroulement de l’arbitrage s’effectue en langue arabe, sauf convention contraire des parties.
3-3-Composition du dossier relatif à la demande d’arbitrage
La partie demanderesse présente la demande par écrit sur support papier ou par voie électronique, accompagnée d’un bordereau des pièces communiquées, comme suit :
-les noms, prénoms, qualités et adresses des parties -la mention de la convention d’arbitrage -l’objet de la demande -la description du litige et de ses circonstances, avec estimation du montant correspondant à la demandé -le nombre d’arbitres demandé, lorsque la convention d’arbitrage ne l’a pas déterminé les règles de droit et la langue applicables
Des exemplaires de la demande et des pièces justificatives sont notifiés à la partie défenderesse. Cette dernière dispose d’un délai de 30 jours pour répondre. La demande devra être accompagnée des renseignements suivants : -noms et prénoms, qualité, adresse et élection du domicile -exposé des faits et des moyens de défense y compris toute contestation relative à la convention d’arbitrage et toute demande reconventionnelle -confirmation ou proposition du nombre d’arbitres -les observations relatives au droit et à la langue applicables à l’arbitre
Des exemplaires de la réponse avec les pièces justificatives seront communiqués à la partie demanderesse.
Le défaut de présentation par le demandeur, d’une requête introductive dans les délais impartis, implique l’annulation des procédures d’arbitrage, par décision de l’instance d’arbitrage, sauf convention contraire des parties. En revanche, le défaut de présentation par le défendeur, d’une réplique adverse, n’entrave pas la poursuite des procédures d’arbitrage. Toutefois, cela ne sera pas considéré de la part du défendeur, comme approbation des allégations du demandeur, sauf convention contraire des parties.
Lorsque l’une des parties, régulièrement convoquée ne comparait pas à l’audience ou ne présente pas dans les délais fixés, sans invoquer d’argument acceptable, le tribunal arbitral peut statuer en se basant sur les moyens de preuve dont il dispose
Il est à signaler, que les parties peuvent se faire assister ou représenter par des conseils qu’elles choisissent . En cas d’assistance, toutes les communications sont adressées à la partie à l’arbitrage et à son conseil. En revanche, lorsqu’il s’agit de représentation, les communications sont faites uniquement au représentant.
Said Chraibi, ou la musique dans sa splendeur
Voici un texte que j’ai écrit exactement, le 4 mars 2016.
Je le reprends ici tant sa relecture m’a bouleversé, nostalgique que je suis.
Ce fut à l’occasion malheureuse de la disparition de l’un des plus grands de la musique marocaine et mondiale : Le virtuose Said Chraibi.
Je le republie ici dans Bluwr en guise d’invitation à réécouter ou à découvrir cette musique sublime pour celles et ceux qui ne connaissent pas Said Chrabi et son art divin. Cela peut faire beaucoup de bien par un temps où les gouts musicaux sont pollués et les oreilles saturées de bruits de tous genres.
C’est aussi une façon de lui rendre image, huit ans après sa disparition.
J'écris ces mots en écoutant "Holm bi Fas" et vous invite à le faire en lisant ce petit texte
Voici le texte tel que je l’avais écrit.
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Pris par l'émotion, je n'ai pas pu écrire un texte de moi-même.
Said Chraibi ne se raconte pas.
Il s'écoute.
Il se déguste.
Ses notes sont sublimes au point que l'idée qui m'a frôlé et qu'elles seront surement jouées au paradis. Je parle bien de ses notes car personne, autre que lui, n'arrive à sortir d'un Oud (Luth) ce que lui, lui faisait dire.
Son Oud parlait et parlera toujours.
Depuis ce matin, je l'écoute carrément en boucle. Écoutez le dans « Clandestino » par exemple ou dans « Choujoun » ou encore dans « Clé de Grenade ».
Une façon de prier pour la paix de son âme.
Depuis ce matin l'annonce de sa mort s'est répandue aux quatre coins du monde à la vitesse de l'éclair. Mon fils qui devait avoir quelques choses comme 5 heures du matin à Montréal m'envoies un e-mail pour m'annoncer la disparition de Si CHRAIBI. Il est choqué. Said est le papa de l'un de ses amis, Hamza un polytechnicien et guitariste d'une rare finesse aussi. Il me trouve aussi bouleversé que lui. La mort vient de nous prendre un virtuose, un irremplaçable.
Un Maitre.
Je suis à la fois sous le choc et fier des goûts musicaux de mes enfants.
Un sentiment rare m’inonde, m'envahit. Alors j'écoute en boucle Said CHRAIBI. Merci YouTube.
Pour le reste voilà ce qui est dit de lui dans Wikipédia :
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Autodidacte, Il apprend le luth à l’âge de 13 ans. Il se voue exclusivement à la musique à partir de 1979. C'est en 1986 qu'il commence à susciter l’acclamation et l’intérêt international quand il obtient haut la main, le célèbre prix du Plectre d'or, lors, de la plus prestigieuse compétition musicale du Oud dans le monde arabe, organisée à Bagdad en Irak, et ce face à de sérieux prétendants, tel Naseer Shamma.
Après avoir fait de grandes tournées au Maroc et dans plusieurs pays arabes, sa musique dépasse les frontières géographiques et spirituelles et ses apparitions dans des festivals ou spectacles est un véritable événement, comme fut le cas lors du festival international des musiques sacrées à Fès, en compagnie de l'orchestre Philharmonique de Madrid. Eu égard aux témoignages exprimés par de grandes figures de la musique arabe tels Mohamed Abdelwahab, Riad Sounbati, Mohamed el Mougy, il est classé parmi les meilleurs luthistes dans le monde arabe avec Mounir Bachir, Nasser Shamma et Rabih Abou-Khalil.
Riche d'un répertoire de plus de 500 œuvres réparties entre différents styles, jazz, symphonique, oriental, maroco-andalou, gnawi, ahwachs, oud solo et taqassims, musiques de Films… Said Chraibi a aussi composé pour plusieurs voix marocaines dont Samira Ben Said, Abdelhadi Belkhayat et Naïma Samih, Karima Skalli, Fadwa El Malki…
Il est désormais à l’avant-garde de la musique arabo-andalouse au Maroc. Sa virtuosité au Luth reste à ce jour, légendaire, et a joué un rôle important dans l'évolution de la lutherie marocaine et arabe, puis qu'il est l'inventeur du Oud Bass, du Oud Soprano et sopranino.
Prix et distinctions
• 1986 : prix du plectre d'or et prix du luth à Bagdad
• 1992 : prix au festival de la musique gharnatie à Oujda
• 1994 : prix du mérite de l'Opéra du Caire
• 1998 : prix de la chanson Arabe
• 2000 : titre du meilleur luthiste en Suède et de la meilleure musique de film pour Al Yacout
• 2002 : le Zeryab des virtuoses parrainés par l'Unesco
• 2005 : prix de la meilleure composition de la chanson marocaine et le meilleure Samaii en Syrie
• 2006 : le premier prix Al Farabi lors de la journée internationale de la Musique
Discographie
• Le plectre d'or
• Oud du Maroc
• La clé de Grenade 1
• La clé de Grenade 2
• Holm fi Fès
• Souleimane
• Ifrane
• Al Foroussia
• Mawlid
• Des Assyriens aux Ahwachs
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Lumières sur un mode alternatif de règlement de différends : l’arbitrage
Il est constaté, la mention sur certains contrats, d’une « clause d’arbitrage » en tant que disposition contractuelle destinée à déterminer la compétence juridictionnelle en cas d’éventuel conflit concernant l’interprétation du contrat ou son exécution.
En vertu de la clause d’arbitrage, les parties conviennent, à soumettre les litiges naissant du contrat, à un tribunal d’arbitrage, au lieu et à la place des tribunaux étatiques. Il s’agit donc, d’un mode alternatif de règlement de litiges, qui se substitue comme choix des parties au contrat, à la piste juridictionnelle classique.
Toutefois, la pratique démontre que la majorité des personnes ayant fait partie à un contrat, ignore la notion d’arbitrage, malgré qu’il s’agisse d’individus ou de groupes ayant exprimé leur volonté d’accepter la clause compromissoire, en procédant à la conclusion du contrat qui la porte.
Ceci étant, s’impose l’utilité d’écarter les zones d’ombre qui limitent la visibilité des justiciables à l’égard de cette notion juridique. Pour ce faire, nous mettrons en relief, les caractéristiques de l’arbitrage puis ses avantages, avant de traiter sa mise en œuvre. Seront également traitées les règles spécifiques à l’arbitrage international. Tout cela sera effectué en se référant au cadre légal régissant la matière
1-Caractéristiques de l’arbitrage
En vertu de l’article 2 de la loi 95-17 relative à l’arbitrage et à la médiation conventionnelle, « L’arbitrage a pour objet de faire trancher un litige par un tribunal arbitral qui reçoit des parties, la mission de juger, en vertu d’une convention d’arbitrage ». Il s’avère à travers cette définition que ce sont les parties au contrat qui choisissent l’arbitrage comme voie de règlement de leurs éventuels litiges. S’impose donc l’intérêt de s’interroger sur les éléments incitateurs du choix de l’arbitrage, au moment où existe la voie habituelle du recours à la justice, à savoir les tribunaux étatiques.
1-1-L’arbitrage : une procédure consensuelle :
L'arbitrage ne peut avoir lieu que si les deux parties y ont consenti. Le tribunal arbitral reçoit, des parties, la mission de juger en vertu d'une convention d'arbitrage ».
S'agissant de litiges futurs découlant d'un contrat, les parties insèrent une clause d'arbitrage dans le contrat. Dans ce cas, on se trouve face à une « clause compromissoire ». Aussi, un litige naissant d’un contrat qui ne comporte pas de clause compromissoire, peut également être porté devant un tribunal d’arbitrage, suite à une convention d’arbitrage sous forme de « compromis » conclu entre les parties, d’une manière apostériori.
1-2-La liberté de choix des arbitres
Conformément aux dispositions de la loi 95-17, relative à l’arbitrage et à la médiation conventionnelle, les parties au contrat peuvent choisir d'un commun accord un arbitre unique. Si elles optent pour un tribunal arbitral composé de trois membres, chaque partie désigne l'un des deux arbitres appelés ultérieurement à nommer l'arbitre qui présidera le tribunal arbitral . Le Centre d’arbitrage concerné peut aussi recommander des arbitres possédant les compétences nécessaires ou nommer directement les membres du tribunal arbitral.
1-3-La neutralité
la procédure de l’arbitrage est neutre dans la mesure où les parties peuvent choisir des arbitres neutres de la nationalité appropriée. Les parties peuvent décider d'éléments aussi importants que la législation applicable, la langue et le lieu de la procédure. Cela leur permet de s'assurer qu'aucune partie ne bénéficie d'un avantage lié au déroulement de la procédure dans son pays.
1-4-La décision du tribunal arbitral est définitive
Selon l’article 58 de la loi relative à l’arbitrage et à la médiation conventionnelle, la sentence arbitrale n'est susceptible d'aucun recours. Les parties conviennent d'exécuter la décision du tribunal arbitral sans délai. Toutefois et en cas de réticence de la part de l’une des parties, la sentence arbitrale ne sera susceptible d'exécution forcée qu'en vertu d'une ordonnance d'exequatur du président de la juridiction dans le ressort de laquelle la sentence a été rendue.
Ghaza: un génocide en direct - partie 2
La haine raciale dont fait montre Israël à l’encontre des Palestiniens en les déshumanisant et en les identifiant à des animaux dangereux ou répugnants, procède du registre du bestial et a précisément pur objectif de banaliser la colonisation et de la rendre plus acceptable aux yeux de l’opinion publique. L’identification d’êtres humains à des animaux ou à des objets fournit la base concrète de la négation d’existence d’un peuple. Par contre, le discours où Israël, se parant des atours de la morale et se posant en victime éternelle a pour effet de légitimer ses politiques et ses actions meurtrières, de justifier ses massacres planifiés et de lobotomiser les esprits : « légitime défense », « droit de se défendre », « droit d’assurer sa sécurité » contre les hordes de terroristes. Ce discours relayé en boucle par les médias de masse inféodés à la machine de propagande de guerre sioniste s’ancre dans les structures mentales et permet à Israël d’engranger un maximum de sympathie. Il lui permet de se donner le « juste » droit de commettre un génocide contre un peuple sans défense avec l’approbation de la communauté internationale.
L’offensive du Hamas le 7 octobre 2023 est la résultante prévisible de décennies d’exaspération provoquée par une situation d’asphyxie dans laquelle vit une population de 2,2 millions d’habitants, maintenue en état de siège dans une enclave de 360 km2 et ce, depuis 17 années. Elle est aussi la conséquence des fréquentes provocations et des frappes aériennes des plus destructrices lancées par Israël qui, grace à un formidable arsenal de communication qui lui est acquis, tourne toujours la situation d’agression à son avantage en faisant croire à des attaques commises par Hamas et auxquelles il ne ferait que riposter. Ce samedi 7 octobre 2023 Hamas a effectivement attaqué Israël en causant la mort de 1 300 personnes civiles, et que nous condamnons fermement. Toutefois, vu la situation tragique dans laquelle est maintenue cette population, la résistance contre son occupation est, selon le droit international, tout à fait légitime.
Depuis le 7 octobre 2023, sous prétexte de combattre le Hamas, Israël a transformé ce blocus en blocus total et soumis la population à un état de siège complet la privant de tout : nourriture, eau, électricité, matériel médical, médicaments, carburant et la mettant dans une situation pire qu’elle n’était déjà. Les drones armés et les tirs d’artillerie se poursuivent nuit et jour sans arrêt. Les bombes pleuvent dans un continuel déluge faisant des morts et des blessés par milliers. Même les hôpitaux sont délibérément visés et s’écroulent comme un château de sable sous les raids aériens en enfouissant sous leurs gravats des centaines de personnes. Des médecins, des infirmiers, des ambulanciers et des secouristes sont tués à tour de bras. Les corps inertes des enfants tapissent les rues. Les journalistes sont particulièrement la cible de tirs meurtriers, 114 d’entre eux ont été assassinés à ce jour. La troisième plus ancienne église de l’histoire de l’humanité, une église grecque-othodoxe, Saint-Porphyre a été lourdement endommagée par Tsahal par une frappe aérienne le 19 octobre alors que s’y trouvaient réfugiées des familles chrétiennes et musulmanes. Partout un spectacle de grande désolation dans ce cimetière à ciel ouvert devenu depuis une tombe à ciel ouvert. Une folie meurtrière que rien n’arrête.
A cela, s’ajoute la contamination de nombreux quartiers par les eaux usées et l’impossibilité de préserver dans des conditions adéquates les corps des victimes qui s’empilent dans les morgues quand ils ne restent pas prisonniers sous les amas de pierres. Situation qui a entraîné une épidémie de maladies infectieuses et la famine chez cette population livrée à elle-même. Pourtant, en vertu de la Quatrième convention de Genève, une puissance coloniale a le devoir dans un contexte de guerre « d’assurer l’approvisionnement de la population en vivres et en médicaments ». Mais Israël ignore cette convention tout comme elle a méprisé les multiples conventions de Genève et résolutions de l’ONU. Depuis 1947, Israël a fait l’objet de plus de 50 résolutions et condamnations qu’il n’a jamais respectées. Jamais aucun autre Etat n’a joui d’une telle d’impunité. Une impunité absolue.
Nous assistons impuissants depuis plus de trois mois en direct au génocide d’un peuple parce que c’est ainsi qu’il faut l’appeler. Un génocide des plus terribles de l’histoire moderne de par son intensité, soit quelques 355 personnes civiles par jour. Selon le ministère de la Santé de Ghaza, 23 968 personnes ont été tuées et 60 582, blessées (bilan du 14 janvier 2024). Mais forte de sa puissance et de l’appui de ses alliés, Israël œuvre en toute impunité à l’éradication du peuple de Palestine. Et en toute conscience. Ce génocide est « commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». C’est la définition qu’en donne la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. Et c’est exactement ce qui est en train de se produire sous nos yeux dans la bande de Ghaza.
Les multiples agressions contre les pays du Moyen-Orient et ailleurs dans le monde et en l’occurence, celle qui est en train de se perpétrer actuellement à Ghaza, jettent une lumière crue sur l’inefficacité du système du maintien de la paix et de la sécurité des populations en contexte de guerre de même que sur son impuissance face à la toute puissance des Etats membres de l’OTAN. Il est clair, qu’en l’absence de toute instance internatioale pourvue d’un pouvoir autonome, le droit international et notamment le droit international humanitaire ne seront jamais respectés et les populations civiles continueront d’être privées de leurs droits et de subir des massacres voire des génocides.
La perpétuation d’une injustice fondamentale commise à l’encontre du peuple de Palestine et l’acharnement sanguinaire d’Israël à faire éterniser le conflit ne feront qu’enliser la situation dans cette région déjà fort sensible et qui évolue au gré d’un rapport de force favorable à Israël.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies, la Cour Pénale Internationale sont une parodie de protection, un aveu de leur impuissance. Nous attendons avec impatience les résultats de la plainte déposée par l’Afrique du Sud contre Israël pour génocide devant la CPI. Toutefois, si Israël est assuré du soutien indéfectible de ses alliés occidentaux et si les institutions internationales sont dépassées par la toute puissance de ceux-ci, la Palestine elle jouit d’un large mouvement de sympathie et d’un énorme soutien exprimés par les peuples du monde entier et qui au fil du temps, et tout particulièrement présentement avec le génocide qui est commis en direct, prennent de plus en plus conscience de l’injustice auquel face face le peuple de celle-ci depuis presque un siècle. Une nouvelle donne qui ne peut que permettre un espoir.
Ghaza: un génocide en direct - partie 3
En septembre 2005, Israël a de manière unilatérale opéré le retrait des forces militaires et de police civile ainsi que l’évacuation des 21 colonies juives peuplées de quelques 8 000 colons qui étaient établis dans la bande de Ghaza pendant 38 ans d’occupation suite à la conquête de ce territoire lors de la guerre de juin 1967. On aurait pu penser, avec ce retrait, voir une meilleure situation de vie des Ghazaouis. Mais c’était sans compter avec les politiques coloniales sionistes et la volonté des dirigeants israéliens, de droite comme de gauche, d’annihiler ce peuple et de briser chez lui tout élan de résistance contre l’occupation de sa terre.
La situation s’est depuis considérablement dégradée dans la bande de Ghaza avec un durcissement de l’attitude des gouvernements successifs israéliens et a été marquée par de meurtrières interventions militaires depuis la fin de 2008 ce qui met à mal les principes posés par les soi-disant Accords de paix d’Oslo, dont ceux de l’autonomie et de l’unité territoriale. Les perspectives d’un règlement pacifique du conflit, si tant elles étaient sincères, sont foncièrement anéanties par la puissance coloniale dont les politiques, notamment celles relatives à la guerre d’usure et au nettoyage ethnique, disent tout de la visée de celle-ci de l’édification d’un Grand Israël épuré de tout sang non juif.
Le blocus illégal, imposé par Israël à Ghaza depuis la prise du pouvoir pourtant transparente et légale par le Hamas en juin 2007 et honteusement appuyé par l’Egypte qui ferma son poste-frontière de Rafah, a mis à trop rude épreuve la vie sociale, culturelle et économique des Ghazaouis. Blocus qui en 2024 est toujours en vigueur soit 17 années plus tard. Comme le rappellent régulièrement Human Rights Watch et Amnesty International les conséquences de ces sanctions économiques sont désastreuses pour la population ghazaouie et met gravement en danger la vie des enfants qui représentent la moitié de celle-ci. En effet, ce blocus a entraîné un drame humanitaire pour la population de Ghaza à tous les niveaux et qui a été maintes fois denoncé par le Conseil de sécurité des Nations unies et plusieurs organisations non gourvenementales. Mais sans aucun effet.
L’embargo terrestre, maritime et aérien imposé à la population de Ghaza comme mesure punitive collective est un crime de guerre selon le droit international. Mais l’impunité totale dont jouit Israël qui est soutenu de manière inconditionnelle par les puissants de ce monde dans son entreprise guerrière lui permet de commettre complaisamment ce crime. Les sanctions infligées à la population ghazaouie ont engendré une grave crise humanitaire avec plus de 80% de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté et 80% dépendant totalement de l’aide humanitaire. Depuis, le 7 octobre 2023, les conditions de survie ont gravement empiré dépassant tout entendement.
En outre, les frais relatifs au blocus, comble de l’injustice, sont obligatoirement assumés par le territoire palestinien à qui cela a coûté 17 milliards de dollars soit six fois la valeur de son PIB entraînant une chute de celui-ci par personne de 27% (Rapport des Nations unies publié en novembre 2020). “Le blocus par Israël a coûté presque 17 milliards de dollars à Gaza, selon l’ONU” (dans l’Orient-Le-Jour, 25 novembre 2020).
L’appellation de « prison à ciel ouvert » ne pouvait mieux décrire la situation d’encagement et d’emmurement dans laquelle survivent les Ghazaouis, enserrés qu’ils sont de l’extérieur par des barrières électrifiées et privés de tout, même des produits de base. Machiavélique, Israël calcule même la quantité de protéines qui doit entrer dans l’enclave.
Depuis que la bande de Ghaza est soumise à une politique de bouclage, la population fait face à des attaques répétées. Les fréquents bombardements aériens effectués par l’aviation israélienne endommagent les installations sanitaires et détruisent les systèmes d’approvisionnement en eau et en électricité. Ils ravagent les quartiers en démolissant génératrices, maisons, écoles, centres de santé, centres culturels, commerces, routes, mosquées, églises, etc. Et bien-sûr, tuent.
Une situation dont les femmes paient un lourd tribu. Celles-ci voient leur accès aux services de santé réduit, notamment ceux maternels, néonatals et infantiles. Nombreuses sont celles qui connaissent des complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. Elles n’ont pas accès aux soins obstétriques d’urgence. Lors des bombardements les femmes enceintes sont obligées d’accoucher chez elles ou carrément dans la rue au milieu des décombres et sous les tirs d’obus avec des risques d’infection, de décès de l’enfant, de la mère ou des deux. Le conflit a sans conteste des effets néfastes sur la santé psychologique des femmes. Fréquentes sont les fausses couches, les mortinaissances et les naissances prématurés dues à l’éprouvant stress dans lequel celles-ci vivent. Par ailleurs, les malformations congénitales ne sont pas rares du fait de l’utilisation du phosphore blanc par l’armée israélienne et qui provoque des dommages considérables. L’usage du phosphore blanc en tant qu’arme incendiaire est pourtant interdit par l’ONU qui le classe comme crime de guerre.
Par ailleurs, vu le blocus auquel elle est astreinte, la population de Ghaza vit dans un isolement total et est sujette par conséquent à de l’anxiété et à des dépressions. Les déplacements entre Ghaza et la Cisjordanie n’étant pas autorisés, les familles, de part et d’autre, ne peuvent pas se rendre visite et souffrent de cette mise à distance. Leur mise en cage a précisément pour objectif de nuire à leur état de santé psychologique dont l’intégrité mentale est rudement entamée. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’organisation Care attirent souvent l’attention sur la santé mentale des Ghazaouis et plus particulièrement sur celle des enfants, éprouvés qu’ils sont par des traumatismes relatifs à une peur constante des bombardements, à la perte des membres de leurs familles, à la pauvreté, à l’incertitude des lendemains et ce, dans un espace clos sans possibilité d’en sortir.
Ghaza: un génocide en direct - partie 1
NAIMA BENDRISS
Depuis 75 ans que sa terre est occupée par l’Etat colonial militariste israélien, le peuple de Palestine vit une tragédie humaine à laquelle il fait face au quotidien, sans répit: Nakba, massacres, spoliation de terres, terreur, destruction des trois-quarts des villages existants, déracinement d’oliviers centenaires, emprisonnements administratifs même de mineurs, mépris du droit international, bafouement des droits humains les plus élémentaires, viols, détournement des ressources hydrauliques, brûlage des récoltes, confiscations et démolitions de maisons, déplacements forcés, tactiques d’humiliation et de violation de la dignité humaine, destruction du patrimoine culturel, refus du retour des réfugiés, volonté d’effacement de toute trace, dans l’espace et dans le temps, de la présence historique palestinienne, etc.
La création illégitime de l’Etat d’Israël en 1948 a donné lieu à une intense et rapide modification de l’espace de signification palestinien au profit de la mise en place d’un espace israélien. Un aménagement du territoire avec l’objectif d’invisibiliser l’histoire de la Palestine et de matérialiser le mythe fondateur de l’Etat hébreu à travers le fameux slogan sioniste “Une terre sans peuple pour un peuple sans terre”, expression de la négation du peuple de Palestine. L’idée de l’implantation d’un foyer juif en 1897, donc déjà au XIXème siècle, dans une “terre déserte” ou “colonisable” légitime l’entreprise coloniale du sionisme au cours d’un siècle marqué qu’il était par le colonialisme européo-centriste et son postulat suprématiste: civiliser les barbares. Et cet aménagement, inscrit dans la logique même de la pratique sioniste, s’intensifiera, d’une part, en réduisant comme une peau de chagrin le territoire de la Palestine et d’autre part, en élargissant les frontières de l’occupant vers d’autres pays. Tous les gouvernements israéliens qui se sont suivis à la tête de l’entité sioniste depuis sa création, et quelle que soit leur formation politique, socialisante ou conservatrice, libérale ou totalitaire, laïque ou religieuse, ont tous sans exception oeuvré à la concrétisation de l’utopie sioniste.
En usurpant les huit dixièmes du territoire palestinien, Israël a non seulement causé l’éclatement de la société palestinienne mais a entraîné la dispersion de son peuple. En outre, il prive les réfugiés d’un droit au retour à leur mère patrie bien que celui-ci soit un principe adopté dans la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies. Mais cette force coloniale a toujours et en toute impunité enfreint le droit international. Les Palestiniens qui sont demeurés dans la partie du territoire palestinien occupée par Israël ont été contraints de prendre, malgré eux, la citoyenneté israélienne. Mais une citoyenneté de seconde zone distincte de celle de la population dominante, catégorisée sur la base de la religion et l’appartenance ethnique et minorisée en fonction du statut de colonisé. Ceux chassés de leur terre se sont soit installés dans des camps de réfugiés situés à la périphérie des villes palestiniennes soit ont migré vers des pays arabes ou autres. Le reste la population palestinienne est cantonnée entre Ghaza et la Cijordanie et vit sous le joug d’une redoutable machine coloniale et d’un régime d’apartheid.
Dans la bande de Ghaza, un pourcentage de 75% de personnes sont des réfugiés confinés dans des camps et dont les familles ont été expulsées de leurs villes ou villages en 1948 lors des agressions de la Haganah, de la Palmach, de Stern, de l’Irgoun et de Lehi, des groupes paramilitaires fascistes juifs qui ont semé la terreur parmi la population palestinienne avec la bénédiction de la Grande-Bretagne mandataire à l’époque de la Palestine et dont la mission était de protéger ce pays. Ces organisations armées du mouvement sioniste avaient précisément pour visée la fondation d’un grand Etat juif sur les deux rives du Jourdain et pour ce faire ont, entre 1920 et 1948, terrorisé le peuple de Palestine pour le forcer à fuir sa terre en perpétrant des dizaines de massacres de civils dont celui de Deir Yassin. Ces milices juives, cellules embryonnaires de Tsahal, fourniront à l’armée israélienne fondée le 26 mai 1948, des cadres et mettront sur pied des formations politiques d’extrême droite dont le Likoud dirigé actuellement par Benjamin Netanyahou. Depuis la création d’Israël et leur expulsion de chez eux, les Ghazaouis sont, de génération en génération, des réfugiés sur leur propre terre.
Le civisme, le respect de la loi et des règles doivent être au cœur de l'éducation et du système de l'enseignement.
Hier j'ai conduit de Rabat vers Marrakech et eu encore une fois l'occasion de constater le nombre de "criminels" qui parcourent en toute impunité nos routes et autoroutes.
Entre les grosses cylindrées et les compacts cars qui roulent à des vitesses dignes de celles des poursuites américaines, qui n’existent en vrai que dans les films, œuvre de cascadeurs bien rodés, les camionneurs qui doublent n'importe comment et s'imposent par leurs volumes et leurs dimensions, les voitures avec des lumières mal réglées, ceux qui rentrent chez eux indemnes sont véritablement des miraculés.
C'est dans un contexte alarmant que mon texte trouve toute sa place et sa justification.
"Dénoncer les dangers permanents de la circulation au Maroc a été fait maintes fois...Et, tout récemment encore, au cours des débats du Conseil du Gouvernement, des voix nombreuses se sont élevées pour réclamer impérieusement- et d'urgence- des mesures nouvelles de nature à limiter le nombre des accidents.
Il semble, en effet, que les sanctions prévues pèchent actuellement par un manque de célérité et aussi relative modération.
Aucune loi, bien sûr, ne saurait remplacer la prudence et la maîtrise des conducteurs. Mais vient une heure où le nombre d'accidents est tel, où les blessés et les morts jalonnent tragiquement les routes, que "la crainte du gendarme" doit être accrue pour amener un commencement de sagesse."
Ce vous venez de lire n'est pas de moi. Il est de de Monsieur Louis Gravier correspondant particulier de la Vigie du Maroc à Rabat.
C'est le début d'un article, tenez-vous bien, publié à la une du journal le 6 janvier 1952.
Il y a donc exactement 71 ans et quelques jours.
Comme si le temps s'était figé.
Vous changez la date, le nom du journal et peut être celui de l'auteur et vous êtes on ne peut plus dans l'actualité.
Force est de constater que rien ne semble avoir évolué, malgré l'amélioration colossale des infrastructures et celle de la qualité des véhicules ; malgré moult réformes du code de la route et des lois.
Si l'article responsabilisait déjà le comportement des conducteurs, aujourd'hui c'est de l'ensemble des citoyens qu’il faut peut-être parler. Tous les conducteurs et j’en fait partie, sont quelques peu chauffards, les conducteurs mais aussi les motocyclistes, les cyclistes et les piétons ont des comportements irresponsables.
Conduire à Marrakech où je me trouve en ce moment est un véritable calvaire pour les non habitués.
71 ans après cet article, le code de la route n'est applicable que quand il y a un agent de l'autorité dans les parages et à l’annonce des radars.
Mettez les signalisations et les équipements que vous voulez, rien n'y fait. Seule l'uniforme dissuade quelque peu les conducteurs, les piétons ne se sentent point concernés par un quelconque respect du code de la route ou encore des feux de signalisations. Vert comme rouge, ils passent ou force le passage.
Quant à la majorité des cyclistes et motocyclistes, ils ne se sentent même pas concernés et narguent sans vergogne les agents de l'autorité.
Bien évidement qu'il faut durcir les sanctions, être plus vigilant et dissuasif, mais cela suffirait il?
On ne peut ni assigner un gendarme à chaque conducteur, ni encore moins scruter en permanence le comportement de chacun des piétons?
D’ailleurs les caméras installées n’ont pas amené la dissuasion escomptée
Il faut que le conducteur, le piéton se sentent surveillés certes, mais c'est dans la tête de chacun qu'il faut construire un mécanisme pour rappeler les règles, avertir de la faute, réprimander en cas d'incartade.
Le citoyen doit intégrer que la loi et les règles, notamment celles de la circulation, sont là pour le défendre et le protéger lui d'abord, avant les autres. Il doit les respecter au lieu de les craindre.
J'avais huit mois d'âge quand Louis Gravier écrivait les lignes plus haut évoquées. Depuis les problèmes de la circulation se sont aggravés de manière exponentielle.
En nombre d'accidents et de morts sur les chaussées, nous battons de tristes records.
C'est dire surtout que les campagnes successives n'y ont rien fait et que les problématiques n'ont certainement pas encore été ni parfaitement étudiés, ni judicieusement maîtrisées.
Évidemment qu'il faut que la persuasion et la vigilance augmente. Bien sûr qu'il faut des règles plus sévères et une application stricte des lois, mais c'est au niveau psychologique et comportemental qu'il faut peut-être aller chercher des solutions efficaces et pérennes.
Le respect de la loi, le vivre ensemble, le comportement dans les lieux publics, le civisme tout court, doivent être au cœur de l'éducation et du système de l'enseignement.
Le respect du code de la route, le comportement au volant, l'attitude sur un deux roues, ou simplement les agissements en marchant, ne sont en fait que des déclinaisons du comportement global du citoyen.
Nous devrions probablement aller plus loin dans l'approche et étudier notre capacité d'orientation dans l'espace, notre perception de l'autre, notre rapport au danger, nos habilités motrices à maîtriser un engin, notre appréciation de la vitesse et bien d'autres aspects de notre comportement.
Ce ne sont pas des campagnes sporadiques combien mal inspirées des fois, et encore moins la fameuse signature institutionnelle des bandes d'annonces qui vont y changer quelque chose.
Si rien n'évolue au plan stratégique et du concept, dans 70 ans, on aura perdu encore des dizaines de milliers de vie et certainement mutilé des centaines de milliers de nos frères et sœurs.
Et le texte de Louis Gravier serait hélas encore d'actualité.
Je me rappelle avoir commis une chronique similaire le vendredi 22 avril 2016, du temps où j'avais tous les vendredis un temps de parole à Radiomars... Que le temps passe vite.
Quand écire c'est dire vrai
L’Hiver du doyen
De l’écrivain Saul Bellow, par Mustapha GUILIZ, écrivain
L’Hiver du doyen de Saul Bellow (prix Nobel de littérature 1976) raconte un épisode de la vie d’un citoyen américain, doyen de l’université de Chicago, qui fait un voyage en Roumanie. Je me permets de revenir à cette lecture qui ne date pas d’hier à la lumière des événements politico-stratégiques qui se déroulent en ce moment. Je parle de l’invasion russe de l’Ukraine. C’est un roman de l’Ouest qui relate une histoire survenue à l’Est. Ce qui précède cette invasion, c’est une longue histoire de confrontations réelles sur le terrain et il en a résulté meurtres, tueries et massacres et, une autre guerre idéologique connue sous le nom de « guerre froide », qui utilisait à tour de bras toutes les formes d’altération de la vérité et toutes les gammes de la fausseté qui vont du mensonge jusqu’au délire. Des deux côtés, Est-Ouest, ces confrontations avaient fait des citoyens prêts à manger leurs balais si on leur avait parlé de la nécessité de le faire pour l’emporter sur l’ennemi. On diabolise l’autre ; et cette mystification donne la mesure de notre insoutenable imbécillité. Le lecteur-citoyen de cette litérature est porté immanquablement à se situer du côté du bon système contre le mauvais, l’autre, même froid, il devient un enfer.
Le récit de Bellow relate l’histoire d’un homme qui accompagne sa femme dans son pays natal, la Roumanie. Ce pays de l’Est vit sous l’emprise d’un régime dictatorial. La belle-mère du doyen est hospitalisée ; elle agonise durant tout le séjour, tout l’espace du texte. Ex-militante haut placée dans la hiérarchie partisane, elle avait même occupé le poste de ministre de la santé, mais disgraciée parce qu’elle ne croyait plus aux idéaux du régime en place. Elle réussit pourtant à envoyer sa fille Minna dans un pays de l’Ouest, les U.S.A ; elle sera une éminente astrophysicienne et se marie avec le doyen, notre narrateur. En Roumanie, le couple qui doit rendre des visites à la maman hospitalisée doit militer pour arracher de telles faveurs auprès d’un colonel dont l’arbitraire échappe même à l’autorité de son ministre de tutelle. Il y a toujours anguille sous roche et l’on se doit de lanterner par prudence sous ce régime exceptionnel où tout le monde se méfie, et regarde avec intensité tout le monde. Le narrateur, qui prend constamment le pouls des situations, montre comment évoluent les personnages dans une ambiance qu’il refuse de qualifier par des mots de l’Ouest. Tout nous est rendu par une écriture méticuleuse, profondément factuelle et qui se signale par l’horreur des raccourcis. Partout, il règne une ambiance asphyxiante qui ne laisse pas de place à une confiance dans le genre humain. L’homme de ce régime, même un gardien, est soudoyé au moyen de paquets de cigarettes pour faciliter les visites familiales.
Le récit contrapontique de ce voyage s’alimente de la correspondance que le doyen entretient avec Chicago, état de l’Ouest bien entendu. Le doyen est rattrapé par ses propres affaires. Là aussi, le récit reste fidèle au réel—pour ne pas dire objectif— que le narrateur mène avec une lucidité prudente. Il y a là l’unique condition pour rendre une image authentique de la manière dont fonctionne de part et d’autre la machine infernale qu’elle soit communisme ou libérale. Le doyen jouit d’une grande capacité de pénétration et d’analyse, « Je suis né pour observer », répète-t-il assez souvent. A Chicago, il nourrit des attachements problématiques. Il adore sa sœur, une veuve dont il parle en termes sensuels, en évoquant l’estuaire de son bras charnu, son haleine fraiche et fruitée. Il supporte mal son neveu, le fils de cette sœur, à qui il s’oppose dans un procès picaresque. Le doyen est impliqué dans le procès de meurtre d’un étudiant noir. Il a même mobilisé les moyens propres à l’université pour offrir des sommes d’argent à des témoins potentiels pour les soudoyer. Il y réussit. Mais il a encore à dos un autre cousin, avocat, à qui il s’oppose dans une autre affaire d’escroquerie en sa défaveur. Le doyen de la faculté de journalisme avait écrit des articles publiés dans Harper’s traitant des problèmes raciaux de la cité. Il décrit les conditions de sous-hommes auxquelles sont soumis les Noirs. Il y a donc là aussi une machine infernale qui broie ses propres victimes. Les deux systèmes, le communiste et le libéral, sont renvoyés dos à dos quant au registre du mal qu’ils ont l’art d’infliger à leurs propres citoyens. Le doyen gagne le procès et Valéria, sa belle-mère, meurt. Mais sur fond de rivalité, le doyen est piégé par un ami, un journaliste à qui il s’était livré dans une interview qui ne dit pas son nom en parlant sincèrement de tous les problèmes de sa vie, de sa condition de doyen et de professeur dans la ville de Chicago, de ses contributions journalistiques passées et à venir. Tout est avoué dans un article que son ami écrivit avec le fiel de l’envie et l’aigreur de la maladie qui le rongeait. Pour avoir tenu de tels propos, vrais mais désobligeants, le doyen fut contraint à la démission que le doucereux recteur accepta sans trouver à redire. Si aucune comparaison n’est faite, et le narrateur ne s’y risque pas, il y a une différence de texture massive.
Et c’est là l’originalité d’un texte qui prend ses distances par rapport à toutes les mythologies qui avaient bercé notre enfance mentale, car il faut être enfant pour gober tout ce que disent les uns sur les autres, Est-Ouest. Plus, il les renvoie dos à dos dans une fiction qui montre plus qu’elle ne dit les vrais visages des régimes qui sont en réalité des systèmes qui se nourrissent du complot, de l’injustice qu’ils font subir à leurs citoyens et aux erreurs énormes qui empoisonnent l’air que les citoyens respirent. Quelle place pour la liberté humaine dans ce monde ? Le texte ne se prête pas à ce jeu infécond pour ne pas perdre de sa crédibilité. L’objectivité a un prix.
Personne n’a les moyens propres pour s’échapper à cette geôle du monde qu’est le mensonge et la démagogie. Si la liberté manque, c’est qu’elle est le point focal d’un exercice diabolique qui fournit des certitudes inébranlables sur le mal que représente l’autre dans sa différence essentielle, réelle ou fantasmée. Sur le sujet de la liberté, nous sommes condamnés à l’hiver. L’hiver du doyen est le nôtre. Nous n’aurons jamais l’âge mature pour jouir du soleil de la vérité.
Même à l’ère du digital, l’agence de voyage reste un partenaire idéal pour les hôtels
À l'ère du digital, bien que de nombreux voyageurs réservent leurs séjours en ligne directement, les agences de voyage réceptives demeurent des partenaires de choix pour les hôtels.
L'exploitation d'un hôtel nécessite une étude approfondie de la clientèle cible, des concurrents et des partenaires avec lesquels on peut collaborer pour optimiser le revenue management.
Une agence de voyage réceptive ou un DMC (Destination Management Company) propose à ses clients (particuliers comme corporate) un accompagnement de A à Z, depuis la conception d'activités touristiques, la gestion du transport, la réservations des hébergements et salles de séminaires, l'inclusion de services de restauration, et même la mise à disposition de services plus spéciaux (location de matériel de traduction, de matériel audiovisuel, etc.) pendant leurs séjours, circuits ou événements.
Il s'agit d'une source stable de clients pour le secteur de l'hôtellerie, car les agences de voyage ont tendance à aiguiller leurs clients vers les mêmes prestataires de confiance.
Les agences de voyage permettent notamment d’augmenter les taux d'occupation, d’améliorer globalement la guest experience des clients grâce au conseil et à l’accompagnement offert aux clients et aux expériences locales qu’elles lui proposeront, elles permettent de fluidifier et d’optimiser les opérations hôtelières, notamment de check-in, et d’alléger la pression sur les équipes commerciales et marketing.
En effet, elles gèrent souvent les aspects logistiques et administratifs des réservations, ce qui permet aux hôtels de se concentrer sur l'amélioration de l'expérience client et d'autres aspects opérationnels.
Dépendamment du type (loisirs ou business), de sa structure capitalistique (appartenant à une chaîne internationale, à un groupe d’investissement hôtelier ou à actionnariat familial, de sa taille et de sa gamme, les avantages pour un hôtel à faire des agences de voyage des alliés de premier ordre peuvent varier.
Voici quelques raisons pour lesquelles les hôtels peuvent trouver leur intérêt à collaborer avec des agences de voyage malgré le paysage numérique en évolution :
Les agences de voyage bénéficient souvent d'une portée mondiale à travers leurs représentants commerciaux, leurs agences émettrices partenaires et leur présence dans les salons internationaux. Elles attirent ainsi un large public. Collaborer avec ces agences permet aux hôtels de toucher des clients potentiels qui pourraient ne pas avoir découvert leur établissement par d'autres moyens.
A contrario, des partenariats avec des agences de voyage marocaines bien établies peuvent aider les hôtels à toucher un public local. Les agences peuvent promouvoir des forfaits spéciaux, des offres saisonnières et des événements spéciaux, contribuant ainsi à attirer des clients nationaux.
Les agences investissent massivement dans le marketing en ligne, ce qui peut être coûteux et complexe pour un hôtel individuel. En travaillant avec des agences, les hôtels peuvent profiter de leurs campagnes marketing, de leur présence sur les réseaux sociaux et de leurs partenariats pour attirer davantage de clients.
Elles offrent une distribution multicanale, permettant aux hôtels d'atteindre différents segments de marché via divers canaux en ligne. Cela peut inclure des sites web, des applications mobiles et surtout des partenariats avec d'autres plateformes de voyage telles que Travel Exchange, American Express, Perfect Stay, Voyage Privé, Ctrip, etc. qui déploient des stratégies digitales pointues pour permettre à de nouvelles catégories d’internautes de voyager plus en profitant notamment de ventes flash last minute.
Les agences de voyage peuvent également aider les hôtels à optimiser leurs revenus en gérant les tarifs et les disponibilités de manière dynamique. Ceci est particulièrement important pour maximiser les profits et remplir les chambres disponibles, notamment en basse saison.
Il est par ailleurs important de noter que les hôtels doivent trouver le bon équilibre dans leur stratégie de distribution, en évitant une dépendance excessive vis-à-vis de certaines plateformes en ligne.
Elles peuvent parfois se spécialiser sur des marchés émetteurs non habituels pour la destination (par exemple en Afrique, en Europe de l’Est, en Asie ou en Amérique latine) offrant ainsi aux hôtels la possibilité de toucher une clientèle diversifiée, limitant les risques de continuité de l’activité liés aux conflits, aux catastrophes, etc.
Enfin, les DMC (Destination Management Company), de par leur vision globale de la destination et leur collaborations avec de nombreux hôtels peuvent être de bons propagateurs de meilleures pratiques. Elles sont aussi une excellente source d’avis, de feed-back et de recommandations à exploiter pour l’amélioration de la satisfaction client.
Les études menées dans le secteur du tourisme au lendemain du covid aboutissent souvent aux mêmes conclusions parmi lesquelles on peut retrouver l’importance de s’adresser d’abord à une clientèle locale, la nécessité de développer un tourisme inclusif ancré dans son environnement, l’urgence de la transition écologique mais aussi la nécessité de renforcer la coopération entre les différents acteurs de l’industrie afin de la rendre plus stable, plus pérenne et donc plus attractive à la fois pour les investisseurs et pour les talents.
L'Indice de Développement Humain, un indicateur pas si pertinent qu'on ne le pense!!!!
Détails sur sa méthodologie de calcul afin de comprendre pourquoi c'est un indicateur bidon, trop simpliste, éloigné de la réalité et facilement traficable (Spoiler: Le Maroc peut grimper de la 123eme position à la 85eme en 2 clicks 3 mouvements).
Tout d'abord l'Indice de Développement Humain (IDH) comme son nom l'indique est un indicateur censé mesurer et comparer le développement humain entre les différentes nations. Il est mesuré par 3 critères majeurs:
◆Le système de santé
◆Le système éducatif
◆Le niveau de vie
Sauf que les métriques utilisées pour calculer l' IDH ne permettent pas d'avoir une vision globale sur tous les aspects du développement humain. Pire encore, ces métriques sont influencées par des phénomènes qui divergent du but initial.
I- Santé
La qualité du système de santé est calculée à partir de l'espérance de vie à la naissance or cette même espérance est dépendante de facteurs n'ayant pas de relation directe avec la santé comme le climat, la génétique, la nutrition, la géopolitique, la sécurité, le rythme de vie…
La formule de calcul du Life Expectancy Index (LEI):
(LE-20) / (85-20)
Le Maroc a une espérance de vie de 74ans donc on a une LEI égale à 0.831 ce qui fait dire qu'on a un système de santé de niveau très élevée (>0.8)
II- Education
La qualité du système éducatif est calculé à partir de 2 métriques:
◆Durée moyenne de scolarisation pour les +25ans
◆Durée attendue de scolarisation pour les enfants en âge scolaire
Sauf que ces métriques mesurent le volume d'étude en année et non pas la qualité de l'éducation. Sans oublier que chaque pays a son propre programme scolaire, ses propres priorités. Un Marocain lambda et un Français lambda, à niveau scolaire équivalent, n'ont pas les mêmes compétences. Le Marocain en général est plus fort en Maths.
La formule de calcul du :
Mean Years of Schooling Index(MYSI)= MYS/15
Expected Years of Schooling Index (EYSI)= EYS/18
Education Index(EI) = (MYSI+EYSI)/2
Le Maroc a un MYS de 5.9 ans et un EYS de 14.2ans==> On se retrouve donc avec un Education Index de 0.591 (moyen)
le Maroc pourrait renforcer son programme de lutte contre l'analphabétisme déjà présente dans les mosquées tout comme il pourrait pousser vers plus de programmes de formation pour les ouvriers dans les usines, les fonctionnaires et les salariés du privés.
En comptabilisant l'ensemble de ces 2 initiatives, le Maroc pourra passer easy en étant ultra-conservateur, en l'espace de 2 années, d'une durée moyenne d'éducation pour les +25ans de 5.9ans à 6.5ans. Ceci sans même prendre en considération le renouvellement de cette population qui se produit chaque année.
Le Maroc pourrait aussi instaurer que chaque marocains a le devoir de passer par le préscolaire(3ans), le primaire(6ans), le secondaire: Collège+Lycée(6ans), le Bachelor(4ans) et le Master(2ans) ce qui fera passer la durée attendue de scolarisation de 14.2ans à 21ans.
En prenant en considération ces 2 changements dans les métriques du critère d'éducation nous nous retrouvons alors avec un Education Index de 0.8 (très élevé) au lieu de 0.591 (moyen).
III- Economie
Le niveau de vie est mesuré selon Global National Income per capita en prenant en considération la parité de pouvoir d'achat sauf que cette parité est largement biaisée par plusieurs éléments. Les besoins et les habitudes de consommation diffèrent de pays en pays. Par exemple le panier de la ménagère en Algérie est faible en potassium ( Les bananes sont hors de prix là-bas) sans oublier que les subventions font gonfler le GNI (PPP) alors qu'on sait tous que les subventions se font avec l'argent du contribuable et sont destructeur pour l'économie.
Sans rentrer trop dans le détail voici une comparaison entre GDP per capita(nominal) et le GNI per capita(PPP) des pays de l'Afrique du Nord pour l'année 2021
GDP:
Maroc $3620
Algérie $3700
Tunisie $3870
GNI:
Maroc $7303
Algérie $10800
Tunisie $10252
On voit clairement une différence artificielle qui se crée d'où la non pertinence du GNI.
Le Income Index (II) est calculé par la formule suivante:
(ln(GNIpc)-ln(100)) / (ln(75000)-ln(100))
Vu que le Maroc a un GNI de $7303 on se retrouve avec un II de 0.648 (moyen)
En omettant les biais créé par la métrique du GNI per capita(PPP) et notre faiblesse dans notre outil de mesure statistique (HCP) et en prenant seulement en considération la réévaluation de notre PIB de 8,2% (changement de base). On se retrouver avec un II de 0.660 (moyen)
IV- Synthèse
L'ensemble du HDI (IDH) est calculé avec la moyenne géométrique suivante:
∛(Life Expectancy Index × Education Index × Income Index)
L'application de la formule avec les données initiales du Maroc nous donne un HDI de 0.683 et nous classe en 123eme position. En étant très très conservateur dans nos changements:
◆Durée moyenne de scolarisation 5.9 à 6.5
◆Durée attendue de scolarisation de 14.2 à21
◆Changement de base du PIB
On se retrouve alors avec un HDI de 0.760 ce qui nous placerai en 85eme position mondiale au lieu de la 123eme.
On aura alors prouvé comment l'IDH est un indicateur trop simpliste, facilement corruptible et ne reflète en aucun la réalité. Pour être honnête je ne comprends pas pourquoi le Maroc ne s'est pas encore penché sur la méthodologie de l'IDH pour améliorer cet indicateur aussi inutile soit-il.
Vous quittez Bluwr.
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Le professionnalisme dans le domaine sportif ?
Le professionnalisme dans le domaine sportif ?
Chaque fois que le professionnalisme est évoqué par les intéressés au domaine du sport, à travers les différentes plates forme de débat, notamment journalistes et experts de sport, il est constaté que ces derniers limitent souvent l’origine de l’entrave à la réussite du professionnalisme en matière de sport, à la mentalité qui tarde à murir chez les hommes du sport. Ainsi, on se trouve souvent face à une réponse standard, devenue systématique : « le professionnalisme est une question de mentalité » !!!
Est-ce vrai que le décollage de notre sport est lié à la nécessité de changement de mentalité ? Effectivement, une mentalité correcte ne peut qu’impliquer la facilité de réussite du professionnalisme. Toutefois, nul ne peut nier que le changement de mentalités n’est pas une affaire de mois ou même de quelques années. La mentalité est une question de culture et d’habitudes liées au comportement de générations. Si on devrait attendre le changement des mentalités pour réaliser les objectifs requis par l’humanité dans la plupart des domaines de la vie, il n’ y aurait ni les règles de « Hammurabi », ni celles des livres sacrés, ou de celles du droit positif moderne
Ceci dit, l’attente de changement de mentalités prendra nécessairement beaucoup de temps. Il y aura même risque de ne jamais y parvenir, puisqu’il va y avoir toujours un décalage considérable entre la cadence relative à l’évolution de l’environnement du monde du sport et de celle relative à l’évolution de la mentalité des individus.
Alors, où réside donc le problème ? La réponse est d’essayer de donner d’abord, une définition exacte au professionnalisme et par la suite, permettre aux personnes concernées, de bien connaitre les règles du dit professionnalisme, pour pouvoir les utiliser convenablement
- Le professionnalisme : Quelle définition ?
On entend par professionnalisme, le fait d’ «évoluer dans un environnement régi par un ensemble de règles juridiques et normatives dont le non-respect est sanctionné conformément aux textes de lois et aux normes de pratique». Ce sont des règles d’ordres différents, mais qui sont connues par leur complémentarité. On peut citer des règles qui déterminent l’accès au métier du sport, des règles qui régissent les relations contractuelles entre les différents intervenants dans ce métier, ainsi que règles de régulation de l’activité sportive : L’exercice du sport dans un cadre professionnel aura donc besoin de toutes ces règles.
- Les règles régissant l’accès au métier du sport : Il s’agit de règles instaurant les conditions de gestion et de l’exercice dans le domaine du sport. Ces règles concernent les pratiquants du sport (joueurs, athlètes), les dirigeants des clubs de sport (associations ou sociétés), les gestionnaires des dits clubs, les arbitres, les entraineurs et leurs auxiliaires, le corps médical, les agents intermédiaires, les publicitaires (médias et autres opérateurs économiques), le consommateur du spectacle sportif, sans toutefois négliger les propriétaires et/ou les gestionnaires des infrastructures dédiées à la pratique du sport.
-Les règles régissant les relations contractuelles entre les différents intervenants dans le métier du sport : les différents intervenants ci-dessus cités, entretiennent entre eux des relations dont l’objectif est purement pécuniaire (dans le monde du sport d’aujourd’hui on ne peut contester une réalité qui s’impose à tous : l’enjeu financier est primordial pour les différents intervenants, il est même vital pour garantir la continuité de la pratique du sport).
Ceci dit, ces relations –comme dans le monde des affaires- doivent être définies et qualifiées juridiquement d’une manière correcte. Cette opération de définition et de qualification juridique permettra d’une part, de déterminer le statut juridique de chaque intervenant (employeur -salarié-prestataire de service) et d’autre part, de mettre en relief les obligations des différentes parties dans un rapport contractuel relevant du domaine du sport, leur droits, leur responsabilité, les règles de fixation d’indemnisation pour préjudices subis lors ou à l’occasion de l’exercice des activités sportives, la couverture par l’assurance, les règles de la preuve des dommages, ainsi que les juridictions compétentes pour trancher les litiges du domaine du sport.
- Les règles déterminant l’organe de régulation de l’activité en question ainsi que son champ d’intervention : L’organisation de la pratique du sport de compétition, est une affaire d’intérêt général et de service public. D’ailleurs, la loi 30-09 relative à l’éducation physique et aux sports, dispose dans son préambule que « ….l’éducation physique et la pratique des activités sportives sont d’intérêt général et leur développement relève d’une mission de service public… ». En conséquence, les pouvoirs publics sont tenus de veiller à ce que la pratique du sport de compétition soit effectuée conformément aux règles de droit en vigueur. Toutefois, il est des principes fondamentaux sur lesquels repose le domaine du sport à l’instar de tout autre domaine d’activité, à savoir : la liberté d’exercer le sport et l’autonomie de la volonté (des différents intervenants) pour contracter. Le respect de ces principes nécessite de la part des pouvoirs publics d’agir avec sagesse puisqu’il s’agit d’un secteur d’activité qui mérite un organe de régulation et de gestion, et non pas d’administration.
La mise en exergue des différentes règles constituant la notion du professionnalisme, permettra de faire connaitre aux concernés par le sport, leur champ d’intervention, leurs obligations, et leurs droits. Un travail complémentaire de sensibilisation quant à l’application desdites règles et à l’exigence de leur respect par les différents intervenants, pourra contribuer à mieux connaitre le professionnalisme et par conséquent le réussir.
Arrêtons donc de continuer à alimenter un discours erroné sur le professionnalisme. Un faux discours qui résume malheureusement le professionnalisme dans des faits éphémères : un beau but dans les filets de l’équipe adverse, un geste élégant effectué par un joueur, un arbitre qui sort un match avec moins d’erreurs, ou encore un champ de jeu bien entretenu : Le professionnalisme dépasse de loin cette vision restreinte.
LE CANCER DE L’ENFANT; Qu’en est-il au Maroc ?
Le cancer de l'enfant est une maladie grave, menaçant la vie. Il est rare, représentant 1 à 3% des cancers humains, soit une incidence de 400.000 dans le monde. Sa présentation est souvent spectaculaire, son évolution très rapide, fatale sans traitement. Ses exigences sont nombreuses. Elle a, d'une part, un coût financier élevé : analyses médicales, médicaments, déplacements, séjours dans la ville du traitement, et d'autre part, une implication sociale et psychoaffective élevée : absentéisme professionnel des parents, scolarité interrompue, séparation de l’enfant et parfois de la mère d’avec le reste de la famille. Souvent la fratrie et le père se sentent négligés puis résignés. Enfin, le cancer exige une compréhension de la maladie par la famille pour une meilleure coopération avec les soignants.
Cependant, à côté de ces exigences, il faut rappeler que les progrès réalisés dans le traitement du cancer de l'enfant sont énormes. Dans les années 1970, le but du traitement était un malade vivant, quel que soit le prix à payer en toxicité ; actuellement le but est un survivant sain, ceci en assurant une désescalade thérapeutique sans diminuer les acquis. La Chirurgie est conservatrice chaque fois que cela est possible, la radiothérapie connaît moins d’indications, et quand elle est nécessaire, elle est adaptée à l’enfant. La chimiothérapie est l’arme maîtresse, elle tend à être plus courte et moins toxique. La réanimation, le traitement de la douleur et la transfusion, enregistrent des progrès notables. Une conception nouvelle des unités d’oncologie est apparue : unités ouvertes, hygiène plus simple, admission des familles, animation, école à l’hôpital, soutien psychologique, hôpital de jour, hospitalisation à domicile, associations parentales, maisons des parents. Les résultats actuels se traduisent par 80 % de survie dans les pays développés. Cependant, dans les pays en développement, le taux de guérison reste faible, en raison du retard du diagnostic, du faible accès aux soins, de l'insuffisance des moyens humains et matériels et de l'abandon du traitement.
Qu’en est-il au Maroc ?
A l'Hôpital d'Enfants de Rabat, à la fin des années 1970, beaucoup d'enfants mourraient de leucémies et autres cancers. Un enfant chez qui on diagnostiquait un cancer était condamné à brève échéance, sauf si sa tumeur était localisée, ou si les conditions de sa famille permettaient un transfert sanitaire à l'Etranger avec ses couts financier, social et psychoaffectif très élevés.
Au début des années 1980, deux petites unités d’hémato-oncologie pédiatrique ont vu le jour à Hôpital du 20 Août de Casablanca et à l’Hôpital d’Enfants de Rabat. Ces deux unités ont initié deux associations, Agir et l’Avenir, pour les accompagner matériellement et moralement.
Puis ces deux unités et ces deux associations ont grandi et ont été suivies de plusieurs autres unités et associations.
Par ailleurs, de nombreux événements favorables ont permis le développement de l’oncologie pédiatrique au Maroc :
- L’Institut National d’Oncologie a ouvert ses portes à Rabat en 1987, facilitant la Radiothérapie aux enfants de l’unité de Rabat qui en avaient besoin.
- La Maison de l’Avenir, fonctionnelle depuis 1995, a permis de diminuer les abandons de traitement et d’améliorer les conditions de vie pour les familles qui habitent loin de Rabat.
- La constitution de la Société Marocaine d’Oncologie Pédiatrique en 1996 qui regroupe les médecins travaillant exclusivement ou partiellement avec les enfants atteints de cancer, permet une coordination des activités nationales et internationales.
- Le partenariat avec l’Hôpital St Jude de Memphis, Tennessee, en 2000, a été une formidable opportunité de formation des médecins et des infirmiers.
- La constitution du Groupe Franco-Africain d’Oncologie Pédiatrique (GFAOP) s’est faite en 2000, sous la présidence de Feu le Pr. Jean Lemerle, avec pour objectif de soigner les enfants africains en Afrique et par des médecins africains.
- La Fondation Lalla Salma, en novembre 2005, a donné une formidable bouffée d’oxygène à tous les intervenants dans le cancer, qu’ils soient soignants, patients ou familles.
- L’Union Internationale Contre le Cancer (UICC) en 2006 a lancé un appel à projets et deux projets marocains ont été acceptés, la douleur et le diagnostic précoce, permettant ainsi d’améliorer les taux de guérisons dans de bonnes conditions.
- Le Centre d’Hémato-oncologie Pédiatrique (CHOP) a ouvert ses portes à Rabat en 2010, avec pour objectifs d’améliorer l’accueil, les traitements, la recherche, la formation et la qualité de vie des malades, des parents et des soignants.
- En 2017, l’objectif formation, s’est consolidé par le Diplôme Universitaire de Cancérologie pédiatrique, ouvert aux pédiatres maghrébins et subsahariens, avec le soutien du GFAOP.
Actuellement en 2023, il existe six unités dans le Royaume, deux à Casablanca, une à Rabat, Fès, Marrakech et Oujda. Toutes traitent les malades selon des protocoles nationaux ou internationaux. Chaque unité est soutenue par une ou plusieurs associations, dont certaines ont une possibilité d’hébergement des familles. Sur les 1200 enfants et adolescents atteins de cancer chaque année, environ 900 arrivent dans les six unités marocaines et 60% parmi eux guérissent.
Cette bonne évolution de l’Oncologie pédiatrique marocaine a permis la sélection du Maroc par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme site pilote pour l’Initiative Globale pour le Cancer de l’Enfant, dont l’objectif est d’obtenir au moins 60% de survie en 2030 pour tous les enfants atteints de cancer.
Le livre « Pour la vie des enfants atteints de cancer » que j’ai publié en mars 2022 est une autobiographie divisée en deux parties. La première raconte mon histoire personnelle : enfance à Fès, études de médecine dans les années 1960 et 70 à Rabat, ainsi que mon combat personnel contre une maladie grave. La deuxième partie raconte mon engagement contre les cancers de l’enfant dès le début des années 1980 : motivations, structuration de l’unité de soins à l’Hôpital d’Enfants de Rabat, fondation de l’Association l’Avenir et construction de la Maison de l’Avenir, partenariats et développement de l’oncologie pédiatrique au Maroc, et ce, à travers le combat d'enfants, de parents et de soignants contre la maladie.
Madame Est Servie
Tes beaux yeux en amande, l origine de sa tentation
Ton caractère de bonne poire, la meilleure des motivations
Chacune de tes faiblesses était pour lui une brèche
Chacune de ses caresses s imprimait sur ta peau de pêche
"J’ai beaucoup de blé , je t’offrirai le paradis"
En vrai , il est en jachère, ne possède pas un radis
Tes amis te conseillaient de veiller au grain , prendre des precaution
Ton discernement a rendu l âme, il en avait déjà fait la moisson
Noyée dans une marinade de mensonges. enrobés de mots doux
Tu a rencontré ton prince charmant , une merveille, un bijou
Puis ton bonheur a cramé, sans la moindre sommation
Ta recette était factice, une pure illusion
Les jeux sont faits, trop tard pour prendre la fuite
Tu es déjà dans les choux , les carottes sont cuites
Piètre cuisinier, il trainait des casseroles
Spécialité du chef: violence et alcool
Désormais proie d un ogre, enchainée, détenue
A chacun de ses repas , c est toi qui es au MENU:
ENTREE:
Froide comme lui, dénué d humanité
Une grande salade, il aime tellement en raconter
César en l’occurrence , surement par pure vanité
Tes larmes pour vinaigrette. fraicheur et salinité
PLAT PRINCIPAL:
Ta delicate chaire, plus ou moins cuite
Bleue ou saignante selon son degrés de cuite
C’est à coup de poings qu’ il aime attendrir la viande
Il est ton dieu sur terre, tu lui dois sacrifice et offrandes
Arrosée d’une sauce piquante, bien acidulée
Qui brule autant que ses mots quand ils coulent dans tes plaies
En accompagnement , ton fondant cœur d artichaut
Roulé dans la farine puis frit dans un bain d insultes chaud
DESSERT
Pour commencer un gros melon , Monsieur en raffole
Ca lui en fait deux, avec celui sur ses épaules
Des pommes bien mures, ou tu es tant de fois sous ses coups tombée
Des raisins, une grappe, comme la tienne qu’il refuse de lâcher
La banane, il l'a, une fois qu'il est rassasié
Lui vient de manger mais c est toi qui as dégusté
Il t'as vidé de ta substance, pressée comme un citron.
Il se délecte du goût de ton âme, toi tu paies l'addition.
Tu ne rêves que d'en finir, de pouvoir briser tes chaînes.
Tu ne seras jamais dans ton assiette tant que tu seras dans la sienne.
Mais que Fait encore Gamal Abdel Nacer à Conakry...
Quelle ne fut ma surprise quand on m’a annoncé que pour mon séjour de seulement 3 nuitées à Conakry, j’allais habiter l’Hôtel de L’Université qui s’appelle en fait Université Gamal Abdel Nacer.
Il faut revenir à l’histoire à la fois récente et lointaine de la Guinée Conakry pour comprendre ce que fait ou plutôt faisait Gamal Abdel Nacer dans ces contrées.
L’Université a maintenant quelques 60 années d’existence. Elle ne compte pas moins de 35.000 étudiants et quelques 620 enseignants. Les étudiants y représentent près d’une vingtaine de pays.
C’est une université qui se veut innovante et compétitive au service du développement socio–économique et de l’équilibre environnemental en Guinée, dans la région et dans le monde.
Construite avec le soutien de l'Union Soviétique en 1962, elle a été connue jusqu'en 1984 sous le nom d'Institut Polytechnique de Conakry. L’université est ensuite nommée en l'honneur du président égyptien Gamal Abdel Nasser. Elle a servi pendant longtemps à fournir au pays ses élites.
Ici Gamal est honoré, ailleurs il a été nommé Tigre en papier ou encore tigre de Falouga, tellement il a bombé le torse et enchainé les défaites et les catastrophes que son pays n’a de cesse de payer à aujourd’hui. Un excès de vision « philosophique » sans doute mal inspirée, des slogans vides de sens, basés sur une idéologie sans ancrage, ni social et encore moins culturelle ou historique, sinon le rêve.
L’Officier qui se disait libre avait, a avec une bande de copains, renversé la Monarchie toute jeune en tant que Royaume. Auparavant l’Egypte avait des Sultans. Fouad II renversé par Gamal et ses amis des casernes, accède au trône en juillet 1952, âgé de seulement 7 mois et 10 jours, après l'abdication de son père Farouk.
Farouk a pensé qu’en abdiquant, laissant le trône à son bébé avec un régent qui semblait être accepté, il allait calmer l’ardeur des officiers et sauver ainsi sa jeune monarchie. Cela ne marcha pas. Farouk finit par quitter le pays dans les honneurs évitant ainsi un bain de sang et l'affrontement entre les militaires et les forces pro monarchistes.
Les officiers libres nommeront alors en juin 1953 Mohammed Naguib président de la République Arabe d’Egypte.
Une République Arabe en Afrique, héritière de la plus grande civilisation que le continent africain et le monde avait enfantée.
Gamal est nommé premier ministre en Avril 1954 mais pas pour longtemps…Quelques mois après, soit le 14 novembre 1954, le pauvre Naguib est gentiment remercié et Gamal lui succède tout naturellement. Naguib né au Soudan ira alors écrire des livres…A l’époque faut-il le rappeler, le Soudan faisait partie de l’Egypte mais en souveraineté partagée avec le Royaume Uni. Le Soudan sera déclaré État indépendant en janvier 1956.
Les officiers libres d’Egypte en fait, portaient un projet d’indépendance nationale, estimant que l’Egypte n’était pas libre en fait et que les Anglais avaient toujours un ascendant sur la monarchie. Il y avait aussi là, et surtout un air de revanche des gens des terroirs, qu’étaient les jeunes officiers de l’armée, sur une bourgeoisie voire une noblesse cairote, qui s’exprimait beaucoup en français d’ailleurs, d’origine turque ou très proches.
Les officiers naïvement promettaient et sans doute rêvaient d’un développement économique rapide au profit de tous…Une vision un peu spéciale du communisme et d’un socialisme qui se chercha longtemps sans jamais aboutir, basée sur la doctrine du Baasiste Michel Aflak, un syrien qui allie habilement le socialisme et le panarabisme.
Michel Aflak est adepte de la laïcité et de la liberté vis-à-vis des intérêts occidentaux. Le Baas opposait subtilement le socialisme au marxisme, une façon de contenter les populations profondément croyantes, majoritairement musulmanes et pas que et pour qui le marxisme était synonyme d’athéisme. On est ici au Moyen Orient berceau et cœur de toutes les religions monothéiques…
Le Baas trouva en Gamal le tribun idéal. Ses discours enflammant, rencontreront un immense écho en Egypte et dans le monde arabe : l’armée apparaissait alors comme la sauveuse d’une nation élargie. La Nation Arabe…
Les discours de Nacer mobilisaient, embrasaient, les foules chez lui et au-delà. Sa Radio du Caire alors captée en onde courte partout dans le monde dit arabe, allait jouer un rôle capital dans une propagande qui rendra leur fierté aux populations non encore sorties du joug de la colonisation dans la région.
Mohamed Abdelwahab y rajoutera une belle couche avec la chanson Douae Echark (Appel d'Orient) sur les paroles du grand poète que fut Mahmoud Hassan Ismail. C'est sans doute l'une des plus belles musiques du virtuose égyptien. Oum Kaltoum y mettra du sien en 1964 avec Ala Bab Masr (Aux portes de l'Egypte) ; des paroles de Kamal Echanaoui et une composition encore une fois de Mohamed Abdelwahab. Elle chantera également entre autres Ya Gamal ya Mital Alwatania (Gamal Exemple du nationalisme ou du patriotisme...). Mais celui qui chanta le plus à l'occasion des fêtes du 23 juillet fut le jeune d'alors, Abdel Halim Hafez avec notamment sa célébrissime chanson Ihna Chaab (Nous le peuple)
En fait nous sommes là face à un système extrêmement bien huilé au service d'une cause qui se voulait panarabiste au service d'un régime militaire qui se voulait exportable dans l'ensemble des pays avec pour dénominateur commun la langue arabe.
La révolution se voulait égyptienne mais devait s'étendre au monde arabe tout entier. Elle va réussir à renverser les régimes un peu partout, en Iraq en Lybie, en Syrie...Elle va s'installer en Algérie et échouer à faire plier Hassan II par exemple...On lui imposa la guerre des sables mais sa solidité et son sens politique va les étonner...
Si vous avez quelques minutes écoutez Doouae Achark, le lien est ici en bas.
Vous quittez Bluwr.
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Sénégal- Le Conseil constitutionnel en train de valider la commande du régime, rejette la candidature de l’opposant Ousmane Sonko
Le Conseil constitutionnel rejette la candidature de l’opposant Ousmane Sonko
Consacrant la commande du régime en place, le Conseil constitutionnel, sous la présidence du magistrat Badio Camara, vient de rejeter, vendredi 05 janvier 2024, la candidature de l’opposant Ousmane Sonko à l’élection présidentielle du Sénégal, prévue le 25 février 2024.
Daouda MBaye, Journaliste
En décidant de rejeter la candidature de l’opposant Ousmane Sonko, de la coalition Président Sonko 2024, ce vendredi 05 février 2024, pour le motif de dossier incomplet, le Conseil constitutionnel (CC) jette un pavé dans la mare ! Rappelons que ce candidat, président du parti PASTEF (Parti des africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité dissout depuis juin 2023), actuellement en détention à la prison du Cap Manuel, est victime d’un acharnement qui dure depuis bientôt 4 ans. Son seul tort est de proposer des solutions, basées sur la lutte contre la corruption et la concussion, l’industrialisation du pays et un développement inclusif, qui pourraient sortir le Sénégal de son statut de PMA et de PPTE.
Accusé de viols répétés, avec menaces de mort sur la masseuse Adji Sarr, il fut finalement condamné par contumace pour corruption de la jeunesse, un délit qui n’a pas été enrôlé au début du procès. Ousmane Sonko ne s’était pas présenté au tribunal parce que plus d’une fois, le pouvoir en place a joué la provocation, lui imposant un itinéraire, gazant son cortège, allant jusqu’à briser la vitre de sa voiture sur lui… pour le conduire de force au tribunal ou l’extirper de son véhicule pour le ramener chez lui.
Un peuple, resté sourd aux appels des lanceurs d’alerte
Dans un autre procès pour diffamation, intenté contre lui par Mame Mbaye Kane Niang, actuel ministre du Tourisme, sur les fonds alloués au PRODAC (Programme de développement des domaines agricoles communautaires), sur un montant de 49 milliards f CFA (29 + 20 milliards f CFA), les procédures ont été accélérées pour avoir une condamnation définitive qui exclurait cet opposant de la compétition. Notons que tout ce cirque se déroule, en dépit d’un rapport existant du Commissaire aux Comptes du Cabinet Alliance Audit & Conseils (voir visuel ci-dessous) et la parution en 2019 du livre du Coordonnateur de la Société civile, Brahim Seck, « Lettre au peuple : PRODAC, un festin de 36 milliards f CFA ». A valeur d’aujourd’hui, les résultats des DAC sont loin des objectifs de départ (30 000 emplois jeunes générés, regain de la production agroalimentaire…). D’ailleurs, au Sénégal, on parle maintenant de cœurs de DAC, dont certains restent chimériques et le Sénégal importe des légumes du Maroc, notamment l’oignon, du poisson et que les pénuries de riz, de gaz s’annoncent…
La loi du plus fort
Malheureusement, tour à tour, tous les pièges que le pouvoir finissant du président Macky Sall avait mis en place, se sont effondrés un à un. D’abord, la contumace a été anéantie, lorsqu’il a été appréhendé de force de chez lui, après un blocus de 55 jours de sa villa au quartier Cité Keur Gorgui à Dakar, pour vol de téléphone portable, après qu’un agent en civil le filmait sans son consentement… Après deux grèves de la faim, il a finalement été placé dans une geôle au Cap Manuel à Dakar. Ensuite, la condamnation à 6 mois de prison avec sursis et 200 millions f CFA de dommages et intérêts, après l’appel du plaignant qui pourtant s’était empressé, à la fin de la première manche, de se satisfaire de ce premier verdict, clamant un honneur sauf, ne le rendait pas inéligible- l’Article L29 du Code électoral est explicite : ne sont exclus que les condamnés pour le cas d’espèces à une peine supérieure à 6 mois !!!
Il fallait se rabattre sur une administration aux ordres, notamment la DGE (Direction générale des élections) pour lui refuser ses fiches de parrainage, la CENA (Commission électorale nationale autonome dont la composition a été modifiée récemment après que l’ex-président Doudou Ndir ait fait injonction à la DGE pour la remise de ces fiches, la CDC (Caisse de dépôts et consignations) qui a refusé de lui remettre l’attestation de dépôt de la caution même si le quitus était entre les mains de son mandataire l’honorable député Ayib Daffé, et un Conseil constitutionnel, dont les membres sont nommés par le président de la république. L’équipe de la Coalition Sonko Président prit soin de faire constater ces refus respectifs par huissier. Aujourd’hui, le CC a refusé de compulser le dossier d’Ousmane Sonko qui avait opté pour le parrainage des parlementaires (au nombre de 13), pour le motif de dossier incomplet (il faut 9 pièces) … Me Ciré Clédor Ly, son mandataire, a évoqué une farce électorale en gestation, d’autant plus que la commission électorale, qui comprend, selon la loi, le mandataire, s’est tenue en son absence… De façon rédhibitoire, le président du CC lui a signifié que cette candidature est incomplète…
Le pool d'avocats, qui défend l'opposant Ousmane Sonko, a d'ores et déjà introduit un rabat d'arrêt et annonce que son client est plus éligible que jamais.